One Piece : Gold (Film 12)
Japon : 2016
Titre original : Wan Pîsu Firumu Gôrudo
Réalisateur : Hiroaki Miyamoto
Scénario : Tsutomu Kuroiwa
Acteurs (VO) : Mayumi Tanaka, Kazuya Nakai, Akemi Okamura
Éditeur : Kazé
Durée : 2h00
Genre : Animation, Aventures
Date de sortie cinéma : 2 novembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 26 avril 2017
Dans sa quête du One Piece, l’équipage au Chapeau de Paille arrive sur Grantesoro, capitale mondiale du divertissement, où les hommes fortunés viennent jouer au casino et assister aux spectacles les plus grandioses. Grantesoro est un sanctuaire imprenable contrôlé par l’Empereur de l’Or, Gild Tesoro. Même la Marine ne peut y intervenir. Mais Luffy et ses compagnons vont vite découvrir l’effrayante face cachée de cette ville et devront risquer leurs vies pour tenter de s’en échapper…
Le film
[4/5]
A moins de n’avoir pas ouvert un manga depuis vingt ans, ou de n’être passé dans le rayon « bande dessinées » de n’importe-quelle enseigne culturelle que pour foncer vers les exemplaires de Tintin en occultant tout le reste, il est littéralement impossible de n’avoir jamais entendu parler de One Piece, qui détient depuis 2016 le titre de « manga le plus vendu au monde », dépassant avec plus de 380 millions d’exemplaires vendus le mythique Dragon Ball d’Akira Toriyama.
Avec 85 volumes pour sa version « papier » et quasiment 800 épisodes pour sa version déclinée en série TV animée, One Piece est plus qu’un succès : c’est une véritable déferlante, dont on ne compte plus les produits dérivés (romans, téléfilms, figurines, jeux vidéo…). Pour nous autres cinéphiles français, One Piece, c’est surtout trois films, sortis en 2011 (One Piece : Strong world), 2013 (One Piece : Z) et 2016 (One Piece : Gold). Ces trois films sont donc les trois derniers d’une série de douze longs-métrages consacrés à l’équipage du « Chapeau de paille » – les neuf premiers de la saga sont sortis directement en Blu-ray et DVD sous les couleurs de Kazé.
Après dix films réalisés entre 2000 et 2009, les apparitions de la franchise One Piece au cinéma se sont un peu espacées dans le temps : alors que les téléfilms se sont multipliés, seuls deux films sont sortis dans les salles obscures, en 2012 et 2016. One Piece : Gold est donc le dernier d’entre eux et rassurez-vous, il s’adresse autant au fan hardcore de l’univers créé par Eiichirō Oda qu’au néophyte absolu : le spectateur n’ayant jamais ouvert un volume du manga loupera tout au plus quelques références ou clins d’yeux mineurs, sans pour autant se sentir largué. Pour l’auteur de ces lignes, qui a abandonné la lecture des mangas aux alentours du 27ème volume, certains personnages s’avéraient inconnus, mais tout à fait dans l’esprit fantaisiste et bon enfant que le récit des aventures de Luffy et son équipage développaient déjà au début des années 2000. On notera également que l’esprit purement shōnen (ou mangas pour adolescents de sexe masculin) semble avoir été particulièrement boosté par rapport aux souvenirs que l’on peut avoir des « débuts » de la série : non seulement on aura droit à d’avantage de bastons, avec des attaques spéciales et des super pouvoirs particulièrement développés, mais également à des personnages féminins avec la taille toujours plus fine et la poitrine toujours plus proéminente – ce qui est absolument ridicule, mais qui contribue finalement aussi à l’aspect grotesque et « rigolo » de cette franchise.
Réalisé par Hiroaki Miyamoto (réalisateur en 2013 de Dream 9, téléfilm réunissant les personnages des séries One Piece, Dragon Ball et Toriko) sur un scénario de Tsutomu Kuroiwa, One Piece : Gold se révèle d’ailleurs tout à fait enthousiasmant dans son genre. Le scénario est particulièrement soigné, et nos personnages seront régulièrement mis à mal au cours de l’intrigue, ce qui nous change un peu des récits balisés où les personnages passent d’un rebondissement à un autre sans jamais être réellement en difficulté. Et comme sur les films précédents, l’animation made in Toei est efficace et assure le boulot sans le moindre problème. Pour résumer, One Piece : Gold est donc un concentré très généreux d’action, d’humour et d’aventures, porté par une patine visuelle sans faille : que demander de plus ?
Le Blu-ray
[4/5]
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Kazé a soigné le transfert Haute-Définition de son bébé : le Blu-ray de One Piece : Gold nous en met littéralement plein les yeux et les oreilles, dans un feu d’artifice de couleurs. Le piqué est extraordinaire, le niveau de détail ne baisse quasiment jamais (jusque dans les scènes où les détails fourmillent littéralement à l’écran) et les travellings sont exempts de la moindre saccade ou rémanence. Bref, le rendu est vraiment optimal, les couleurs pètent de mille feux,. En cherchant la petite bête, on trouvera bien un très léger bruit vidéo sur un ou deux plans par ci par là, mais tellement dérisoire qu’on ne peut vraiment en tenir compte. Niveau son, le film est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 en version française et japonaise. Ce sont naturellement les scènes à grand spectacle qui tirent leur épingle du jeu au niveau spatialisation : mouvementées, bavardes, pleines de détails et dialoguées dans tous les coins, ces scènes proposent un rendu sonore étonnant, qui restitue parfaitement l’impression d’être perdu au milieu d’un maelstrom de bruit et de fureur, donnant souvent dans les effets les plus virevoltants.
Bref, il n’y aura quasiment rien à reprocher au Blu-ray de One Piece : Gold, si ce n’est l’absence totale de bonus, qui nous chagrine un peu vu le beau morceau de péloche que s’avère être ce nouveau film consacré à l’univers One Piece.