Test Blu-ray : 3 Billboards – Les panneaux de la vengeance

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3 Billboards – Les panneaux de la vengeance

 
États-Unis, Royaume-Uni : 2017
Titre original : Three billboards outside Ebbing, Missouri
Réalisateur : Martin McDonagh
Scénario : Martin McDonagh
Acteurs : Frances McDormand, Woody Harrelson, Sam Rockwell
Éditeur : 20th Century Fox
Durée : 1h56
Genre : Policier
Date de sortie cinéma : 17 janvier 2018
Date de sortie DVD/BR : 23 mai 2018

 

 

Après des mois sans que l’enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l’entrée de leur ville…

 

 

Le film

[5/5]

Si le cinéma de Martin McDonagh a toujours été parfaitement sympathique, on n’ira pas jusqu’à clamer haut et fort que ses deux premiers films -pour mémoire Bons baisers de Bruges (2008) et 7 psychopathes (2012)- laissaient augurer d’une quelconque manière la claque ressentie à la vision de 3 Billboards : Les panneaux de la vengeance. Car en abordant de front un genre et une tonalité devenus depuis quelques années la chasse gardée des frères Coen, on ne s’attendait pas du tout à ce que le cinéaste parvienne à ce point à s’approprier cet univers, évoluant sur un fil très ténu entre l’humour très noir et la crudité du « réel », qui fait régulièrement et brutalement son irruption dans le récit.

De fait, si 3 Billboards : Les panneaux de la vengeance provoque très régulièrement le rire, en nous donnant à voir les réactions absurdes de personnages ouvertement bas de plafond, la grande force de Martin McDonagh a été de ne point trop forcer le trait, restant toujours sur les rails d’une certaine « plausibilité », et surtout de ne pas prendre ses personnages de haut, si cons puissent-ils paraître à priori. Ainsi, le scénariste / réalisateur parviendra à faire exister tous ses personnages au-delà de leur simple apparence, et les failles que pourra découvrir le spectateur au fur et à mesure du déroulement du film finiront par rendre intéressants tous les protagonistes de l’histoire. Au-delà du personnage de Dixon (Sam Rockwell, excellent), sont on découvre la personnalité à mi-métrage, même des personnages très secondaires, tels que James, le nain interprété par Peter Dinklage, Charlie, l’ex-mari de Mildred (John Hawkes), ou même Penelope, la fille de 19 ans qui sent le crottin (Samara Weaving), tous révèlent à un moment ou à un autre une réelle humanité qui, au final, les rendra particulièrement attachants.

Mené par la prestation extraordinaire de Frances McDormand, qui parachèvera de dresser des passerelles entre le film de McDonagh et les chefs d’œuvres passés des frères Coen, 3 Billboards : Les panneaux de la vengeance est non seulement porté par un scénario d’une précision d’orfèvre, mais également par un casting tout entier en état de grâce, qui permettra au spectateur de passer du rire à une émotion sourde en l’espace parfois de quelques secondes seulement. Un sacré chef d’œuvre, permettant à l’élève McDonagh de rejoindre, si ce n’est de dépasser, la classe de ses maîtres les frères Coen.

 

 

Le Blu-ray

[5/5]

Aussi sublime du point vue de l’image que parfaitement enveloppant côté son, le Blu-ray de 3 Billboards : Les panneaux de la vengeance édité par 20th Century Fox fait partie de ces galettes irréprochables qui nous en envoient plein les mirettes et qui confirment à ceux qui en douteraient encore de l’excellence du format Haute-Définition par rapport à son ancêtre le DVD. Définition, piqué, niveau de détail, couleurs, profondeur de champ, tout est au taquet, on est vraiment en présence d’un Blu-ray de démonstration, tout simplement épatant : du grand Art. Côté son, et comme d’hab avec la Fox, seule la VO est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 très immersif et dynamique (avec une belle mise en avant de la musique de Carter Burwell, collaborateur régulier des frères Coen), tandis que la VF doit se contenter d’un « simple » encodage en DTS 5.1, certes efficace mais ne pouvant tenir la comparaison avec son aînée en HD.

Rayon suppléments, 20th Century Fox nous offre, dans un premier temps, un ensemble de scènes coupées très intéressantes, l’une d’entre elles mettant en scène la femme aux « yeux de traviole » évoquée par le personnage de Sam Rockwell. Ces scènes coupées s’accompagneront d’un passionnant making of d’une demi-heure revenant sur la genèse du film sans trop abuser du ton « promo » généralement d’usage dans ce genre de sujet. Last but not least : outre la traditionnelle bande-annonce du film, la Fox nous propose également de découvre Six shooter, le premier court-métrage de Martin McDonagh (27 minutes, HD et VOST) ayant obtenu l’Oscar du meilleurs court-métrage en 2004. Une édition très complète pour un monument de film : indispensable !

 

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