Wonder Woman
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Patty Jenkins
Scénario : Allan Heinberg
Acteurs : Gal Gadot, Chris Pine, Robin Wright
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 2h21
Genre : Action, Aventure
Date de sortie cinéma : 7 juin 2017
Date de sortie DVD/BR : 18 octobre 2016
C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin…
Le film
[3,5/5]
« Wonder Woman a été le film le plus tweeté de 2017, s’octroie le luxe d’être le meilleur démarrage de tous les temps pour un film réalisé par une femme. En bref, si le film ne rentrera pas forcément dans les annales du cinéma, il le sera en tout cas dans celles de la pop culture.
En terme d’héritage esthétique, le film de Patty Jenkins arrive derrière un sillon déjà bien entamé par Zack Snyder, mais parvient à icôniser son héroïne de manière personnelle. Surtout, elle a su réutiliser les ralentis et les mouvements de caméras pour donner une vraie orchestration épique aux combats, ce qui faisait toute la force de 300 mais avait un peu disparus des films de l’univers DCEU. L’esthétique ne plaira pas à tout le monde, mais l’action est du coup extrêmement lisible et ample, ce qui reste très appréciable. On regrettera simplement le sound design parfois cliché, notamment lors des sauts au ralenti. Dans tous les cas, on aurait bien tort de considérer le film comme un « sous-Snyder », tant il déploie justement ses gimmicks au meilleur de leur forme pour les coller à l’univers de son héroïne. Un univers que l’on reconnaîtra certes parfois kitschouille, comme lors de son introduction au pays des Amazones.
Justement, cet exemple montre à quel point Wonder Woman, tout en reprenant leur esthétique, fait un pied de nez au ton réaliste de Man of Steel et surtout Batman v Superman. Ici, on parle de mythologie, et on y va à fond. Et quand on ancre le personnage à la réalité de la Première Guerre Mondiale, le spectaculaire n’est jamais loin. Au final, Wonder Woman représente peut-être un idéal de mélange entre Man of Steel et Captain America, à savoir une explosion d’épique dans un univers réaliste mais emprunt de mythologie. Bien sûr, ce mélange n’est pas sans défaut, et la présence d’Arès dans le dernier acte du film est à deux doigts de plomber celui-ci. A coup de « Alors je vais te détruiiiire ! », de contradiction sur le message ambigu (même si éculé) sur l’humanité et de casque de Sauron, le personnage est un peu trop folklorique à ce stade du film. Surtout quand Patty Jenkins était parvenue jusqu’ici à créer des antagonistes allemands sincèrement démoniaques sans pour autant condamner l’Allemagne dans son entier, ce qui aurait contredit le propos du film dans le cadre de cette Première Guerre Mondiale. (…)
Ne boudons pas non plus notre plaisir, Wonder Woman reste globalement une réussite renouant avec un plaisir de super-héros qu’on avait pas ressenti depuis déjà quelques années. Et aucun doute sur le fait qu’elle fera date en terme de représentation féministe, en espérant que cela influe également sur la confiance que les producteurs accorderont aux femmes réalisatrices, notamment de blockbusters. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Antonin Bonneau. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[5/5]
C’est naturellement sous les couleurs de Warner bros. que Wonder Woman débarque aujourd’hui en Blu-ray, et comme à son habitude, l’éditeur a soigné le boulot, au point d’ailleurs de donner un « coup de vieux » immédiat aux effets spéciaux du film, qui auront pour certains bien du mal à passer le cap de la Haute Définition à la maison, leur côté artificiel sautant immédiatement aux yeux – c’est le revers de la médaille ! Côté image donc, c’est sans surprise que l’on constatera que Warner a de nouveau livré un travail sur l’image tout simplement somptueux et irréprochable : le piqué, les contrastes et les couleurs sont littéralement au taquet pour flatter nos mirettes. Rien à redire, c’est tout simplement magnifique. Pour ce qui est du son, VF et VO s’offrent des mixages en Dolby Atmos, qui seront décodées en l’absence de matériel adéquat en Dolby TrueHD pour la VF et en Dolby Digital + pour la VO ; vous l’aurez donc compris : la branche française de Warner bros. a aujourd’hui de nouveau fait aujourd’hui l’effort pour les consommateurs de l’hexagone de privilégier le « gros » son pour les francophones. Ce n’est pas la première fois qu’on le remarque cette année, et cela fait plaisir que l’éditeur ait enfin écouté les récriminations des HD-philes français. Niveau rendu acoustique, bien sûr, les deux pistes audio proposent une immersion de dingue, avec des effets multicanaux constants, puissants, spatialisés avec une finesse incroyable et proposant plus que jamais un vrai rendu cinéma à la maison. Époustouflant !
Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord un « épilogue » intitulé La mission d’Etta, présentant une petite séquence supplémentaire prenant place au pub, et présentant un mystérieux artefact en forme de boite : on suppose que cette séquence, qu’on aurait plutôt imaginé voir après le générique de fin du film, est censé établir un lien avec le film Justice League qui sortira le 15 novembre. On poursuivra ensuite avec une petite série de scènes coupées, qui s’accompagnent également du traditionnel bêtisier, dans lequel on pourra repérer quelques traces d’impatience de la part du français Saïd Taghmaoui devant l’indiscipline de ses collègues américains. Pour le reste des suppléments (et il y en a, l’ensemble des bonus mis bout à bout dépassant les deux heures), Warner bros. nous propose de nous plonger dans des featurettes tout à fait typiques de son savoir faire, c’est à dire un ensemble très complet de featurettes sur le film, ayant la particularité d’être très équilibré entre le « promotionnel » et le purement « informatif ». L’idée directrice de la section est celle d’une espèce de féminisme triomphant, avec une large place donnée à la sensibilité de la réalisatrice Patty Jenkins, au statut un peu à part de Wonder Woman au cœur de la culture « comics », à l’entraînement des « amazones » ou à la mise en place d’une équipe technique quasi-uniquement composée de femmes… Un ensemble tantôt passionnant, tantôt plus conventionnel, mais toujours intéressant.