Test Blu-ray : Le cinéma d’Almodóvar – Anthologie – 18 films

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La filmographie d’un cinéaste donné, quel qu’il soit, est très peu souvent représentée sous la bannière d’un seul et même éditeur vidéo. Et plus la carrière du cinéaste en question est vaste, plus le consommateur sera souvent obligé de piocher dans les catalogues de plusieurs éditeurs avant de se constituer une « intégrale », avec tout ce que cela implique en termes de différences éditoriales ou même uniquement de packaging – et aussi trivial cela peut-il paraitre, c’est typiquement le genre de détails qui peut agacer les collectionneurs.

Ainsi, même si elle sous-entend souvent dans l’inconscient collectif toute une palanquée de tractations occultes et mystérieuses, la collaboration entre éditeurs vidéo est une chose rare et précieuse, que l’on ne peut que saluer. Un an après leur collaboration sur le très riche coffret « Intégrale » consacré à Jane Campion, TF1 Vidéo et Pathé s’associent donc à nouveau pour nous proposer une « anthologie » consacrée à Pedro Almodóvar, revenant sur 36 ans de carrière en 18 films…

On en profite également pour saluer chaleureusement Thierry Videau, chargé des relations presse sur le coffret, qui s’est décarcassé et a finalement réussi à nous fournir quasiment tous les films inédits de cette superbe anthologie.
 

 

Le cinéma d’Almodóvar – Anthologie – 18 films


 
 
Espagne : 1980-2016
18 longs-métrages
Réalisateur : Pedro Almodóvar
Scénario : Pedro Almodóvar & autres
Acteurs : Carmen Maura, Marisa Paredes, Victoria Abril…
Éditeur : TF1 Vidéo
Coffret Anthologie 17 Blu-ray + 1 DVD
Date de sortie : 25 octobre 2016

 

 

Le cinéma de Almodóvar, une anthologie, 18 chefs-d’oeuvre de chair, de passion et de sentiments…

 

 

Peut-être inspirés par l’hommage qui lui a été rendu aux Fauvettes au mois de mai (une sélection de onze films sous l’appellation « Les immanquables d’Almodóvar »), TF1 Vidéo et Pathé ont donc choisi de travailler main dans la main pour donner vie à ce coffret « Le cinéma d’Almodóvar – Anthologie ». Comme son nom l’indique, il ne s’agit pas là d’une « intégrale » ; en effet, deux longs-métrages manquent malheureusement toujours à l’appel, probablement pour des questions de droits : nous n’aurons donc pas le plaisir de voir ou revoir Le labyrinthe des passions (1982, inédit en France en DVD) et Matador (1986, sorti en DVD en 2006 sous les couleurs de Films sans Frontières).

Il nous sera difficile d’aborder dans le détail chaque film présent dans le coffret ; aussi reviendra-t-on de façon rapide sur les différentes phases de la carrière d’Almodóvar.

 

Les années 80 : la Movida

Après Folle… folle… fólleme Tim ! (1978), un premier long-métrage tourné en amateur, son premier film à connaitre les honneurs d’une distribution en salles est Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980, disponible en DVD au sein du coffret), qui posera les marques de ses films à venir au sein du mouvement culturel espagnol (essentiellement madrilène) appelé « Movida ».

La Movida est née après la mort de Franco, au début des années 80 – l’esprit de ce mouvement libertaire et underground explose littéralement à travers la musique (les groupes punk fleurissent partout dans le pays), la BD et bien sûr le cinéma, avec des comédies traitant de sexualité, de libération des mœurs et de drogues en tous genres. D’une manière générale, même si elles gardent souvent un côté « social » très prononcé, les œuvres issues de la Movida sont exubérantes et joyeuses, la fin de la dictature ayant forcément naitre l’espoir et le désir d’un changement radical dans le cœur des artistes espagnols. De fait, les premiers films de Pedro Almodóvar sont colorés, baroques et souvent assez drôles. Peuplés de marginaux (et surtout de marginales, le cinéaste s’entourant essentiellement de femmes avec lesquelles il tournera souvent de nombreux films au fil de sa carrière : Carmen Maura, Marisa Paredes, Chus Lampreave, Victoria Abril, Rossy de Palma, Lola Dueñas, Pénélope Cruz, Julieta Serrano…), ils explosent de couleurs vives malgré des sujets parfois un peu graves.

Dans les ténèbres (1983), avec ses bonnes sœurs portant le nom de Sœur Rat d’égout ou Sœur Fumier, s’inspire beaucoup de la BD, notamment de Nazario, et développe une fantaisie absurde (les séances de tam-tam à destination du tigre) permettant au cinéaste de partir dans des directions pour le moins inattendues au détour d’une séquence ou deux. Formellement, le film est un patchwork de pop-culture à tendance kitsch, mélangeant feuilletons TV, romans-photos ou littérature à l’eau de rose, et rappelant beaucoup dans sa dernière partie les œuvres des plasticiens Pierre et Gilles, dont la carrière explosait en France à peu près à la même époque. Une belle réussite et un film résolument unique.

 

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? (1985) s’avère probablement son meilleur film des années 80. Rappelant pour beaucoup, à cause de son côté « sale gosse » profondément ancré dans une réalité sociale tangible, le « Free cinema » britannique des années 50/60 ou des films tels que le formidable Deep end de Jerzy Skolimowski (1970), le film d’Almodóvar rajoute à son récit un côté potache et provocateur propre au cinéaste. Déjanté et transgressif, Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? trouve l’équilibre parfait entre humour et émotion, emmenant le spectateur avec lui au plus proche de cette misère madrilène remplie d’espoir et d’humanité. Une sacrée réussite !

La loi du désir (1987) : « Pedro Almodóvar aime jouer avec les attentes de son public. Dans son septième film, ses manœuvres malicieuses prennent encore une tournure passablement enjouée, même si le classicisme au penchant mi-kitsch, mi-baroque avec la confusion des genres en toile de fond y laisse déjà présager la trajectoire des thèmes et des formes à venir. Après la pirouette initiale autour du doublage d’une séquence à forte connotation érotique – qui en dit plus long sur nos fantasmes que sur les véritables intentions du réalisateur –, La loi du désir s’engage en effet dans un périple sentimental de plus en plus mélodramatique. L’équilibre délicat entre l’excès et la passion subit quelques coups déstabilisants au fil d’un récit sans temps mort, quoique pas non plus investi de l’élégance narrative qui fera ultérieurement passer la pilule de la trivialité outrancière. En somme, il s’agit d’un film à fleur de peau, qui n’est pas tant un exercice de jeunesse qu’un conte gay sans complexes, surtout dans le contexte des années 80, encore très frileuses à ce sujet. (…) Rien que pour la première séquence méchamment manipulatrice, ce film mérite amplement de figurer parmi les plus solides de son réalisateur. Par la suite, il s’emploie avec la même malice à interroger les mœurs de l’Espagne dans les années 80, à travers l’approche mordante pour laquelle nous apprécions tellement Pedro Almodóvar. Car La loi du désir est avant tout un monument du cinéma gay de l’époque, avare en pudeur et en honte refoulée, pour mieux réclamer une forme de représentation digne de l’épaisseur narrative et dramatique des meilleures tragédies grecques. » Pour lire la critique de Tobias Dunschen dans son intégralité, c’est par ici.

Son film suivant, Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) marque un tournant dans sa carrière, en offrant à Pedro Almodóvar une renommée internationale et une nomination à l’Oscar du meilleur film étranger en 1989. Loufoque, excessif et bariolé, le film est l’occasion pour le cinéaste de composer une galerie de personnages féminins tous plus barrés et borderline les uns que les autres. Comme l’indique clairement le titre du film, l’hystérie est ici collective, et franchement réjouissante, tant le cinéaste s’amuse à jouer avec des stéréotypes féminins hérités des feuilletons TV et autres romans-photos qu’il affectionne depuis ses débuts. Le réalisme n’est pas de mise, le cinéaste s’éclate avec les couleurs (et leur symbolique), en construisant Femmes au bord de la crise de nerfs comme un « digest » de ses œuvres précédentes : en résulte donc une œuvre plus aboutie, dégraissée et efficace de A à Z, mais également forcément un peu plus « mécanique », un peu moins baroque peut-être, dans ses rebondissements.

Attache-moi (1989) : Marquant une « pause » qui durera plus de quinze ans avec sa comédienne fétiche de l’époque Carmen Maura, Attache-moi marque le début d’une autre collaboration de Pedro Almodóvar : celle qui le liera à Victoria Abril, dont la côte de popularité explosera en France la décennie suivante, en grande partie grâce à ce film. Souvent taxé de vulgarité par la critique, le cinéaste espagnol prenait ici le parti de jouer essentiellement sur la thématique sexuelle, comme pour faire un pied de nez à ses détracteurs.

 

 

Les années 90 : la consécration

Talons aiguilles (1991) marque un nouveau tournant dans la carrière d’Almodóvar, dans le sens où, même s’il conserve la structure narrative et les références à la pop-culture auxquels il nous a habitué au fil des années, Talons aiguilles est également le premier film au cœur duquel le metteur en scène délaisse un peu l’outrance et le kitsch pour explorer thématique nouvelle : celle de la relation mère-fille, qui deviendra centrale à son œuvre dans les années qui suivraient. Bien sûr, s’il entreprend de revisiter les codes du mélodrame, quelques « tics » formels subsistent et parasitent un peu son propos (dans un univers où secrets de famille, mensonges et drames refoulés tournant autour de l’identité sexuelle sont toujours prêts à ressurgir, la duplicité de certains personnages manque un poil de finesse), le cinéaste n’atteignait pas encore avec Talons aiguilles (ni avec La fleur de mon secret, son mélodrame suivant) la maturité dont il saura faire preuve quelques années plus tard, mais le film fait partie intégrante de l’évolution de l’univers du réalisateur, tourbillon de couleurs et de pulsions inavouables.

Kika (1993) : Récréation absolue dans l’œuvre du cinéaste, Kika est un film souvent incompris et méprisé de la part de la critique et du public, sans doute parce qu’il était trop clairement en décalage avec son époque de tournage : (les couleurs vives et la science-fiction de pacotille passaient mal à une époque où on s’extasiait devant les débuts de Quentin Tarantino, les dinosaures de Spielberg ou la gravité de La leçon de piano. Néanmoins, Kika s’avérait pour Almodóvar un retour fracassant aux comédies de ses débuts. Se permettant d’aller plus loin que jamais dans l’humour scabreux (c’est d’un tel mauvais goût que l’on pense même parfois à C’est arrivé près de chez vous) déjanté et hilarant, l’espagnol transgresse toutes les limites, dans une bonne humeur souvent déroutante.

 

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Après le délire, retour au mélodrame avec La fleur de mon secret (1995), hommage voilé à la littérature à l’eau de rose : « Almodóvar et les femmes, c’est une longue histoire d’amour à travers le filtre du cinéma. Ses portraits de personnages féminins forts, en dépit des névroses multiples qu’ils traversent avec un stoïcisme remarquable, forment la base irréductible de son œuvre filmique. Même les films qui apparaissent à première vue comme mineurs jouent alors un rôle essentiel dans l’évolution de son regard sur la gente féminine. La place que La fleur de mon secret tient au sein de la progression artistique de Pedro Almodóvar, entre ses folies de jeunesse des années ’80 et ses mélodrames prestigieux qui se succèdent à un rythme soutenu depuis la fin du siècle dernier, permet donc d’y voir une sorte de résumé du passé et un avant-goût de la maturité formelle future. Ce qui ne signifie guère que la force de fascination que le réalisateur maîtrise sur le bout des doigts ne fait pas une fois de plus des ravages par le biais de cette histoire à la complexité joliment artificielle. Car toutes les inquiétudes du personnage principal réunies – peu importe qu’elles relèvent de l’ordre créatif, sentimental ou libidineux – n’y servent qu’à mettre en avant la magistrale Marisa Paredes dans un rôle taillé sur mesure. (…) Loin d’être un film mémorable à lui tout seul, La fleur de mon secret constitue une prodigieuse somme de ce que son réalisateur avait accompli jusque-là. Il allait surtout servir de point de départ indirect – malgré En chair et en os (1997) interposé entre ces deux films – vers le sommet provisoire de la carrière de Pedro Almodovar qu’allait être Tout sur ma mère. Bref, c’est une variation plaisante de motifs et de thèmes déjà connus à l’époque, qui allaient acquérir leurs lettres de noblesse peu de temps après. » Découvrez l’intégralité de la critique de Tobias Dunschen en cliquant ici.

 

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Les années 2000 : la maturité

Tout sur ma mère (1999), avec Cecilia Roth et Marisa Paredes, nous permet de découvrir une nouvelle facette de Pedro Almodóvar, que beaucoup considèrent comme le sommet de son Art. Le cinéaste surprend alors critique, public et profession avec l’émouvant récit d’une femme tenant de se reconstruire après la mort de son fils. Le film obtiendra le prix de la mise en scène à Cannes la même année, ainsi que les Oscar, BAFTA et César du Meilleur Film étranger en 2000. Dans cette veine sort trois ans plus tard Parle avec elle (2002), considéré par la critique comme son œuvre la plus mature et la plus aboutie.

Viendra ensuite La mauvaise éducation (2004), qui connaitra un succès controversé. Malgré tout, le film sera applaudi par les critiques et le public, en réunissant plus d’un million de spectateurs dans les salles françaises. « Le scénario s’articule autour de plusieurs thèmes tabous : la religion, la pédophilie des prêtres, l’homosexualité au masculin, les travestis. Almodóvar s’en sort merveilleusement bien puisqu’il parvient à tourner un film en mêlant et en montrant des choses qui dérangent sans jamais tomber dans l’obscénité ou le voyeurisme. Outre son réalisateur bourré de talent, le film est un véritable bijou de cinéma grâce à ses acteurs : tout le monde ne peut pas jouer un homosexuel, se travestir (et marcher en très hauts talons aiguilles !), et surtout tourner des scènes d’amour entre deux hommes face à la caméra. Fele Martinez et Gael Garcia Bernal, qui tiennent les rôles des deux personnages principaux sont tout simplement convaincants et irréprochables, ce qui n’était pas une mince affaire pour un film de cette envergure. » Découvrez l’intégralité de la critique de Julien Mathon en cliquant ici.

 

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Par la suite, Pedro Almodóvar trouvera une nouvelle « muse » en la personne de Penélope Cruz, avec qui il tournera Volver (2006, que l’on découvre pour la première fois en Blu-ray dans ce coffret), sublime portrait de femme aux prises avec les fantômes de son passé, et Étreintes brisées (2009), habile mise en abyme sur le métier de cinéaste tournant autour de la jalousie.

En 2011, le cinéaste espagnol revient avec La piel que habito, abordant de fait frontalement le genre fantastique, avec lequel il avait parfois flirté (avec Dans les ténèbres et Kika, ou par le biais de ses productions, notamment à travers le formidable Action mutante d’Álex de la Iglesia en 1993) sans jamais s’y plonger à corps perdu. C’est chose faite avec cette superbe adaptation libre du roman français Mygale de Thierry Jonquet. « La piel que habito signe le renouveau de Pedro Almodóvar. Fini les mélodrames et place au thriller psychologique noir et au suspens omniprésent. Avec en plus un Antonio Banderas qui revient des méandres d’Hollywood et une magnifique Elena Anaya La piel que habito est un petit bijou du cinéma espagnol. » Retrouvez l’intégralité de la critique de Julien Mathon en cliquant ici.

 

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Avec Les amants passagers (2013), le réalisateur fait son grand retour sur la scène internationale. Cette comédie haute en couleur brosse avec humour et grossièreté le portrait de personnages originaux et furieusement insolents. Bienvenue à bord d’un vol pour Mexico, attachez vos ceintures pour 90 minutes d’un film plaisant et divertissant, où tout se laisse progressivement deviner, olé ! (…) Film sympathique et amusant, Les amants passagers est un beau voyage dans l’univers d’Almodóvar, un vol sans turbulences mais pas vraiment marquant. » Découvrez l’intégralité de la critique de Mayeul Permezel en cliquant ici.

Enfin, son dernier film en date, également disponible au sein du coffret « Le cinéma d’Almodóvar – Anthologie », est le très joli Julieta (2016). « Le film s’ouvre sur un très gros plan, l’image est insondable. Des plis et des creux fluides, couleur vermillon, se déploient et se resserrent. La masse flamboyante hypnose, happe le spectateur tout entier dans l’abstraction d’une image qui ne contiendrait plus que l’essence d’un mouvement. Des frémissements agitent imperceptiblement la surface, comme le vent sur un champ d’herbes folles. Notre regard continue de suivre ce mouvement particulier, presque vacillant. Et cela suffit. Tout le suc de Julieta résiderait dans ce premier plan. Une absence palpable. L’écran s’élargit, et nous comprenons alors qu’il s’agit d’une étoffe épousant les formes d’un buste féminin. En hors-champ, une sonnette retentit. Le cadre devient plus ample. Notre respiration reprend. Julieta se lève et, nous entraînant alors dans le mouvement aérien de sa robe de chambre en satin écarlate, ouvre la porte. À la beauté, à la laideur. (…) Les coïncidences ne sont pas rares dans Julieta. Rien n’est laissé au hasard. L’ironie du sort est cinglante et agit comme un cercle se refermant à jamais sur ses protagonistes. La malédiction, la vengeance, l’amour, le destin, sont autant de thèmes tragiques qui s’étalent sur l’écran au fur et à mesure que l’histoire se dévoile à nous. Le réalisateur s’attache à faire entendre cette douleur sourde avec habileté et finesse. Drapées dans un tissu dense, les émotions retenues se contractent. On remarquera enfin le jeu formidable des deux actrices, Emma Suárez et Adriana Ugarte, formant à elles deux l’insondable Julieta, laissant s’échapper de ce dernier Almodóvar une essence envoûtante : celle de la tristesse pure. Eurydice à jamais perdue dans les plis d’une peau de chagrin. » On vous invite à lire l’intégralité de la critique de Justine Monchecourt en cliquant sur ce lien.

 

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Le coffret

[5/5]

Le coffret Le Cinéma d’Almodóvar – Anthologie édité par TF1 Vidéo contient donc la bagatelle de 17 Blu-ray, ainsi qu’un DVD consacré au film Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier. L’éditeur n’ayant pu nous fournir l’intégralité du coffret, on supposera que les galettes HD des quelques films du coffret existant déjà en Blu-ray sous la bannière de Pathé sont les mêmes que ceux déjà disponibles dans le commerce.

Pour ce qui est des inédits et autres galettes que l’on a eu entre les mains, on notera que les masters Haute Définition des films des années 80 se révèlent étonnamment bons : la granulation d’origine a été préservée, mais les films affichent un piqué inédit et un niveau de détail vraiment très sartisfaisant. L’image demeure d’une stabilité exemplaire, et le rendu des couleurs et des contrastes marque un net progrès par rapport aux sources standard déjà disponibles en DVD. Point de trace de DNR ou autres bidouilles numériques. Les films post-2000 affichent des masters encore plus précis, avec une gestion des couleurs et contrastes encore un peu plus « punchy ». Côté son, nous aurons droit à des pistes DTS-HD Master Audio 2.0 et VO sous-titrée sur les films des années 80, et du DTS-HD Master Audio 5.1 VO+VF pour les films plus récents. Difficile d’aborder chaque film individuellement, mais l’ensemble nous propose une parfaite immersion au cœur du cinéma de Pedro Almodóvar : c’est du très beau travail, très soigné.

 

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Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose plus de deux heures de suppléments inédits disséminés en plusieurs featurettes en HD, d’une dizaine de minutes en moyenne et habilement dispatchés sur les différentes galettes composant le coffret. Présentations des films, de la Movida, retour sur tel ou tel aspect de la filmographie du cinéaste espagnol… Le tout s’avère très complet, souvent assez passionnant et propose des entretiens exclusifs avec Pedro Almodóvar lui-même, mais également avec ses acteurs, de Penélope Cruz à Rossy de Palma en passant par Victoria Abril (qui s’exprime naturellement en français avec l’accent qu’on lui connait). Ces derniers interviennent pour partager anecdotes et impressions sur les différents films, indépendamment du fait qu’ils aient joué dedans ou pas. La seule « grande » absente des suppléments du coffret est Carmen Maura.

Pour ce qui est des films plus récents, disponibles en DVD et pour lesquels des bonus existaient déjà, tels que Volver, La mauvaise éducation ou Tout sur ma mère (entre autres), l’éditeur les recycle en définition standard. Vous pouvez donc d’ores et déjà revendre vos anciennes éditions, afin d’accueillir au sein de votre vidéothèque ce coffret purement et simplement indispensable.

 

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