Critique : Fiore

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Fiore

Italie : 2016
Titre original : –
Réalisation : Claudio Giovannesi
Scénario : Claudio Giovannesi, Filippo  Gravino, Antonella Lattanzi
Acteurs : Daphne Scoccia, Josciua Algeri, Valerio Mastandrea
Distribution : Paradis Films
Durée : 1h49
Genre : Drame
Date de sortie : 22 mars 2017

2.5/5

La maison sur les nuages, le premier long métrage de fiction de Claudio Giovannesi, n’ayant pas été distribué en France, c’est avec le deuxième, Ali a les yeux bleus, que le public de notre pays a pu faire connaissance avec ce réalisateur dont la filmographie se partage de façon équitable entre fiction et documentaire. Fiore faisait partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes.

Synopsis : Daphné est une adolescente de 17 ans, frêle, jolie, paumée, qui survit dans le métro de Rome en braquant les usagers pour leur voler leur téléphone. Arrêtée, condamnée, elle atterrit dans une prison mixte pour mineurs. Elle y rencontre Josh, rebelle, romantique, à fleur de peau – comme elle. Au sein d’un univers répressif où tout contact entre filles et garçons est interdit, au rythme des conversations échangées d’une cellule à l’autre et des messages clandestins, Daphné et Josh tombent amoureux.

Les mineurs en prison

Agée de seulement 17 ans, Daphné se retrouve en prison à la suite d’une série de vols de portables. Le centre de détention pour mineurs dans lequel elle est incarcérée est mixte mais tout contact, toute communication, même écrite, entre garçons et filles sont rigoureusement interdits. Seules exceptions : les soirées de réveillon et la messe, où filles et garçons se retrouvent ensemble. On pourrait penser qu’il est difficile de tomber amoureux dans de telles conditions. C’est sans compter sur l’âge des détenus et sur leur soif de liberté et d’amour. C’est ainsi que Daphné va « craquer » sur Josh, un détenu pour vol qui se désole que Caterina, sa petite amie, ne lui écrive plus et ne le prenne plus au téléphone. Craquer au point de lui proposer d’appeler elle-même Caterina, ce qui n’est pas des plus facile !

Par ailleurs Daphné souhaiterait que son père, Ascanio, un homme qui sort de prison, l’accueille dans la maison qu’il partage avec sa compagne Stefania, une femme d’origine roumaine qui tient une paillote sur une plage et qui est la mère d’un jeune adolescent.


Un film documenté

On avait trouvé des qualités à Ali a les yeux bleus mais on avait trouvé difficile de s’attacher à un film dans lequel on ne ressentait aucune empathie pour les personnages. Ce n’est pas du tout le cas pour Fiore, film dans lequel on ne peut que compatir au sort réservé à ces jeunes détenus, privés de liberté mais également de possibilité d’amour. En bon documentariste qu’il est par ailleurs, Claudio Giovannesi et ses co-scénaristes ont passé quatre mois comme enseignants bénévoles dans un établissement pénitentiaire pour mineurs situé à Rome. La plus grande partie du film a été tournée dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de l’Aquila, un établissement qui, bien que rénové, n’a jamais repris ses fonctions depuis le tremblement de terre de 2009. On est donc face à une œuvre très bien documentée, avec des personnages pour lesquels on ressent de l’empathie, mais, cette fois-ci, ce sont de nombreuses longueurs qui, malheureusement, nuisent à l’attrait de ce film.

Des non professionnels et des comédiens confirmés

Les rôles de Daphné et de Josh, ainsi que ceux des détenus qui partagent leur sort, sont tenus par des acteurs non-professionnels, dont de nombreux anciens détenus ou en période d’observation. Par contre les rôles d’Ascanio et de Stefania sont tenus par des comédiens très confirmés. Valerio Mastandrea, qui joue le père de Daphné, on l’a rencontré dans des rôles importants dans Fais de beaux rêves, dans Viva la liberta et dans Piazza Fontana. Quant à la comédienne roumaine Laura Vasiliu, elle était Gabita, la jeune femme enceinte dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours, Palme d’or cannoise en 2007.

Conclusion

Il est vraiment dommage que ce film attachant, à mi chemin entre fiction et documentaire, n’ait pas fait l’objet d’un montage plus resserré permettant de ne pas ressentir la sensation d’ennui due à de trop fréquentes longueurs. Par contre, on se félicite de la découverte de deux jeunes comédiens pleins de vérité et de fraîcheur, Daphne Scoccia et Josciua Algeri.

 

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