Test DVD : Moi, moi, moi … Et les autres

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Moi, moi, moi … Et les autres

Italie : 1966
Titre original : Io, io, io … E gli altri
Réalisation : Alessandro Blasetti
Scénario : Alessandro Blasetti, Carlo Romano, Leonardo Benvenuti
Acteurs : Walter Chiarri, Gina Lollobrigida, Silvana Mangano
Éditeur : ESC Editions
Durée : 1h42
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : –
Date de sortie DVD : 28 mars 2017

Sandro est un journaliste à Rome. Il mène une enquête sur l’égoïsme, aidé par son ami Peppino. Il commence par étudier le comportement de son entourage et côtoie divers personnages de la ville : une diva, un politicien véreux… Il se rend compte rapidement qu’il est lui-même son meilleur sujet d’étude.

Le film

[3/5]

Journaliste et écrivain, Sandro pense avoir trouvé un sujet fort intéressant pour son prochain ouvrage : l’égoïsme. L’égoïsme de tout un chacun, le votre, celui de votre conjoint, celui de votre voisin. Après tout, l’homme nait avec le désir d’être Dieu et, toute sa vie, à de rares exceptions près, il va mouliner du « je » sans jamais se lasser. Après tout, le seul moment où on donne de l’importance aux autres ne se situe-t-il pas à l’occasion de leur mort, lorsque le corbillard les mène vers l’éternité ? Proche du film à sketchs, Moi, moi, moi … Et les autres présente un certain nombre de blocs narratifs indépendant les uns des autres, mais mettant tous en scène Sandro face à des situations d’égoïsme et à ses interrogations sur le sujet, interrogations qui se retrouvent traduites en images par la magie du cinéma. Du genre : pourquoi rentre-t-on dans une église ? C’est vrai : il y a plein de situations où on aimerait bien savoir ce qu’il y a dans la tête des gens qui nous entourent. Moi, moi, moi … Et les autres nous offre un certain nombre de réponses et, malheureusement, si elles ont tendance à faire rire, elles ne vont pas dans le sens de rehausser le jugement que l’on peut porter sur nos congénères.

Souvent considéré comme un des pères-fondateur du néoréalisme avec son film Quatre pas dans les nuages, réalisé en 1942, Alessandro Blasetti sera également, plus tard, une figure importante de la comédie à l’italienne au point que Mario Monicelli dira de lui :  » C’est Blasetti qui a inventé la comédie à l’italienne, la vraie, avec les films Loren-Mastroianni ». Lorsqu’il tourne Moi, moi, moi … Et les autres, Alessandro Blasetti est âgé de 65 ans et il pense tourner ce qui pourrait être son dernier film. C’est peut-être pourquoi il a fait appel à ce casting hors-norme, tant en ce qui concerne les scénaristes (13 au total !) que les comédiens et comédiennes : Gina Lollobrigida, Silvana Mangano, Marcello Mastroianni, Vittorio de Sica, Nino Manfredi qu’on croise avec Walter Chiarri, l’interprète du rôle principal, celui de Sandro.

Moi, moi, moi … Et les autres a permis à Alessandro Blasetti d’obtenir le Prix David di Donatello du meilleur réalisateur en 1966. Un film à (re)découvrir.

Le DVD

[4/5]

Très belle initiative de la part de ESC Editions : le lancement de la collection BR-DVD « Edizione Maestro », avec l’édition de 12 films italiens 100 % inédits dans notre pays, des films de Ettore Scola, Luigi Comencini, Dino Risi, Mario Monicelli, Alessandro Blasetti, Alberto Sordi, etc. Les sorties de ces DVD et de ces Blu-ray se feront en 3 vagues, 4 d’entre eux sortant le 28 mars, 4 autres en juin et les 4 derniers en septembre.

Moi, moi, moi … Et les autres fait partie de la première vague et ne va sortir qu’en DVD. La restitution du Noir et Blanc s’avère tout à fait correcte. Concernant le son, 3 options sont offertes, toutes en 2.0 : Version originale sous-titrée en français, Version française sans sous-titres, version française avec sous-titres en français.

Au rayon des suppléments on trouve une bande annonce de 15 minutes sur les films de la collection et une interview de 15 minutes, intitulée « Histoires de l’égoïsme », de l’historien du cinéma Stéphane Roux. Ce dernier s’avère particulièrement intéressant lorsqu’il évoque les carrières d’Alessandro Blasetti, le réalisateur du film, et de Walter Chiarri, l’acteur principal, deux figures du cinéma italien qui n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient et qui, en France, ne sont connus que des spécialistes du cinéma italien. On notera aussi que Stéphane Roux s’attarde sur le nombre très important de scénaristes ayant travaillé sur Moi, moi, moi … Et les autres et fait part de ses regrets quant au fait que la Nouvelle Vague ait contribué à diminuer de façon drastique le nombre de personnes susceptibles, sur un film,  d’en enrichir l’histoire. Il est vrai qu’aujourd’hui, on a plutôt tendance à se méfier a priori des films pour lesquels le nombre des scénaristes est supérieur à 3 ou 4 !

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