Cannes 70 : les légendes qui ont foulé le tapis rouge de la Croisette

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70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Écran Noir, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd’hui, J-30. Retrouvez nos précédents textes du dossier Cannes 70 en cliquant sur ce lien.

Bien avant que les lofteurs (up and down, lofteurs move around oh oh oh lofteurs number one… ça y est vous l’avez dans la tête !), les Nabilla et autres stars poubelles montent les marches (mais pourquoi ?!), le festival de Cannes a reçu des légendes comme on n’en fait plus.

Pour le plaisir des yeux et afin que vos poils se lèvent sous l’excitation, petit retour sur les quelques légendes qui ont émerveillé jusqu’aux célèbres marches du grand palais.

1946 : La première édition du festival de Cannes ouvre cette dynastie du septième art avec Jean Cocteau et Michèle Morgan. L’actrice a d’ailleurs reçu cette année-là le prix de la meilleure actrice pour La Symphonie pastorale de Jean Delannoy. La belle aux yeux revolver reviendra notamment en 1971 en tant que présidente du jury pour la 24e édition, puis en 2001 aux côtés de Gérard Oury.

1952 : Gene Kelly gravit les marches pour Un Américain à Paris de Vincente Minnelli et fait vibrer le cœur de ces dames… là, nous regrettons de ne pas être de la génération de nos parents pour avoir vécu ça. Vincente Minnelli, lui, avait déjà eu les honneurs de la compétition en 1947 (Ziegfeld follies) et sera surtout membre du jury en 1967.

1953 : Le cinéaste Abel Gance, l’un des pionniers du langage cinématographique, honore le festival de sa présence. Il est membre du jury présidé par Jean Cocteau. Avec eux, c’est tout un pan de l’Histoire du cinéma qui foule le tapis rouge.

1955 : La huitième édition du festival de Cannes accueille la somptueuse et talentueuse Grace Kelly. L’actrice est venue présenter Une fille de province de George Seaton en compétition et aurait même fait la connaissance du prince Rainier cette année-là. Comme quoi l’amour peut se cacher derrière une marche de la croisette ! Elle reviendra en 1972 (en tant qu’actrice toujours mais surtout princesse locale) pour présenter Frenzy (hors compétition), avant-dernier film de son mentor Alfred Hitchcock. Mais aussi en 1980 pour un hommage suite au décès du cinéaste le 29 avril.

1957 : La 10e édition du festival s’ouvre sur le film Le tour du monde en 80 jours de Michael Anderson. En cette occasion, Elizabeth Taylor, coiffée d’un diadème, a honoré la croisette de sa merveilleuse présence. Les journalistes de l’époque en gardent un sacré souvenir.

1964 : Les cinéastes en compétition cette année-là ont dû se sentir particulièrement intimidés lorsqu’ils ont appris que le jury chargé de juger leurs œuvres serait présidé par… Fritz Lang. Oui, l’homme dont l’un des films (en l’occurrence le chef d’oeuvre Metropolis) a été classé en 2001 au Registre international Mémoire du monde de l’UNESCO. Heureusement, à l’époque, les concurrents ne le savaient pas encore, et pensaient simplement avoir à faire à l’un des plus grands cinéastes vivants.

1965 : L’acteur écossais Sean Connery foule le tapis rouge pour La Colline des hommes perdus en compétition lors de la 18e édition du festival. La même année, c’est la comédienne Olivia de Havilland herself qui préside le jury.

1972 : Sir Hitch et Dame Grace ne sont pas les seules légendes d’Hollywood à fouler le Tapis rouge. La légende de l’humour Groucho Marx est là lui aussi, et il est bien accompagné : Danny Kaye et Charlie Chaplin ont fait le déplacement également ! Une belle réunion, l’une des dernières de cette génération, immortalisée par l’actrice Candice Bergen.

1973 : Ingrid Bergman, la comédienne d’Hitchcock et de Rossellini, a les honneurs de la présidence du jury. Son sourire et son élégance naturelle illuminent la Croisette. Ce n’est pas sa première venue à Cannes, et ce ne sera pas la dernière. Elle est même à l’affiche du Festival en 1993 et en 2015. La définition de la classe, on vous dit.

1974 : Ce n’était pas l’année érotique mais pourtant, le couple mythique Jane Birkin et Serge Gainsbourg se sont baladés sur le tapis rouge cannois. On aime, et vous ?

1980 : La 30e édition a le plaisir d’avoir comme président du jury Kirk Douglas (âgé de 100 ans cette année) suite à une erreur de transmission d’informations. En effet, le Festival voulait Douglas Sirk, mais une erreur d’orthographe en a décidé autrement. Le glamour n’y a rien perdu.

1983 : On ne sait pas s’il y a de la vie sur Mars, mais il y en a à Cannes où David Bowie est venu pour présenter Furyo de Nagisa Oshima. Et dire qu’on aurait pu être là… à une bonne vingtaine d’années près.

1991 : La légendaire chanteuse pop, Madonna, est venue présenter son film In Bed With Madonna en sous-vêtements… que demander de plus?

1997 : Le roi de la pop Michael Jackson a monté les marches du grand palais (pas en moonwalk mais quand même) pour cette 50e édition. L’artiste y était venu présenter son court-métrage: Ghost.

2005 : Future légende mais déjà star, Scarlett Johansson fait son apparition sous le soleil cannois aux côtés de Woody Allen et de Jonathan Rhys-Meyer. Jeu, set et match pour l’actrice dont le jeu sait passer par toutes les phases, de la délicatesse à la folie, en passant par l’humour et le charme.

2010 : Émeute à la Quinzaine des Réalisateurs : Mick Jagger accompagne le documentaire Stones in exile. On a un peu oublié le film, mais pas l’attente fiévreuse, ni l’ambiance électrique quand le Rolling Stone a fait son entrée dans la salle. Le rock’n roll, étape ultime du glamour ? Pas sûr : le lendemain, Frederick Wiseman, venu présenter Boxing gym, reçoit une plus belle standing ovation encore. L’intelligence, il n’y a rien de tel.

2016 : L’année dernière, enfin, Julia Roberts foule pour la première fois les marches de Cannes. Et comme elle est parfaite, elle le fait pieds nus histoire de montrer que même les légendes du cinéma ont mal aux pieds en talons.

Petite parenthèse : Marilyn Monroe est morte en le 5 août 1962 sans jamais avoir mis un pied en France ou sur les marches de Cannes, pourtant elle fut immortalisée sur la croisette au détour d’une affiche en 2012 et d’une exposition au Martinez en 2016.

La 70e édition du festival de Cannes approche à grand pas avec sa pléiade de stars invitées. Cela suffira-t-il à faire d’elles les légendes de demain ? Réponse lors du 100e anniversaire.

Cynthia Hamani pour Ecran Noir

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