Critique : A jamais

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A Jamais

a-jamais-afficheFrance, Portugal : 2016
Titre original : –
Réalisation : Benoît Jacquot
Scénario : Julia Roy d’après « Body Art » de Don DeLillo
Acteurs :  Mathieu Amalric, Julia Roy, Jeanne Balibar
Distribution : Alfama Films
Durée : 1h30
Genre : Drame
Date de sortie : 7 décembre 2016

1/5

Agé de 69 ans, Benoît Jacquot a réalisé son premier long métrage il y a plus de 40 ans et il en a rajouté près de deux douzaines depuis. Des films qui ont été sélectionnés dans de nombreux festivals mais qui n’ont jamais convaincu les jurys. Il a toutefois reçu une récompense importante en 2012, Les adieux à la reine, sans doute son œuvre majeure, ayant reçu cette année là le Prix Louis-Delluc, souvent considéré comme le Goncourt du cinéma.

Synopsis : Laura et Rey vivent dans une maison au bord de la mer.
Il est cinéaste, elle crée des « performances » dont elle est l’actrice.
Rey meurt —accident, suicide ?—, la laissant seule dans cette maison.
Mais bientôt, seule, elle ne l’est plus.
Quelqu’un est là, c’est Rey, par et pour elle, comme un rêve plus long que la nuit, pour qu’elle survive. .

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Un coup de foudre

Depuis 11 ans, le réalisateur de cinéma Jacques Rey vivait avec Isabelle, une comédienne qu’il faisait jouer dans tous ses films. Un beau jour, lors d’une rétrospective qui lui est consacrée, il tombe sous le charme de Laura, une jeune femme venue là pour faire une performance corporelle. Certes, elle est beaucoup plus jeune que lui, mais qu’importe puisque le coup de foudre est partagé. Exit Isabelle, le nouveau couple s’installe dans une grande et belle maison de l’Algarve. L’amour est fou mais, dans la maison, résonnent des bruits bizarres. Aller retour rapide de Rey vers Paris, il revoit Isabelle et, au retour, sans qu’on en comprenne les raisons, il jette sa moto contre un camion et se tue. Résultat : Laura, folle d’amour, plus ou moins schizo, se met à porter les lunettes de Rey, à parler comme lui, à le revoir auprès d’elle, à retrouver des moments passés à ses côtés, à le laver dans la baignoire, à se laver, elle, dans la baignoire.

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Aurait pu, mais n’est pas !

Ne tournons pas autour du pot : A jamais aurait pu être un beau film sur le deuil !  Le problème … Non, parlons plutôt de problèmes, au pluriel. Tout d’abord, ni Benoît Jacquot, ni Mathieu Amalric, ni Julia Roy n’arrivent à nous faire croire une seconde à l’histoire d’amour entre Jacques Rey et Laura. Puis apparait très vite un fantastique de pacotille, avec ces bruits bizarres qui résonnent dans la maison, avec une musique à vocation anxiogène signée Bruno Coulais. Puis, lorsque Laura se retrouve veuve, les scènes sont si souvent grotesques  qu’on se demande s’il faut en rire ou en pleurer ! Dure conclusion pour un film sur le deuil !

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L’interprétation ne sauve pas le film

C’est le producteur portugais Paulo Branco qui a proposé à Benoît Jacquot de s’attaquer à l’adaptation cinématographique du roman « Body Art » de l’écrivain américain Don DeLillo. A partir de ce roman sur le deuil, la comédienne Julia Roy a écrit le scénario du film avant d’en devenir l’actrice principale auprès de Mathieu Amalric et de Jeanne Balibar. Le jeu des comédiens ? Amalric (Jacques Rey) fait, plutôt mal, du Amalric, Balibar (Isabelle), qu’on ne voit que très peu, fait, moyennement, du Balibar. Quant à Julia Roy (Laura), on ne la connaît pas suffisamment pour savoir si elle fait du Julia Roy. En tout cas, même si elle donne l’impression de croire à ce qu’elle fait, ce qui, vu le contexte, est très méritoire, cela ne suffit pas à sauver le film du naufrage. Un naufrage renforcé par la musique de Bruno … Coulais : on se demande les raisons du choix d’une musique aussi médiocre de la part de Benoît Jacquot, lui qui a souvent montré son intérêt pour la musique.

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Dans la carrière inégale de Benoît Jacquot, on avait déjà rencontré des films que l’on pouvait gentiment qualifier de « non aboutis ». Avec A jamais, on est beaucoup loin dans le ratage, la mayonnaise entre film sur le deuil et film fantastique ne prenant jamais.

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