Côté météo, l’été joue les prolongations avec une suffocante vague de chaleur qui pèse pour une fois sur la France toute entière. Côté salles, fraîches car pour la plupart climatisées, l’heure de la rentrée semble d’ores et déjà avoir sonné, grâce à un programme hebdomadaire pour le moins honorable, qui permettra à un public varié d’y trouver son compte. Parmi la dizaine de films à l’affiche cette semaine, les deux plus sulfureux et énigmatiques nous paraissent sortir du lot, à savoir le nouveau film du réalisateur Eric Khoo Hôtel Singapura ou la réinvention du film à épisodes à partir de la structure morcelée d’un hôtel à la clientèle érotiquement inclinée, ainsi que Rester vertical avec lequel Alain Guiraudie avait une fois de plus su séduire les adeptes de ses contes homo-bucoliques lors du dernier Festival de Cannes.
Les sorties grand public ne sont pas non plus honteux, avec un net avantage pour le cinéma hollywoodien, représenté par la comédie plaisante Agents presque secrets de Rawson Marshall Thurber, le film d’horreur flippant Dans le noir de David F. Sandberg et le thriller parfaitement dans l’air du temps Nerve de Ariel Schulman et Henry Joost. En comparaison, la seule sortie commerciale de taille côté français est relativement pitoyable, avec cette fable d’adolescence trash qu’est Le Correspondant de Jean-Michel Ben Soussan. Les salles art & essai relèvent quelque peu le niveau, de façon trop mystique selon l’avis de notre cher confrère Jean-Jacques par rapport à Mimosas La Voie de l’Atlas de Oliver Laxe.
Quitte à s’aventurer hors des sentiers battus en cette fin du mois d’août, autant donner sa chance au contemplatif, voire expérimental Exotica Erotica Etc. de Evangelia Kranioti. Le succès du box-office finlandais Princess de Arto Halonen nous paraît sensiblement plus accessible. Et le talent de réalisatrice discutable de Bianca Li ne paraît pas trop plomber le vigoureux Elektro Mathematrix. Puis, du côté des reprises, signalons la ressortie du fort charmant Les Hommes préfèrent les blondes de Howard Hawks, que nous avions revu il y a un an et demi à la Cinémathèque et qui bénéficie désormais d’une copie numérique plus confortable à l’œil que la vieille copie argentique des archives de l’illustre institution du cinéma français qui rouvrira – enfin – ses portes dans une semaine !
Agents presque secrets de Rawson Marshall Thurber (Etats-Unis, Comédie, 1h48, distribué sur 270 copies) avec Kevin Hart, Dwayne Johnson et Amy Ryan
Le Correspondant de Jean-Michel Ben Soussan (France, Comédie, 1h26, distribué sur 193 copies) avec Charles Berling, Sylvie Testud et Jimmy Labeeu
Dans le noir de David F. Sandberg (Etats-Unis, Horreur, 1h21, distribué sur 191 copies) avec Teresa Palmer, Emily Alyn Lind et Alicia Vela-Bailey
Elektro Mathematrix de Bianca Li (France, Documentaire musical, 1h20, distribué sur 24 copies)
Exotica Erotica Etc. de Evangelia Kranioti (France, Documentaire, 1h13, distribué sur 11 copies)
Hôtel Singapura de Eric Khoo (Singapour, Drame, 1h44, distribué sur 39 copies) avec Josie Ho, George Young et Boon Pin Koh
Iqbal L’Enfant qui n’avait pas peur de Babak Payami et Michel Fuzellier (France, Animation, 1h20, distribué sur 94 copies)
Mimosas La Voie de l’Atlas de Oliver Laxe (Espagne, Comédie dramatique, 1h35, distribué sur 37 copies) avec Abdelatif Hwidar, Ahmed Hammoudi et Ilham Oujri (critique)
Nerve de Ariel Schulman et Henry Joost (Etats-Unis, Thriller, 1h30, distribué sur 295 copies) avec Emma Roberts, Dave Franco et Juliette Lewis
Princess de Arto Halonen (Finlande, Drame, 1h40, distribué sur 15 copies) avec Katja Kukkola, Samuli Edelmann et Krista Kosonen
Rester vertical de Alain Guiraudie (France, Drame, 1h40, distribué sur 108 copies) avec Damien Bonnard, India Hair et Raphaël Thierry (critique)
Reprises
Les Hommes préfèrent les blondes (1953) de Howard Hawks (Etats-Unis, Comédie, 1h31, distribué sur 5 copies) avec Jane Russell, Marilyn Monroe et Charles Coburn (critique)
Les Musiciens de Gion (1953) de Kenji Mizoguchi (Japon, Drame, 1h25, distribué sur 3 copies) avec Michiyo Kogure, Ayako Wakao et Seizaburo Kawazu
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