Back To The Past #2

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Amis cinéphiles, bienvenue ! Durant tout cet été 2016, pour pallier à la morosité du calendrier proposé durant cette période où 7ème art rime avec blockbuster décérébré et peu original ou films de fond de catalogue dont on ne sait pas trop quoi foutre, ton site préféré te propose les Madeleines de Proust de David : par moult souvenirs et autres petites anecdotes, notre rédacteur te racontera comment s’est forgée sa cinéphilie durant sa prime jeunesse, laquelle a considérablement évolué durant son adolescence et son entrée dans l’âge adulte.

Cela s’appelle « Back To The Past », et vous retrouverez un nouvel article tous les vendredis de cet été. Au programme cette semaine, de l’eau, des navires et des chars !

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L’enfance… Une période où je vivais dans mon petit village à connaître mes premiers émois culturels ? surtout dans les domaines de la bande dessinée et du cinéma. Je commençais à dévorer des albums de 44 pages empruntés à la bibliothèque située à quelques kilomètres de là, où je découvre les aventures d’un reporter belge à la houppette accompagné d’un chien. Je rigolais à gorge déployée à l’école grâce aux inventions d’un employé de bureau gaffeur et fainéant et aux pérégrinations de deux guerriers résistant à l’envahisseur romain dans leur village.

Justement, l’envahisseur romain… Avant que ne commence l’adolescence dans un collège où règne la loi de la jungle et débutent les emmerdements de la puberté, je continuais à parfaire ma culture cinématographique entre deux demies-journées à l’école primaire, où j’adorais écouter, fasciné, notre instituteur nous raconter des périodes de l’histoire. Et il arrivait, également à l’approche des vacances scolaires, de découvrir un film, extrait de la petite collection de VHS entreposée sur une étagère principale de la salle principale ; je me rappelle avoir vu quelques « classiques » tels GREMLINS, L’HISTOIRE SANS FIN ou un bon vieux De Funès des familles.

Un jour, l’instituteur nous prévient du film que nous allons voir : « Alors, c’est un film très connu, une référence de l’histoire du cinéma. C’est un péplum, c’est-à-dire un film d’aventures qui se passe pendant l’empire romain ou l’Antiquité ; justement, ce sera l’occasion de visualiser cette période de l’Histoire. Et vous allez le voir en 2 fois, car c’est un très long film : 3h30. »

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3H30 ! Pensant à cette époque que durée rimait avec qualité et me rappelant l’émerveillement de la découverte de RENCONTRES DU TROISIEME TYPE, je m’apprêtais à découvrir ce qui promettait être du grand spectacle. Et je n’ai pas été déçu. Tout comme pour le film de Spielberg dont je vous parlais il y a une semaine de cela, je suis happé dès les premières minutes du métrage avec la naissance d’un enfant que l’on devine être Jésus De Nazareth, ce dernier semblant hanter de sa présence toute l’histoire de ce prince juif trahi par son meilleur ami romain assoiffé de pouvoir, et désireux de se venger.

Gigantisme, tel est le terme le mieux qualifié pour décrire ce monument de pellicule de 1959. La durée, la musique de Miklos Rosza, la mise en scène de William Wyler, les décors, les figurants, la bataille navale, ET UNE COURSE DE CHARS DE PLUS DE 10 MINUTES ! Sans dialogue, lisible, captivante, une séquence d’action qui n’a rien à envier (dans un autre genre) aux plus grandes séquences de MAD MAX : FURY ROAD. Inutile de vous dire qu’à l’âge de 8-9 ans, c’est un tour de force magistral, même en le voyant en VHS sur une TV à tube cathodique !

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L’ayant revu récemment pour les besoins de cette chronique (le film est actuellement dispo sur le service Netflix avec son ouverture et son entracte), j’ai retrouvé le même plaisir intact qu’à mon enfance à la projection de ce film qui n’a pas pris une ride, toujours passionnant à voir et revoir, grâce à son souffle épique et sa narration impeccable. Ben-Hur est l’aboutissement du cinéma classique hollywoodien, avant son déclin progressif dans les années 1960 (des films extrêmement coûteux tels CLEOPÂTRE et LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN seront des échecs financiers), qui laissera la place à des longs-métrages plus ancrés dans la réalité sociale et les bouleversements sociaux de l’époque (la période dite du « Nouvel Hollywood »).

Alors, oui, je sais, amis trentenaires et parents, vous allez d’abord montrer à vos chérubins vos films cultes des 80’s tels GREMLINS, RETOUR VERS LE FUTUR ou S.O.S. FANTÔMES, et vous avez bien raison. Mais montrez également de grands et beaux films épiques du grand âge d’or de Hollywood tels BEN-HUR ou encore LES DIX COMMANDEMENTS, également avec Charlton Heston en tête de distribution.

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Et si vous voulez vraiment profiter de l’expérience, ne zappez pas l’ouverture de 6 minutes. En effet, à l’époque, pour ce genre de superproductions, il était courant dans les cinémas d’époque de signaler, par une ouverture (c’est-à-dire un carton sur l’écran « Ouverture » affiché pendant quelques minutes, accompagné d’une musique), que la projection allait bientôt commencer. Un entracte est également prévu, sur le même principe, mais dans l’optique cette fois de marquer une pause, généralement après un moment clé du récit. Le procédé a été remis à la mode tout récemment par Quentin Tarantino pour son dernier film THE HATEFUL EIGHT.

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