Critique : Diamond Island

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Diamond Island

diamond-island-affiche-1-copieFrance, Cambodge : 2016
Titre original : –
Réalisation : Davy Chou
Scénario : Davy Chou, Claire Maugendre
Acteurs : Sobon Nuon, Cheanick Nov, Madeza Chhem
Distribution : Les Films du Losange
Durée : 1h39
Genre : Drame
Date de sortie : 28 décembre 2016

3.5/5

Petit-fils de Van Chann, producteur cambodgien des années 1960 / 1970, le réalisateur français d’origine cambodgienne Davy Chou, âgé de 33 ans, s’est fait connaître il y a 4 ans par Le sommeil d’or, un long métrage documentaire partant sur les traces du cinéma cambodgien entre 1960 et 1975, juste avant l’arrivée des khmers rouges, ainsi que par plusieurs court-métrages. Diamond Island, son premier long métrage de fiction, faisait partie de la sélection de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2016 et il obtenu le Prix SACD de cette sélection.

Synopsis : Diamond Island est une île sur les rives de Phnom Penh transformée par des promoteurs immobiliers pour en faire le symbole du Cambodge du futur, un paradis ultra-moderne pour les riches.
Bora a 18 ans et, comme de nombreux jeunes originaires des campagnes, il quitte son village natal pour travailler sur ce vaste chantier. C’est là qu’il se lie d’amitié avec d’autres ouvriers de son âge, jusqu’à ce qu’il retrouve son frère aîné, le charismatique Solei, disparu cinq ans plus tôt. Solei lui ouvre alors les portes d’un monde excitant, celui d’une jeunesse urbaine et favorisée, ses filles, ses nuits et ses illusions.

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Le jour, la nuit

Comme beaucoup de compatriotes de son âge, Bora, jeune adolescent cambodgien de 18 ans, quitte son village de la campagne avec son ami Dy, pour aller travailler sur le chantier de Diamond Island. Diamond Island, c’est le symbole d’un Cambodge en pleine mutation, une île entre le Mékong et le Bassac, située à proximité immédiate de Phnom Penh et devenue le siège d’un vaste chantier destiné à à faire entrer Phnom Penh dans la liste des grandes capitales asiatiques en devenant un lieu d’habitations, de commerces et de rencontres pour la frange la plus riche de la capitale du pays. En attendant, ce chantier pharaonique réclame une main d’œuvre nombreuse, une main d’œuvre en général très jeune qui travaille dans des conditions difficiles durant la journée et qui, la nuit venue, se retrouve dans les mêmes lieux pour faire la fête. Avec leurs collègues de leur âge, Bora et Dy passent beaucoup de temps à parler des filles, à tourner autour des filles. La Saint Valentin approche et, d’après un de ces collègues, il paraitrait que les filles de leur âge souhaitent profiter de cette date pour perdre leur virginité. Par ailleurs, Bora retrouve Solei, son frère aîné, un frère dont la famille était sans nouvelles depuis cinq ans. Un frère qui se prétend étudiant, qui se dit sponsorisé par un riche américain qui devrait l’amener avec lui aux Etats-Unis et qui, en attendant, parade sur sa moto en faisant des envieux.

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Des images superbes

Durant les 99 minutes que dure Diamond Island, les images que nous donne le film sont absolument superbes : des couleurs flashy, un éclairage le plus souvent au néon, on sent l’influence des grands réalisateurs asiatiques et, en particulier, des réalisateurs chinois, Hou Hsiao Hsien Jia Zang-ke et Wong Kar-Wai. Les relations que nous montre le film entre des jeunes gens et des jeunes filles de 18 ans, on les a déjà vus dans de nombreuses autres productions, qu’elles soient américaines, européennes ou asiatiques mais, après tout, il est toujours intéressant de noter que les ressemblances entre les comportements amoureux de la jeunesse dans des continents différents sont devenues avec le temps plus nombreuses que les différences. Cette ressemblance représente un des volets de l’acculturation qui, petit à petit, envahit le monde entier, avec ses points positifs et ses côtés négatifs, une acculturation mondialiste qui, au Cambodge, pays à la sublime architecture traditionnelle, se traduit par l’adoption enthousiaste d’une architecture hyper moderne, puisant ses sources en Europe, aux Etats-Unis et dans certains pays asiatiques.

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Des comédiens non professionnels

Dans un pays qui ne compte pratiquement pas d’acteurs professionnels, Davy Chou a recherché sur place ses personnages pendant 4 mois. C’est ainsi qu’il a trouvé Sobon Nuon, l’interprète de Bora, qui travaillait comme rabatteur pour des chauffeurs de taxis-van. Mean Korn, l’interprète de Dy, était un authentique ouvrier travaillant sur le chantier de Diamond Island. Quant à Cheanick Nov, l’interprète de Solei, c’est un peintre à la réputation grandissante.

La très belle photographie du film est l’œuvre de Thomas Favel, déjà présent, récemment, sur Gaz de France. Sinon, dommage que Davy Chou se soit cru obligé de tomber dans la trop fameuse scène de la boîte de nuit étendue plus que de raison, cette scène qui semble apporter beaucoup de plaisir aux réalisateurs et qui, le plus souvent, plombe les films durant plusieurs minutes. Certes, cette scène ne nuit pas trop à Diamond Island, mais, franchement, elle n’apporte rien de positif au film.

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Ce premier long métrage de fiction de Davy Chou est un film qui se situe à la croisée de deux genres, à la fois film social et « Teen movie ». Un très grand soin a été apporté à l’image et, tout particulièrement, aux couleurs et, malgré quelques maladresses et un certain côté suranné, Diamond Island donne une image particulièrement attachante de la jeunesse cambodgienne.

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