En ce début d’année 2017, le cinéma français se porte très bien. En dehors du mastodonte de la semaine, qui fait presque plus parler de lui à cause de l’évanouissement en direct sur un plateau de télévision de son actrice principale pendant la tournée de promotion que grâce à ses qualités intrinsèques, il y a en effet tout un florilège d’options qui nous a bien fait plaisir à la rédaction. A commencer par le nouveau film de Edouard Baer, l’hilarant Ouvert la nuit, que je vous conseille chaudement, tandis que le champion de Jean-Jacques est une comédie guère plus respectueuse, Jamais contente de Emilie Deleuze. A moins que vous n’ayez pas vraiment envie de rire cette semaine et dans ce cas La Mécanique de l’ombre de Thomas Kruithof, un thriller très efficacement mené, fera également l’affaire.
Côté américain, le constat est beaucoup moins reluisant avec, dans le rôle nullement enviable du navet d’office de ce mercredi, voire de l’année toute entière, le cinquième film réalisé par Sean Penn The Last face qui avait été passionnément hué lors de sa présentation en compétition lors du dernier Festival de Cannes. De même, The Birth of a Nation de Nate Parker est une tentative plutôt laborieuse de traiter le sujet épineux de l’esclavage aux Etats-Unis. Ce sont donc plutôt les productions indépendantes qui défendent tant soit peu les couleurs américaines, telles que Born to be blue de Robert Budreau et The Fits de Anna Rose Holmer.
Face à l’absence quasiment générale du cinéma européen sur les écrans cette semaine, il faudra vous tourner vers des films venus de pays orientaux, au sens large du terme, pour rendre votre programme de séances de cinéma plus exotique. La démesurée manœuvre de propagande chinoise La Grande muraille vous fera surtout regretter l’époque lointaine où son réalisateur Zhang Yimou faisait encore des films esthétiquement sublimes. Rabattez-vous plutôt sur un charmant double programme japonais, la reprise Le Grondement de la montage de Mikio Naruse et un autre transfuge cannois Harmonium de Koji Fukada. Ou bien suivez Avi Mograbi dans sa mise en abîme de la situation précaire des réfugiés en Israël à travers son documentaire Entre les frontières.
The Birth of a Nation de Nate Parker (Etats-Unis, Drame, 2h00, distribué sur 163 copies) avec Nate Parker, Armie Hammer et Penelope Ann Miller (critique)
Born to be blue de Robert Budreau (Canada, Biographie filmique, 1h37, distribué sur 28 copies) avec Ethan Hawke, Carmen Ejogo et Callum Keith Rennie
Dalida de Lisa Azuelos (France, Biographie filmique, 2h04, distribué sur 559 copies) avec Sveva Alviti, Riccardo Scarmacio et Jean-Paul Rouve
Le Divan de Staline de Fanny Ardant (France, Drame, 1h32, distribué sur 60 copies) avec Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner et Paul Hamy (critique)
Entre les frontières de Avi Mograbi (Israël, Documentaire, 1h24, distribué sur 17 copies) (critique)
The Fits de Anna Rose Holmer (Etats-Unis, Drame, 1h12, distribué sur 18 copies) avec Royalty Hightower, Alexis Neblett et Makyla Burnam (critique)
La Grande muraille de Zhang Yimou (Chine, Fantastique, 1h34) avec Matt Damon, Willem Dafoe et Pedro Pascal
Harmonium de Koji Fukada (Japon, Drame, 1h58, distribué sur 54 copies) avec Mariko Tsutsui, Tadanobu Asano et Kanji Furutachi (critique)
Jamais contente de Emilie Deleuze (France, Comédie, 1h29) avec Lena Magnien, Patricia Mazuy et Philippe Duquesne (critique)
The Last face de Sean Penn (Etats-Unis, Drame, 2h10, distribué sur 250 copies) avec Javier Bardem, Charlize Theron et Adèle Exarchopoulos
La Mécanique de l’ombre de Thomas Kruithof (France, Thriller, 1h33) avec François Cluzet, Denis Podalydes et Sami Bouajila (critique)
Ouvert la nuit de Edouard Baer (France, Comédie, 1h37) avec Sabrina Ouazani, Edouard Baer et Audrey Tautou (critique)
Power to change La Rébellion énergétique de Carl Fechner (Allemagne, Documentaire, 1h34, distribué sur 10 copies)
La Reine-garçon de Mika Kaurismäki (Canada, Drame, 1h42) avec Malin Buska, Sarah Gadon et Michael Nyqvist
Un jour mon prince de Flavia Coste (France, Comédie, 1h22, distribué sur 38 copies) avec Mylène St-Sauveur, Sarah-Jeanne Labrosse et Jean-Luc Couchard (critique)
Reprise
Le Grondement de la montage (1954) de Mikio Naruse (Japon, Drame, 1h36, distribué sur 5 copies) avec Setsuko Hara, So Yamamura et Ken Uehara