Test Blu-ray : 12 jours

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12 jours

 
 
France : 2017
Titre original : –
Réalisation : Raymond Depardon
Éditeur : Arte Éditions
Durée : 1h27
Genre : Documentaire
Date de sortie cinéma : 29 novembre 2017
Date de sortie DVD/BR : 18 avril 2018

 

 

Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience, d’un côté un juge, de l’autre un patient, entre eux naît un dialogue sur le sens du mot liberté et de la vie…

 

 

Le film

[5/5]

En totale cohérence avec le reste de la (longue) carrière de Raymond Depardon, 12 jours se situe à la croisée des chemins entre deux thématiques importantes de son œuvre : la justice d’un côté, et la psychiatrie de l’autre. Reprenant le dispositif technique d’un film tel que Délits flagrants (1994), en y ajoutant une certaine idée de « proximité » via l’utilisation de champs/contrechamps, 12 jours aborde donc la problématique de l’hospitalisation contrainte par le biais de la parole. Sans stigmatiser ni caricaturer, Depardon met en lumière dix « cas » précis, en prenant le temps de laisser s’installer le dialogue entre le juge et le patient. Souvent fascinant, toujours passionnant, le film se laisse également quelques plages de « repos » entre chaque cas clinique, sur une musique douce signée Alexandre Desplat, comme pour mieux laisser le spectateur s’’imprégner de ce qui a été dit.

En filigrane, 12 jours dresse également et presque malgré lui une inquiétante radiographie sociale de la France contemporaine, et plus largement d’un monde où la folie n’est jamais loin, et au cœur duquel même la notion de folie n’a plus rien à voir avec celle qu’abordait Depardon dans San Clemente (1982) et Urgences (1988). Pernicieuse, insidieuse, la folie guette aujourd’hui tout un chacun, comme le souligne l’un des malades durant le film (« un peu comme tout le monde »), surtout au cœur d’une société où la paranoïa guette. Violences, drogues, familles brisées, terrorisme, burn-outs… Nul n’est à l’abri de perdre pied, semble nous dire Depardon.

En résulte un film parfois amusant (« j’ai un cheveu sur la langue, mais, qu’est-ce que je m’en fous : y’en a qui sont muets ! ») développant pourtant une ambiance par moments curieusement anxiogène, d’autant que Depardon, habile metteur en scène, confronte régulièrement l’environnement droit et rectiligne de l’environnement, glacial, froid, avec ses occupants, qui représentent quant à eux l’élément de « chaos » et de fragilité dans le décor. Petit à petit, et du haut de sa courte durée, 12 jours s’impose comme un nouveau coup de maitre de la part d’un cinéaste décidément indispensable.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le Blu-ray de 12 jours édité par Arte Éditions nous permettra de découvrir ce nouveau bijou du film documentaire dans les meilleures conditions possibles. L’image est de toute beauté, les couleurs éclatantes et le niveau de définition ainsi que le piqué ne baissent jamais, nous proposant un confort de visionnage vraiment optimal. Côté son, le film est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 et le mixage s’avère tout à fait satisfaisant : si l’on est clairement pas chez Michael Bay, la spatialisation est néanmoins bien réelle (surtout sur les passages faisant intervenir la musique d’Alexandre Desplat), et impose un joli relief sonore l’ensemble.

Dans la section suppléments, on trouvera outre une poignée de bandes-annonces des films de Raymond Depardon, un très intéressant entretien avec Raymond Depardon et Claudine Nougaret, qui reviennent sur les différents défis que représentait le fait de tourner un nouveau film ayant pour sujet la psychiatrie.

 

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