Les sorties du 25 avril 2018

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Il n’y en aura pas que pour le mastodonte Marvel en cette dernière semaine du mois d’avril, qui se terminera par une sorte de pont du 1er mai. Avengers Infinity War des frères Russo dominera sans l’ombre d’un doute le box-office mondial pendant les jours, voire les semaines à venir, mais cela ne nous paraît pas être une raison suffisante pour passer sous silence quelques films qui valent peut-être plus le détour que cette machine à fric pourtant pas complètement dépourvue d’intérêt. Dans le trio de tête de nos recommandations ce mercredi, on préfère s’aventurer dans des univers plus concrets que celui des super-héros, à savoir un drame familial israélien dans le sublime Foxtrot de Samuel Maoz, une romance dans la Chine contemporaine qui n’a aucunement le parfum de l’eau de rose avec Ciao ciao de Song Chuan et enfin un territoire encore moins exploré par le cinéma d’aujourd’hui, une réserve indienne en état de révolte dans Land de Babak Jalali. Autant de propositions filmiques qui nous paraissent plus originales et moins soumises à l’ordre de la consommation de masse que l’épopée héroïque et en même temps si crépusculaire dont tout le monde parlera malgré tout cette semaine.


En deuxième ligne, les films intéressants ne font pas non plus défaut, bien que l’absence de documentaires dans le programme des sorties hebdomadaires soit aussi inhabituelle que regrettable. Néanmoins, le britannique Une femme heureuse de Dominic Savage fait preuve d’un réalisme affectif relatif, ce que l’on aura du mal à affirmer de la farce machiste Amoureux de ma femme, le quatrième film de Daniel Auteuil en tant que réalisateur dont on se serait bien passé. Optez donc pour Gemma Arterton en épouse en pleine crise de la trentaine, à moins que le conte sportif plus inoffensif Comme des garçons de Julien Hallard vous dise davantage pour afficher vos affinités féministes. Le film formellement le plus ambitieux de la semaine, à l’exception du deuil fantaisiste dans Foxtrot, est Transit de Christian Petzold ou comment opérer la symbiose téméraire entre un mélodrame de réfugiés des années ’40 et le climat paranoïaque qui règne actuellement en France. Enfin, La Route sauvage sera fort probablement une déception pour quiconque avait adoré les films précédents de Andrew Haigh. Ce qui ne veut pas dire que ce vagabondage d’un jeune adulte dans la misère soit exempt d’une poésie passagère.


Huit heures ne font pas un jour, mais elles constituent un sacré cycle de séances de cinéma, à travers la sortie d’une série en cinq épisodes tournée en 1972 par le génial Rainer Werner Fassbinder et sa troupe habituelle de comédiens. En comparaison, les autres ressorties de la semaine font presque office d’amuse-gueule, même si on y trouve quelques pépites rares et autres classiques jamais assez revus. Dans la première catégorie, vous pourriez voir le premier documentaire de cette période anniversaire sur les événements de Mai ’68 – ne vous inquiétez pas, il y en aura d’autres – et dans la deuxième, vous auriez droit aux débuts d’ores et déjà bien décalés de Wes Anderson dans Bottle rocket, à l’une des comédies les plus pétillantes de Stanley Donen, Charade avec les légendes éternelles du cinéma Audrey Hepburn et Cary Grant, ainsi qu’une brochette de seconds rôles presque aussi prestigieuse, et pour finir à l’hommage esthétiquement inégalé que Wim Wenders avait rendu à la ville de Berlin, encore coupée en deux à l’époque, dans Les Ailes du désir.


Amoureux de ma femme de Daniel Auteuil (France, Comédie, 1h27, distribué sur 326 copies) avec Sandrine Kiberlain, Adriana Ugarte et Gérard Depardieu

Avengers Infinity War de Anthony et Jay Russo (États-Unis, Fantastique, 2h29, distribué sur 843 copies) avec Robert Downey Jr., Chris Hemsworth et Mark Ruffalo

Le Bateau ivre de Dominique Philippe (France, Drame, 1h23, distribué sur 1 copie) avec Vinciane Amilhon, Julien Bourdel et Zouliha Magri

C’est écrit de Franck Llopis (France, Thriller, 1h30) avec Loris Andrew Castle, Chris Imberdis et Mehdy Chibout

Ciao ciao de Song Chuan (Chine, Drame, 1h23, distribué sur 1 copie) avec Liang Xueqin et Zhang Yu

Comme des garçons de Julien Hallard (France, Comédie, 1h30) avec Max Boublil, Vanessa Guide et Bruno Lochet

Foxtrot de Samuel Maoz (Israël, Drame, 1h54, distribué sur 54 copies) avec Lior Ashkenazi, Sarah Adler et Yonaton Shiray (critique)

Land de Babak Jalali (Italie, Drame, 1h50, distribué sur 25 copies) avec Rod Rondeaux, Florence Klein et Wilma Pelly

Marion de HPG (France, Drame érotique, 1h02) avec Julie Valmont, HPG et Doryann Marguet

Mika & Sebastian L’Aventure de la poire géante de Amalie Naesby Fick, Jorgen Lerdam et Philip Einstein Lipski (Danemark, Animation, 1h20)

Milla de Valérie Massadian (France, Drame, 2h08, distribué sur 12 copies) avec Séverine Jonckeere, Ethan Jonckeere et Luc Chessel (critique)

Les Municipaux ces héros de Eric Carrière et Francis Ginibre (France, Comédie, 1h28) avec Eric Carrière, Francis Ginibre et Bruno Lochet

Nobody’s watching de Julia Solomonoff (Argentine, Drame, 1h41, distribué sur 20 copies) avec Guillermo Pfening, Marco Antonio Caponi et Elena Roger

La Route sauvage de Andrew Haigh (Royaume-Uni, Drame, 2h01) avec Charlie Plummer, Chloë Sevigny et Travis Fimmel (critique)

Transit de Christian Petzold (Allemagne, Drame, 1h42) avec Franz Rogowski, Paula Beer et Godehard Giese (critique)

Une femme heureuse de Dominic Savage (Royaume-Uni, Drame, 1h45, distribué sur 47 copies) avec Gemma Arterton, Dominic Cooper et Jalil Lespert (critique)

La Vita possibile de Ivano De Matteo (Italie, Drame, 1h40) avec Margherita Buy, Valeria Golino et Andrea Pittorino

Reprises

Les Ailes du désir (1987) de Wim Wenders (Allemagne, Drame fantastique, 2h06) avec Bruno Ganz, Solveig Dommartin et Otto Sander

Bottle rocket (1996) de Wes Anderson (États-Unis, Comédie, 1h32) avec Luke Wilson, Owen Wilson et Ned Dowd

Charade (1963) de Stanley Donen (États-Unis, Comédie policière, 1h54) avec Cary Grant, Audrey Hepburn et Walter Matthau

Huit heures ne font pas un jour (1972) de Rainer Werner Fassbinder (Allemagne, Drame, 7h55, distribué sur 3 copies) avec Gottfried John, Hanna Schygulla et Irm Hermann

Mai 68 La Belle ouvrage (1968) de Jean-Luc Magneron (France, Documentaire, 1h57)

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