Critique : Un couteau dans le cœur

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Un couteau dans le cœur

France : 2018
Titre original : –
Réalisation : Yann Gonzalez
Scénario : Yann Gonzalez, Cristiano Mangione
Interprètes : Vanessa Paradis, Nicolas Maury, Kate Moran
Distribution : Memento Films Distribution
Durée : 1h42
Genre : Thriller
Date de sortie : 27 juin 2018

0.5/5

De temps en temps, arrive dans la compétition cannoise un film dont l’immense majorité des spectateurs se demande ce qui a pu justifier une telle sélection. A ce sujet, on se souvient encore de Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) de l’ineffable Apichatpong Weerasethakul. C’était en 2010 et l’incompréhension avait bondi à des niveaux stratosphériques lorsque ce que beaucoup considéraient comme un navet fumeux s’était vu décerner la Palme d’or. Cette année, Un couteau dans le cœur est venu s’ajouter en dernière minute dans la sélection et, de nouveau, on se demande quelle mouche a bien pu piquer Thierry Frémaux au moment de ce choix.

Synopsis : Paris, été 1979. Anne est productrice de pornos gays au rabais. Lorsque Loïs, sa monteuse et compagne, la quitte, elle tente de la reconquérir en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald. Mais un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie.

On va y passer un temps limité !

On voudra bien nous excuser, mais on rechigne à consacrer beaucoup de temps (c’est précieux le temps !) à ce qu’on considère être un véritable désastre cinématographique. Entendons nous bien : nous n’avons aucun a priori négatif sur les films queer, sur les thrillers mettant en scène un tueur en série homo, sur les films s’intéressant aux tournages de films pornos gay en 1979 ainsi qu’aux amours contrariées d’une productrice portée sur l’alcool et incarnée par Vanessa Paradis. Aucun a priori ! Mais encore faut-il que le résultat ne soit pas ennuyeux, affligeant et grotesque, que la mise en scène soit solide, encore faut-il que le jeu des comédiens soit convaincant. La moindre des choses lorsque les modèles revendiqués par le réalisateur ont pour noms Dario Argento, Brian De Palma et Paul Verhoeven. Or, même si on a l’indulgence de voir dans le personnage de l’homo tueur d’homos l’annonce de l’arrivée imminente du sida, on se retrouve face à un film tellement bête qu’on se demande s’il faut en rire ou en pleurer. Point final !

Et, en plus, l’interprétation est mauvaise !

Dans la distribution de Un couteau dans le cœur, on retrouve des comédiens et des comédiennes qui ont déjà joué dans des court-métrages de Yann Gonzalez et dans Les rencontres après minuit, le seul long métrage qu’il avait réalisé jusqu’alors. Leurs prestations n’apportent au film aucun élément positif. On retrouve aussi des comédiens et des comédiennes dont on se demande ce qu’ils et elles sont venu.e.s faire dans cette galère : Khaled Alouach, si convaincant dans De toutes mes forces, Yann Collette, Jacques Nolot, Florence Gioregetti. Et puis Romane Bohringer (ça, c’est dû à sa présence dans Les nuits fauves, film culte pour Yann Gonzalez). Et puis, on retrouve Vanessa Paradis qui interprète le rôle principal, celui d’Anne, la productrice alcoolo : cette comédienne qui, bien dirigée, a déjà prouvé qu’elle pouvait fournir une prestation de qualité, est ici particulièrement mauvaise.

Conclusion

Vite vu, vite écrit : il n’y a vraiment rien à sauver dans Un couteau dans le cœur.

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