Prix Jacques Deray 2018 : Mon garçon de Christian Carion

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Depuis 2005, l’Institut Lumière rend hommage annuellement au réalisateur lyonnais Jacques Deray disparu en 2003 avec la remise du prix qui porte son nom et honore un film policier au sens large, lui-même ayant fait ses armes dans ce genre marquant du cinéma français. La Piscine (1969), Borsalino (1970) ou Flic Story (1975) font partie de ses œuvres les plus marquantes. On retrouve dans la liste des précédents lauréats des films grand public et des films d’auteur plus ou moins évidents et même une comédie d’espionnage, avec le deuxième volet d’OSS 117 ! Olivier Marchal, Jacques Audiard, Alain Corneau et Fred Cavayé qui ont oeuvré à plusieurs reprises dans le registre du film noir, du thriller et/ou du film policier ont ainsi été primés dans le passé.

C’est un autre lyonnais qui rejoint la liste de son illustre prédécesseur. Grâce à Mon garçon, Christian Carion succède à Diamant noir d’Arthur Harari, petite perle du genre découverte en 2016 et qui a permis à Niels Schneider de remporter le César du meilleur espoir masculin. Avec Mon garçon, Carion signe un récit plus glauque et à la narration moins rigide que ses populaires Une hirondelle fait le printemps et Joyeux Noël. Guillaume Canet et Mélanie Laurent sont des parents désespérés après la disparition de leur fils en classe de neige. Au-delà du mystère sordide, il s’agit d’un drame sur un père qui se substitue à la police, rongé par la culpabilité de ne pas avoir été présent pour son fils. Le déroulement du tournage favorisait des moments d’improvisation, le réalisateur ne remettant qu’au fur et à mesure du tournage les détails du scénario pour permettre à Guillaume Canet de découvrir les rebondissements en même temps que son personnage. L’acteur confirme d’ailleurs ici qu’il marque plus les esprits en tant que comédien lorsqu’il va vers une part d’ombre, comme dans La Prochaine fois je viserai le coeur ou même Rock’n’roll. Un drame noir loin d’être parfait ou si original mais suffisamment tendu pour capter l’attention jusqu’au bout.

Le 14e Prix Jacques Deray du film policier sera remis le samedi 24 février à 19h, en présence notamment de Bertrand Tavernier, Thierry Frémaux, Christophe Rossignon (le producteur) et les membres de l’Association des Amis de Jacques Deray, avant la projection du film primé. Le Désordre et la nuit de Gilles Grangier, dont Jacques Deray fut l’assistant, sera projeté à 16h dans une copie restaurée.

Retrouvez ici le test dvd du film, signé Jean-Jacques Corrio

(photos : Jean-Luc Mège)

Les précédents lauréats :

2005 > 36, quai des Orfèvres (Olivier Marchal)

2006 > De battre mon coeur s’est arrêté (Jacques Audiard)

2007 > Ne le dis à personne (Guillaume Canet)

2008 > Le Deuxième souffle (Alain Corneau)

2009 > Le Crime est notre affaire (Pascal Thomas)

2010 > OSS 117 : Rio ne répond plus (Michel Hazanavicius)

2011 > À bout portant (Fred Cavayé)

2012 > Polisse (Maïwenn)

2013 > Une nuit (Philippe Lefebvre)

2014 > Zulu (Jérôme Salle)

2015 > L’Affaire SK1 (Frédéric Tellier)

2016 > L’Enquête (Vincent Garenq)

2017 > Diamant noir (Arthur Harari)

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