Décès de Larry Drake

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(AP Photo/Lennox McLendon)
(AP Photo/Lennox McLendon)

L’acteur Larry Drake disparaît à l’âge de 66 ans. S’il reste marquant pour les amateurs de fantastique grâce à ses emplois de méchants cultes dans Darkman de Sam Raimi et Dr Rictus de Manny Coto, il avait été découvert au milieu des années 80 grâce à son rôle de Benny Stulwicz, l’employé de bureau déficient mental de la série La Loi de Los Angeles aux côtés notamment d’Amanda Plummer remarquée pour un rôle identique. Il remporte deux Emmy Awards du meilleur acteur dans un second rôle en 1988 et 1989 avec une troisième citation l’année suivante pour ces «débuts» remarqués, son personnage ne cessant d’évoluer tout au long de la série, souvent aidé par les avocats de la firme pour faire respecter ses droits. Il est si crédible qu’il est confondu avec Benny : «Les gens venaient vers moi en me traitant comme si j’étais réellement lent. Je devais leur dire que ce n’était qu’un personnage. Ce qui finalement était plutôt flatteur, cela voulait dire qu’ils étaient convaincu par mon jeu». Il participe à la série de 1987 à 1994 et revient pour un épisode de retrouvailles en 2002 avec les principaux acteurs d’origine.

larry drake la loi de los angeles 02

larry drake La Nuit de l'épouvantail 01

Quelques années avant le rôle de Benny, il avait déjà joué un déficient mental dans c (ou Les fleurs de sang, titre en VO : Dark Night of the Scarecrow) de Frank De Felitta, un téléfilm pour CBS diffusé à plusieurs reprises en France sur M6 et/ou la 5 dans les années 80. Il sauve une petite fille d’un chien enragé mais est lynché par des villageois persuadé qu’il était l’agresseur mais qui manifestaient déjà leur hostilité et leur envie de lui faire du mal avant l’incident. Après sa mort, un épouvantail exécute ses meurtriers un par un dont Charles Durning en chef de bande. Un téléfilm pour le moins efficace malgré l’absence de gore explicite. «Je n’ai jamais aimé le cinéma d’horreur, même quand j’avais douze ans, un âge auquel on est censé aimer ça…»

larry drake darkman 01

Pourtant, histoire de ne pas s’enfermer dans cet emploi typé, il s’oriente vers un contre-emploi total en devenant le méchant d’anthologie dans Darkman de Sam Raimi où il est Robert G. Durant, un truand sadique qui prend plaisir à maltraiter ses ennemis et à conserver le petit doigt de ses victimes. Le réalisateur, qui ne connaissait pas la série, est séduit par son interprétation «calme mais intense» et se dit que «non seulement il a l’air menaçant mais en plus il a une présence physique incroyable, un antagoniste parfait pour Darkman».

Malgré son apparente fin tragique, Larry Drake revient dans une suite sobrement intitulée Darkman II: The Return of Durant. En 1992, il devient le Docteur Rictus, docteur cinglé aux répliques cinglantes. Après avoir hésité à l’accepter, par peur d’être enfermé dans un autre registre limitatif artistiquement, il endosse sa blouse, soulagé au final de ne pas avoir tourné les deux suites prévues dans son contrat, sans pour autant renier cet unique épisode. Il y est encore plus inquiétant que dans Darkman, ce qui n’est pas peu dire…

larry drake dr rictus

Dans le même registre inquiétant, on le remarque encore dans deux épisodes de l’anthologie Les contes de la crypte dont l’un particulièrement mémorable que l’on évoquait déjà l’année dernière à l’occasion de la disparition de sa partenaire Mary Ellen Trainor. Dans le segment Nuit de Noël pour femme adultère, réalisé par Robert Zemeckis, il joue un Père Noël psychopathe qui s’en prend à une femme qui a tué son mari joué par un autre grand bisseux, Marshall Bell (le «porteur» du chef de la rébellion dans Total Recall) qui, aux dernières nouvelles, va bien. Dans le téléfilm en deux parties La Bête, très inspiré des Dents de la mer et d’ailleurs écrit par le même auteur (Peter Benchley), il est un pêcheur antipathique et alcoolique qui sera bien puni. Il y a du Robert Shaw (alias Quint pour Spielberg) dans sa performance l’air de rien…

larry drake contes de la crypte

Au cinéma, il débute en 1971 dans This Stuff’ll Kill Ya! réalisé par Herschell Gordon Lewis, l’un des pères du gore moderne. Il fait des apparitions plutôt discrètes dans Truckin’ Man de Will Zens (apparemment une amusante prestation en routier) (1975), Le Chinois avec Jackie Chan, Karaté Kid – Le moment de vérité, Et si on le gardait ?, dans le premier film cinéma adapté des aventures de Mr Bean avec Rowan Atkinson en 1997 et American Pie 2. À la télévision, il tient un rôle régulier dans la série Prey (en 1998) et fait de brèves apparitions dans Le juge et le pilote, Rick Hunter, La malédiction du loup-garou, Une fille à scandales, La loi du colt, Star Trek: Voyager, Stargate, Six pieds sous terre, Firefly, Preuve à l’appui, 7 à la maison ou Boston Justice. On le voit aussi dans un sketch de Au-delà du réel – l’aventure continue où il est un ingénieur de la NASA devenu gardien dans une université. Il partage harmonieusement l’affiche avec l’actrice sourde et muette Marlee Matlin.

larry drake star trek voyager

Il achève sa carrière, interrompue pour raisons de santé, en 2009 avec le film d’horreur Dead Air réalisé et interprété par son partenaire de La Loi de Los Angeles Corbin Bernsen (aussi connu pour avoir été le Dentist) mais continue à enseigner la comédie dans les années qui suivent.

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