Ma vie de courgette
Suisse, France, 2016
Titre original : –
Réalisateur : Claude Barras
Scénario : Céline Sciamma
Acteurs (voix) : Gaspard Schlatter, Michel Vuillermoz
Distribution : Gebeka Films
Durée : 1h06
Genre : Animation, Comédie dramatique
Date de sortie : Prochainement
4/5
Synopsis : Icare, surnommé Courgette par sa mère, est emmené dans un orphelinat à la mort de cette dernière. Il va devoir s’intégrer dans le groupe d’enfants déjà présents, et peut-être que l’arrivée d’une autre orpheline va lui permettre de surmonter sa tristesse.
Si les films d’animation sont absents de la compétition officielle, on trouve dans les sélections parallèles diverses productions françaises, comme le nouveau Ghilbi (!), La tortue rouge, La jeune fille sans mains, ou ici Ma vie de courgette. Claude Barras, cinéaste suisse, avait déjà réalisé une poignée de courts-métrages d’animation et est accompagné de Céline Sciamma au scénario. La réalisatrice aborde en effet souvent dans ses films le thème du passage à l’age adulte, comme dans La naissance des pieuvres (2007) ou plus récemment dans Bande de filles. Ici cependant il ne s’agit pas d’adolescents mais d’enfants d’à peine dix ans, qui vont devoir grandir beaucoup trop vite …
Allô maman, bobo
Ne vous fiez pas aux couleurs et à l’enfant souriant de l’affiche : Ma vie de courgette n’est pas un film joyeux – au début tout du moins. C’est une œuvre mélancolique, triste, comme son héros. Cette tristesse, surprenante, va s’estomper au fur et à mesure que le petit Courgette retrouve la joie de vivre, et le spectateur avec lui. Le héros au surnom de légume fait ainsi partie de ces enfants qui doivent grandir trop vite : son père l’a abandonné et sa mère alcoolique meurt suite à un accident domestique. Lors de son arrivée à l’orphelinat, Simon, le “caïd”, lui annonce la couleur : “bienvenue en prison”. Mais Courgette va vite s’intégrer au groupe, des enfants brisés comme lui. Les scènes évoquant les raisons pour lesquelles les enfants ont été abandonnés sont poignantes, car comme tout le reste du film c’est le point de vue des enfants qui est adopté.C’est d’ailleurs là une des forces du long-métrage : le regard de ces enfants sur le monde ne paraît jamais être celui d’un adulte. Le film est adopté du livre de Gilles Paris « Ma vie de Courgette », très documenté sur le sujet, et le réalisateur a fait un stage de trois semaines dans un établissement semblable à celui du film.
Le vent l’emportera
Si le coté mélancolique est présent jusqu’à la fin, le film finit tout de même par respirer la joie de vivre. Car l’humour est omniprésent et de nombreux personnages (adultes comme enfants) sont d’une grande justesse, toujours touchants dans leur comportement – mention spéciale au policier, vecteur de nombreuses émotions. Quant à la technique utilisée, il ne s’agit pas d’animation traditionnelle mais de stop-motion. Cela permet de créer un monde enfantin qui vient renforcer le côté doux-amer du film Bref, difficile de résister à ces personnages aux grands yeux bercés de cernes, et il faudra du temps avant de les oublier.
Conclusion
En une heure, Ma vie courgette bouleverse le spectateur grâce à la justesse de son regard et à sa galerie de personnages bouleversants. Acclamé lors de sa projection, le seul film animé de la Quinzaine des réalisateurs est pour l’instant l’un des meilleurs.
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