L’expérience interdite
États-Unis, Canada : 2017
Titre original : Flatliners
Réalisation : Niels Arden Oplev
Scénario : Peter Filardi, Ben Ripley
Acteurs : Ellen Page, Diego Luna, Nina Dobrev
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 1h49
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 22 novembre 2017
Date de sortie DVD/BR : 28 mars 2018
Pour découvrir ce qui se passe après la mort, cinq étudiants en médecine se lancent dans une expérience aussi audacieuse que dangereuse. Sur eux-mêmes, volontairement, ils provoquent des arrêts cardiaques pendant de courtes périodes afin de vivre des expériences de mort imminente. En poussant le processus de plus en plus loin, ils vont devoir affronter non seulement leur part d’ombre et leur passé, mais plus effrayant encore, les phénomènes paranormaux liés au fait qu’ils sont revenus de l’au-delà…
Le film
[3/5]
Remake inattendu du film éponyme réalisé par Joel Schumacher en 1990, L’expérience interdite est un « petit » film fantastique n’ayant d’autre prétention que celle de divertir le spectateur durant deux heures sans prise de tête. De fait, le principal intérêt du film de Niels Arden Oplev réside dans la profusion de « visions » fantasmatiques nées de l’esprit de ses personnages suite à leurs « expériences de mort imminente » ou « near death experiences », qui occupent d’ailleurs une large place durant la première moitié du métrage. Ces passages aussi tendus que parfois assez poétiques donnent ainsi à voir au spectateur quelques séquences aux limites de l’abstraction, visuellement splendides et somptueusement mises en scène. Comme l’avait fait Tarsem Singh avec The cell en 2000, le danois Niels Arden Oplev (qui s’était jusqu’ici surtout fait remarquer en 2009 en réalisant Millénium – Le film, première adaptation du roman-phénomène de Stieg Larsson) prend donc le parti de se lâcher en nous proposant à travers ces visions une belle collection d’images formellement superbes, léchées et composées à l’écran avec un talent indéniable – on pense que le cinéaste peut également remercier son directeur photo et collaborateur de longue date Eric Kress.
Alors peu importe finalement si la deuxième partie de L’expérience interdite semble cousue de fil blanc et prenne la direction d’un très classique film de fantômes ou d’apparitions démoniaques – si cette partie du film ne déchaine certes jamais comme elle le devrait l’imaginaire du spectateur, le rythme de l’ensemble est suffisamment entretenu pour permettre de patienter sans ennui jusqu’à un final un peu trop prévisible. On espère donc que cet essai pas tout à fait transformé attirera l’œil sur le professionnalisme et les qualités techniques déployées par Niels Arden Oplev, qui pourrait bien, avec l’aide d’un script un peu plus solide, nous proposer à l’avenir une belle et intense expérience de cinéma. Une belle carte de visite donc !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Côté Blu-ray, la sublime photo du film signée Eric Kress est réellement magnifiée par un transfert aux petits oignons signé Sony Pictures : le master affiche une forme insolente, le piqué et le niveau de détail sont d’une précision à couper le souffle, en bref tout est fait pour que l’on s’extasie des séquences de « visions » qui émaillent le film, et que l’on évoquait avec enthousiasme quelques lignes plus haut. Niveau son, comme d’habitude chez l’éditeur, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 redoutablement spatialisés : l’immersion est totale, les effets sont dynamiques et nombreux, et le rendu acoustique affiche une ampleur assez impressionnante. On privilégiera naturellement la VO, ne serait-ce que pour apprécier à sa juste valeur la performance générale du casting.
Dans la section suppléments, le Blu-ray édité par Sony Pictures nous propose de découvrir une petite série de scènes coupées et/ou étendues (12 minutes environ), qui s’accompagneront d’une série de featurettes consacrées au tournage du film : on y reviendra pêle-mêle sur le film original et son influence (« Résurrection d’un classique culte », 6 minutes), le casting du film, essentiellement dominé par des femmes (« Faire le tour des visites médicales », 5 minutes), la « vision » de cinéaste de Niels Arden Oplev (« Juste ce que le réalisateur a demandé », 4 minutes) et enfin, la question qui tue à destination du casting du film, à savoir « tenteriez-vous l’expérience ? » (« La question ultime », 2 minutes). Une poignée de bandes-annonces ferment le bal.