Infiltrator
Royaume-Uni : 2016
Titre original : The infiltrator
Réalisateur : Brad Furman
Scénario : Ellen Sue Brown
Acteurs : Bryan Cranston, John Leguizamo, Diane Kruger
Distribution : ARP Sélection
Durée : 2h07
Genre : Thriller, Policier
Date de sortie cinéma : 7 septembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 10 janvier 2017
L’agent fédéral Bob Mazur a pour mission d’infiltrer le cartel de drogue de Pablo Escobar. Son but : faire tomber 85 barons et une banque internationale. Son plan : s’inventer un passé, une identité, une fiancée. Son risque : le moindre faux pas lui serait fatal…
Le film
[3,5/5]
Récit d’infiltration extrêmement classique, d’autant plus qu’il s’inspire de faits réels décrits dans le livre autobiographique de Robert Mazur, Infiltrator permet à Brad Furman de signer un nouveau polar, quelques années après La défense Lincoln, qui avait fait exploser sa carrière dans le genre, et de retrouver la côte Est des Etats-Unis, à laquelle il semble décidément très attaché.
Solide et carré, Infiltrator slalome à la façon des grands films du genre entre les passages mettant en scène des gangsters en cols blancs et ceux se déroulant entre flics ; quelques éclairs de violence dynamisent le récit et le film pose naturellement la question de la nature et de la profondeur de l’implication des agents infiltrés, ces derniers s’avérant souvent carrément « borderline », dans un no man’s land juridique quelque-part entre le bon et le mauvais côté de la loi. Jusqu’où peut-on aller pour faire tomber un baron de la drogue ? Faut-il nécessairement traiter le mal par le mal et y laisser une partie de soi-même ? Ainsi, les personnages incarnés par Bryan Cranston et surtout John Leguizamo s’avèrent assez passionnants, parce qu’ils soulèvent la fameuse question du « Qu’aurais-je fait à sa place ? ».
Bien sûr, la thématique principale du film de Furman en fait une espèce de démarcation de Donnie Brasco, les douanes remplaçant le FBI et la cible des forces de l’ordre se portant d’avantage autour de Pablo Escobar et de son système de blanchiment de l’argent de la drogue dans les années 80 que sur les petites frappes de la mafia. Porté par un casting quatre étoiles incluant également Diane Kruger, Benjamin Bratt ou Elena Anaya, Infiltrator s’avère un honnête « petit » polar, qui aurait mérité mieux que sa triste carrière au box-office mondial : avec 15 millions de dollars de recettes (pour un budget de 47,5 millions) et 234.000 entrées en France sur 252 copies, le film de Brad Furman n’a malheureusement pas eu l’occasion de réellement rencontrer son public. On espère que le film trouvera un nouveau souffle sur le marché de la vidéo.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est ARP Sélection qui édite aujourd’hui le Blu-ray d’Infiltrator, et comme à son habitude, l’éditeur nous livre une galette techniquement soignée. Le master est d’une superbe précision, affichant un piqué d’une précision absolue tout en préservant un grain prononcé. Les couleurs montrent une belle pêche, les noirs sont solides et profonds. Côté son, l’éditeur fait également très fort puisque le film bénéficie de deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1, d’un dynamisme échevelé, surtout quand la violence commence à se déchainer, tous les canaux y vont de leur puissance et le caisson de basses est sollicité à intervalles réguliers. Ce mixage ajoute donc encore à l’ambiance et participe pleinement à l’immersion du spectateur au cœur du film.
Du côté des suppléments, et outre les traditionnelles bandes-annonces, l’éditeur nous propose de découvrir une poignée de featurettes sur le tournage du film, qui s’accompagnent également d’un court entretien avec Robert Mazur. On terminera avec une petite série de scènes coupées, l’ayant probablement été pour des raisons de rythme.