Premier de cordée
France : 1944
Titre original : –
Réalisation : Louis Daquin
Scénario : Alexandre Arnoux, Louis Daquin, Jacqueline Jacoupy, Paul Leclercq
Acteurs : Irène Corday, André Le Gall, Marcel Delaître
Éditeur : Pathé
Durée : 1h39
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 23 février 1944
Date de sortie DVD/BR : 13 juin 2018
Pierre Servettaz veut devenir guide de montagne car il est fou des hauteurs enneigées. Mais les risques sont nombreux. Ainsi, lorsque son père est foudroyé dans les sommets, va-t-il devoir affronter bien des dangers pour récupérer son corps…
Le film
[3/5]
Et si on vous disait que l’ancêtre (certes lointain) de films à grand spectacle tels que Everest ou Vertical limit prenait son origine dans un petit film français aujourd’hui largement oublié, vous y croiriez, vous ? Et pourtant, force est de constater que Premier de cordée, réalisé par Louis Daquin en 1944, fait partie de ces films entièrement construits autour d’un seul élément : la montagne, majestueuse, sublime… Mais surtout très dangereuse ! On le sait bien, car on nous l’a répété durant des années à grands renforts de publicité : la montagne, ça vous gagne. Mais la montagne, c’est aussi des dizaines de morts par an, alors c’est bien joli les neiges éternelles, mais faudrait voir à s’en méfier…
Tourné dans des conditions particulièrement extrêmes (surtout pour l’époque, on suppose en effet que ne serait-ce que d’un strict point de vue logistique, ce genre de prouesses filmiques devait être une vraie galère à mettre en place il y a soixante-dix ans), Premier de cordée vaut aujourd’hui principalement le coup d’œil pour l’aspect « authentique » de ses décors, encore réellement impressionnants de nos jours. En effet, en revanche, l’intrigue proprement dite s’avère très convenue, artificielle dans son jeu et ses dialogues, peu passionnante et chargée de valeurs très orientées famille / patrie chères au gouvernement de Vichy.
Mais qu’importe, les scènes d’escalade qui rythment le film valent à elles seules le déplacement, d’autant que Premier de cordée est également émaillé de quelques trouvailles originales et amusantes (le coup des abeilles) et magnifié par une photo littéralement superbe, signée Philippe Agostini.
Le Blu-ray
[5/5]
C’est de façon pour le moins inattendue que Premier de cordée passe aujourd’hui le cap de la Haute Définition, venant pour l’occasion grossir les rangs de la prestigieuse collection « Version restaurée par Pathé » initiée il y a quelques années maintenant par l’éditeur français.
Le master a bénéficié d’une jolie restauration 4K et le gain en termes de définition est manifeste : le piqué et la définition vraiment accrues sont sidérants pour un film de cette époque, poussières et autres rayures ont été rayées de la carte et la stabilité de l’ensemble est littéralement épatante. Si quelques inévitables moments de faiblesse peuvent survenir çà et là, l’ensemble s’impose néanmoins dans un sublime et homogène noir et blanc, et l’ensemble représente un upgrade indéniable par rapport à n’importe quelle source en définition standard. Côté son, Pathé nous propose de découvrir le film en VO et DTS-HD Master Audio 2.0 (mono), dans un mixage sans souffle, proposant des voix claires même si une légère saturation occasionnelle viendra en de rares occasions entacher l’ensemble.
Niveau bonus, Premier de cordée s’offre une série de suppléments très intéressants : on commencera avec L’ascension du Mont Blanc, un court-métrage datant de 1907, sympathique documentaire exhumé pour l’occasion par les équipes de Pathé. On poursuivra ensuite avec un très étonnant making of d’époque, qui reviendra sur les différents défis d’un tournage en altitude. C’est désuet et très didactique, mais l’ensemble est tout à fait passionnant ; de plus, il est tellement rare de découvrir des images de tournage pour des films si anciens que l’on ne pourra que s’incliner devant cette impressionnante découverte. On terminera ensuite avec un court reportage sur le film, également d’époque, intitulé « Derrière l’écran », qui s’accompagnera d’une compilation d’images des essais des comédiens, au jeu délicieusement suranné.
