The Neighbor
Etats-Unis, 2016
Titre original : –
Réalisateur : Marcus Dunstan
Scénario : Marcus Dunstan, Patrick Melton
Acteurs : Josh Stewart, Luke Edwards, Alex Essoe
Distribution : –
Durée : 1h27
Genre : Thriller
Date de sortie : –
Note : 2,5/5
Les séries-b d’horreur « états-uniennes » contemporaines se suivent et se ressemblent. Triste constat que celui appliqué aux films visionnés à l’Etrange Festival 2016. Pourtant, l’originalité, de nos jours, n’est plus ce qui importe vraiment. Récemment, les meilleures œuvres lorgnant vers la série b ne brillaient guère par leur aspect inédit mais bien par leur manière à traiter le sujet, ou l’histoire, en question. Pourtant, Marcus Dunstan, loin d’être un incompétent, a débuté de fort belle manière avec The Collector, film d’horreur au budget modeste mais pourvu d’une maîtrise formelle impressionnante pour une œuvre liminaire. En dépit de ce coup d’éclat, Dunstan s’est également fait remarqué par son « talent », fort médiocre, de scénariste : Saw 6 et Saw 7, Piranhas 3DD (la suite du Aja)… Des films forts peu subtils, plutôt un brin racoleurs et putassiers. C’est donc avec des attentes mitigées que j’entrai en salle 300 du forum des images afin de découvrir The Neighbor.
Synopsis : Ils sont beaux, jeunes et s’aiment passionnément. Ils se prénomment John et Rosie. Ils exercent également un métier dangereux – passeurs de drogue – pour le compte de l’oncle de John, qui sous ses airs affables, cache une personnalité dangereuse. Un soir, alors qu’il retourne dans ses pénates, John s’aperçoit que Rosie a disparu. Son instinct le guide chez ses voisins, personnages fort inquiétants…
Jump-scares, plaies du cinéma d’horreur contemporain
Point de départ peu original mais prometteur. Durant les dix premières minutes, l’on se laisse porter par l’intrigue. Le décor est planté : un coin reclus et isolé où la loi fédérale a peu de prises. Des personnages flirtant avec l’illégalité pour mieux s’émanciper de la tutelle de cet oncle oppressant et ainsi assouvir leurs désirs d’évasion. Mais, très vite, quelques détails énervent. Ce sont ces sempiternels « jump-scares », plaies du cinéma d’horreur contemporain, où le réalisateur se croit malin en insérant des bruitages extra-diégétiques sur un événement intra-diégétique. La moindre intrusion – coups à la porte, lumières qui s’allument…- dans un quotidien normé ne peut que se faire sur un son assourdissant. Chaque événement inséré de manière brutale dans le montage, et dans la matière sonore, est doté d’une pulsation trop exagérée. Les réalisateurs, à l’image de Dunstan, ne sont plus aptes à accompagner normalement le cours de la vie, aussi calme soit-elle. A en vouloirs trop en faire, ils en réduisent finalement la portée émotionnelle.
Des archétypes narratifs vus et revus
Malgré ces scories, le film se laisse voir tranquillement. Rythmé, plutôt bien filmé de manière intermittente, avec parfois un joli travail sur la palette chromatique – que l’on avait déjà remarqué dans The Collector – The Neighbor n’est pas un mauvais film, loin de là. Sauf que le long-métrage repose sur des archétypes narratifs et visuels déjà vus maintes fois de-ci, de-là. Mais à aucun moment, Dunstan ne parvient à les transcender. Au contraire, il les applique de manière scolaire et académique. Aucune honte à cela, mais quel en est l’intérêt finalement ? A cet égard, il est fort dommage que certains personnages qui auraient pu apporter de la substance à l’histoire soient abandonnés de manière trop expéditive. Ainsi, le personnage de l’oncle, et son sbire, ne sont là que pour combler les béances de l’intrigue alors qu’une présence plus conséquente eût apporté une ambiguïté morale beaucoup plus accentuée qu’elle ne l’est vraiment.
Conclusion
Constat un brin sévère, mais The Neighbor déçoit légèrement. Peut-être les attentes étaient-elles trop grandes après The Collector, et sa suite, deux œuvres bien supérieures. En l’état, le nouveau film de Dunstan n’est pas une honte au cinéma, c’est une œuvre manquant d’audace, de folie et d’originalité.