Test DVD : L’outsider

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L’outsider

 
France : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Christophe Barratier
Scénario : Christophe Barratier, Laurent Turner
Acteurs : Arthur Dupont, François-Xavier Demaison, Sabrina Ouazani
Éditeur : Le Pacte
Durée : 1h57
Genre : Biopic, Drame
Date de sortie cinéma : 22 juin 2016
Date de sortie DVD/BR : 26 octobre 2016

 

 

Tout le monde connait Jérôme Kerviel, jeune trader de 31 ans dont les prises de risque auraient pu faire basculer le système financier mondial… Mais on ne sait rien de Jérôme, entré par la petite porte dans le monde de la finance, ce jeune breton sans histoire va très vite gagner sa place et gravir les échelons…

 

 

Le film

[3/5]

L’outsider, de Christophe Barratier, raconte l’histoire de Jérôme Kerviel, trader à la société générale, qui a entraîné des pertes colossales d’argent à son agence. Porté par Arthur Dupont et François Xavier Demaison, le long métrage raconte les déboires du banquier de 2000 à 2008.

L’outsider est un biopic classique, très académique, qui retrace cependant l’histoire avec une certaine assiduité. Barratier tente de raconter l’histoire avec le plus de clarté possible, simplifiant des notions de trading pour les rendre compréhensibles à un spectateur lambda. Le montage final est efficace, se concentrant sur des faits pertinents, permettant de coudre une intrigue logique et fluide. Christophe Barratier ne peut s’empêcher de s’inspirer du cinéma américain, on retrouve ainsi parfois quelques similitudes avec Margin call, où des traders parvenaient également à jouer avec la crise des subprimes. Forcément cela entraîne quelques scènes ostentatoires pas franchement indispensables. Pour autant, les interprétations de qualité, François Xavier de Maison en tête, impeccable dans son rôle de menteur scénique attachant, permettent de donner une certaine épaisseur à L’outsider. L’histoire est intéressante, comment un seul homme peut se joueur du système sous contrat avec une banque nationale. L’outsider met en avant des failles dans le système financier, dans l’économie mondiale, il met en avant la facilité avec laquelle Kerviel s’est fait du profit grâce à la Société Générale. Des failles scandaleuses, des méthodes frauduleuses acceptées et courantes qui apparaissent chaque jour dans le quotidien des banquiers. Pour autant, Barratier demeure légèrement subjectif, semble prendre le parti de Kerviel, ne définissant pas ses motivations égoïstes qui lui ont permis de se faire du profit, un appât du gain auquel il n’a pas résisté. Le long métrage semble être quelque peu à la gloire de cet individu qui a dupé une banque entière qui préférait fermer les yeux.

 

 

Le DVD

[4,5/5]

Le DVD édité par Le Pacte nous propose une image au format, exploitant relativement bien le support -et ses limites intrinsèques : bonne définition, encodage sans heurt, colorimétrie solide… Côté son, la version française est évidemment mixée en Dolby Digital 5.1, et permet une immersion optimale au coeur du film.

Du côté des suppléments, le DVD contient six scènes coupées totalement inutiles. Barratier a eu raison de couper ces images au montage à cause de leur manque de pertinence et de leur niveau qualitatif assez bas. Il y a également un entretien avec Christophe Barratier, qui met en avant ses motivations pour faire L’outsider, il présente Kerviel, pourquoi il a voulu raconter cette histoire, comment il a choisi le casting, comment il s’est adapté aux notions de la finance, etc… Mais le plus intéressant dans ces bonus c’est l’entretien que Barratier a avec Jérôme Kerviel, qui s’exprime face caméra sur ce scandale et sur ce qu’il a vécu. Il apparaît comme une véritable victime abusée par le système, il parle des innombrables procès qui n’en finissent pas, enfermé dans un cercle juridique sans fin. Kerviel raconte comment ces nombreux appels en justice ont pu être usants pour lui, même si à l’heure actuelle il commence à avoir le dessus sur la partie adverse. L’ex banquier affirme que le droit français est volontairement complexe pour que le commun des mortels ne comprenne pas un traite mot de l’affaire, pour que le peuple reste en dehors de ça, incapable de trancher le vrai du faux. Il parle également de sa mère malade, à qui il a fait la promesse de s’en sortir malgré ses tentatives de suicide. Kerviel passe ainsi véritablement pour une victime, cherchant expressément à entraîner l’empathie. Un individu qui semble au passage satisfait de L’outsider, partiellement inspiré de son roman « Engrenage ». Quoi qu’il en soit, L’outsider et ses bonus permettent d’avoir un certain regard, certainement incomplet et subjectif, mais partiellement intéressant.

 

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