Iris
France : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Jalil Lespert
Scénario : Andrew Bovell, Jérémie Guez, Jalil Lespert
Acteurs : Romain Duris, Charlotte Le Bon, Jalil Lespert
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h38
Genre : Thriller, Policier
Date de sortie cinéma : 16 novembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 21 mars 2017
Iris, la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier, disparaît en plein Paris. Max, un jeune mécanicien endetté, pourrait bien être lié à son enlèvement. Mais les enquêteurs sont encore loin d’imaginer la vérité sur l’affaire qui se déroule sous leurs yeux…
Le film
[3,5/5]
Thriller à tiroirs, Iris est un film qui n’évolue clairement pas dans un genre auquel les français sont forcément très habitués. Sur ce point précis, on saluera avec enthousiasme le talent de metteur en scène de Jalil Lespert, qui réussit son pari haut la main en composant avec les inévitables contraintes liées à cet exercice de style, et parvient même à imprimer sa patte (la fameuse « patte de Lespert ») sur de nombreux plans et séquences du film. Iris s’impose donc assez rapidement comme un film élégant ; dans les bonus du Blu-ray édité par Universal Pictures, l’acteur / réalisateur évoque trois de ses influences conscientes : Sueurs froides d’Alfred Hitchcock, Body double de Brian De Palma, et Gone girl de David Fincher.
Malgré le poids de ces influences formelles, Iris n’atteindra pas pour autant le statut de classique immédiat dans l’esprit du spectateur ; il s’imposera « juste » comme un très honnête thriller, porté par un trio d’acteurs charismatiques (Romain Duris / Jalil Lespert / Charlotte Le Bon) et déroulant son intrigue sur un rythme tout à fait satisfaisant, l’ennui ne pointant jamais (et il est important de le préciser) le bout de son nez durant les 100 minutes que dure le mystère autour de la disparition du personnage de Charlotte Le Bon. Malheureusement, si le film loupe un peu le coche, c’est à cause d’un scénario par peu trop balisé, signé par un Andrew Bovell (Lantana) que l’on a connu plus inspiré. Si Iris est certes riche en rebondissements et en faux-semblants, et si le film fonctionne tel qu’il nous est présenté aujourd’hui, la « machination » qu’il met en scène évoque autant le « néo Film Noir » (Sang pour sang, Last seduction) que le « thriller Hitchcockien » teinté d’érotisme (Sang chaud pour meurtre de sang froid) qui ont tous deux pullulé dans les années 80/90.
Au final, ce manque d’originalité donnera au spectateur une vague impression de « déjà vu », comme si chaque nouveau retournement de situation intervenant dans l’intrigue d’Iris faisait écho à un autre film, enfoui quelque part dans sa mémoire. Et le film de Jalil Lespert ne tient malheureusement pas la comparaison avec la liste d’influences inconscientes que dressera mentalement le spectateur au fil du visionnage. C’est certes dommage, mais pour qui se laissera porter sans à priori par l’histoire retorse d’Iris, le spectacle en vaut néanmoins la chandelle.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Magnifiée par un encodage HD de haute volée, la galette Blu-ray éditée par Universal Pictures rend pleinement justice à la photo « à l’Américaine » d’Iris, signée Pierre-Yves Bastard (JCVD) : définition, piqué, couleurs naturelles et éclatantes… Un beau travail d’encodage. Niveau son, la version française bénéficie d’un puissant mixage DTS-HD Master Audio 5.1, au rendu ample, dynamique et enveloppant, et très efficace lors des scènes les plus tendues de cet efficace thriller.
Dans la section suppléments, on trouvera, en plus de la traditionnelle bande-annonce, deux courtes featurettes, durant environ trois minutes chacune, et intitulées Making of et Entretien avec Jalil Lespert. Ces deux sujets reviennent, de façon très « promo », sur le tournage, et sont entrecoupés d’extraits du film. Si Romain Duris et Charlotte Le Bon ont très peu la parole, Jalil Lespert en revanche y revient dans les grandes lignes sur la conception du film et sur ses influences en tant que metteur en scène.