Memories of war
Corée du Sud : 2016
Titre original : In-cheon sang-ryuk jak-jeon
Réalisateur : John H. Lee
Scénario : Man-Hee Lee, John H. Lee
Acteurs : Liam Neeson, Jung-jae Lee, Beom-su Lee
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h51
Genre : Guerre
Date de sortie DVD/BR : 27 septembre 2017
Septembre 1950, la Guerre de Corée fait rage. Pour contrer l’offensive nord-coréenne, le Général MacArthur organise un débarquement sans précédent sur la plage d’Incheon. Sur place, huit soldats infiltrés dans les rangs nord-coréens ont pour mission de voler les plans de bataille afin de déclencher l’attaque. L’opération Chromite est lancée… le cours de l’histoire est sur le point de changer…
Le film
[3,5/5]
Mise sur le devant de la scène internationale au début des années 2000 avec une série de gros succès populaires appartenant pour la plupart au cinéma dit « de genre », la « nouvelle vague Coréenne » a vu l’émergence de cinéastes majeurs tels que Park Chan-wook (Sympathy for Mister Vengeance, Oldboy), Kim Ki-duk (Locataires), Kim Jee-woon (Le bon, la brute et le cinglé, J’ai rencontré le diable) ou encore Bong Joon-ho (Memories of murder, The host). Si cette nouvelle vague de cinéastes s’est dans un premier temps largement attachée à évoquer par le biais du cinéma de genre la situation sociale du pays, ces derniers n’ont finalement pas tardé à s’attaquer à la « grande » Histoire, et notamment à la Guerre de Corée (1950-1953), avec des films tels que The last witness (2001), Frères de sang (2004), 71: Into the fire (2010) ou encore The front line (2011).
Suivant la trajectoire d’un petit groupe de soldats durant l’opération « Chromite », une mission d’infiltration ayant eu lieu durant la Guerre de Corée, Memories of war télescope donc « petite » et grande Histoire. Car en effet, le film de John H. Lee s’attache beaucoup plus à ses soldats qu’à la guerre en elle-même : une belle façon de rendre un hommage à ces huit soldats oubliés par les livres d’Histoire au bénéfice du général MacArthur. Le plus ironique aujourd’hui est bel et bien que le film, qui s’impose comme une ode au courage de ces soldats coréens anonymes, se « vend » internationalement uniquement sur la présence au générique de Liam Neeson, qui incarne MacArthur, en occultant complètement le reste du casting, composé d’acteurs pour la plupart inconnus en Occident (même si on se souvient d’avoir vu le héros Lee Jung-jae dans The housemaid d’Im Sang-soo). Une injustice qui a la vie dure…
Si le budget du film, relativement restreint, ne permettait pas d’offrir au spectateur d’immenses et grandioses scènes de guerre, Memories of war demeure très habilement construit de façon à « contourner » ces dernières sans pour autant créer de réel sentiment de « trou » dans la narration ou l’impression pour le spectateur d’ellipses contraintes et forcées par un budget trop serré. Au contraire, le film de John H. Lee, qui revient donc à la Guerre de Corée quelques années après 71: Into the fire, déroule son récit de façon fluide, le tour de force étant d’avoir réussi à créer un suspense réel et vraiment prenant lors de certaines scènes alors même que le spectateur connaît parfaitement le déroulement des événements et l’issue de l’opération Chromite.
Bien sûr, les effets spéciaux made in Korea ne valent pas ceux déployés à longueur de bobine par les blockbusters américains, mais les coréens ont également leurs spécialités : on notera par exemple une superbe scène de poursuite et un combat « mano a mano » d’une brutalité pas piquée des hannetons. Un excellent divertissement !
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est Wild Side, gros pourvoyeur de bons DTV en France devant l’éternel, qui nous propose aujourd’hui de découvrir Memories of war sur support Blu-ray. Le master est de toute beauté sur les scènes lumineuses, avec un scope 2.40 bien oppressant, le piqué est d’une précision à couper le souffle, les contrastes sont francs et nets, la définition sans failles et les couleurs éclatantes. A peine déplorera-t-on une légère pixellisation occasionnelle sur les scènes les plus sombres. Côté enceintes, et comme d’habitude chez l’éditeur, VF et VO sont toutes deux proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1, avec une répartition des effets sur tous les canaux, et faisant preuve d’une efficacité redoutable durant les séquences guerrières.
Dans la section suppléments, l’éditeur nous propose un sympathique making of d’une durée d’environ une demi-heure revenant sur le tournage de quelques scènes, le tout étant entrecoupé d’entretiens avec les acteurs qui reviennent sur un tournage visiblement très éprouvant d’un point de vue physique.