Critique : Mondwest (Westworld)

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Mondwest

États-Unis, 1973
Titre original : Westworld
Réalisateur : Michael Crichton
Scénario : Michael Crichton
Acteurs : Yul Brynner, Richard Benjamin, James Brolin
Distribution : MGM
Durée : 1h28
Genre : Science-fiction, Western
Date de sortie : 21 nov 1973

2,5/5

Westworld, c’est le nom de la nouvelle série très gros budget de HBO. Mais c’est avant tout un film de Michael Crichton, l’auteur de Jurassic Park, sorti en 1973, et suivi de Futureworld sept ans plus tard. Si le film et la série ont le même postulat de départ, ils offrent un traitement tout à fait différent. Ainsi le film suit le long de son heure et demi exclusivement le point des vues des visiteurs du parc, alors que la série s’intéresse aussi de près aux robots – je reviendrai dessus lorsqu’elle sera terminée.

Synopsis : Un parc d’attractions peuplé de robots propose aux visiteurs de se replonger dans plusieurs époques. Lancés dans l’ouest sauvage, deux amis se retrouvent plongés en plein cauchemar quand l’un des androïdes se détraque et les prend en chasse… 

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Le bon, la brute et le robot

Les premières minutes de Mondwest exposent l’idée derrière le film d’une manière on ne peut plus simple (mais plutôt efficace) : sous la forme d’un reportage télé – format 4/3 et brushing d’époque inclus donc – dans lequel on nous présente Délos. Délos n’est pas ici le sanctuaire de la Grèce antique, mais une société permettant, moyennant 1000 $ / jour, de vivre « les meilleures vacances de ses rêves » (selon eux). En effet, l’entreprise permet de passer quelques jours dans un de ses trois parcs d’attraction pour adultes, peuplés de robots plus vrais que nature, qui revisitent une période historique : Rome antique, Moyen-âge et Far-west. C’est dans ce dernier que nos deux « héros » vont décider de passer un séjour, loin des soucis quotidiens. Après avoir enfilé leurs bottes et leurs Colt, les voilà lancés dans une aventure où ils pourront provoquer des duels contre des êtres artificiels qui, s’ils peuvent être abattus, ne peuvent abattre les visiteurs du parc. Mais bien sûr, la mécanique va dérailler et les accidents s’enchaîner … Si on voir plus ou moins rapidement les deux autres « mondes », le film va être ainsi centré sur le le décor du far-west (dont on ne voit que le strict minimum, soit une grande rue avec les boutiques habituelles) et, même s’il ne s’agit pas vraiment d’une comédie, va parodier les codes du western. Les topos du genre vont sans s’enchaîner, duel et bagarre générale de saloon inclus. Si l’exploitation des clichés propres au western est tout à fait à propos (c’est le but du parc), il faut dire que la réalisation de Crichton n’aide pas : on ne prend jamais grand plaisir (ni déplaisir) à regarder se dérouler les scènes, et c’est malheureusement le cas pendant la grande majorité du film.

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Chauve qui peut

Crichton le scénariste déborde en effet de bonnes idées, mais Crichton le réalisateur les exploite mal. Prenons l’exemple de la question des robots : en tout point semblables à nous en apparence, ils sont reconnaissables par leurs mains. Des mains qui une fois l’explication racontée par un des protagonistes, ne seront jamais visuellement intégrées au récit. Autres problèmes : la direction artistique et les acteurs. Tout d’abord, le film est visuellement ancré dans les années 70 (ce qui est loin d’être un défaut bien sûr!) mais a mal vieilli, et les décors des différents mondes, Moyen-Age en tête, font tristement kitsch. Les acteurs eux peinent à nous emporter avec eux dans l’aventure, peu avantagés par des personnages sans grand relief. On mettra de côté le cas de l’antagoniste mutique, qui porte le film sur ses épaules : il ne dit pas grand chose mais incarne bien une menace qui semble inarrêtable, un monstre fait de fer sous la chair, bref un Terminator avant l’heure (qui a pris moins de protéines). Ce sera en sa présence que des images marquantes surgiront, et c’est donc lui qui sauve le film.

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Conclusion

Mondwest est donc un film qui brille plus par son pitch que par l’application de celui-ci. Il faut dire que tout a mal vieilli, et s’il propose de bonnes idées elles ne sont jamais appliquées avec panache. Heureusement pour nous, Jonathan Nolan et HBO ont décidé de reprendre ces idées pour une série pour l’instant fort réussie … 

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