Test Blu-ray : Dracula et les femmes

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Dracula et les femmes

 
Royaume-Uni : 1968
Titre original : Dracula has risen from the grave
Réalisateur : Freddie Francis
Scénario : Anthony Hinds
Acteurs : Christopher Lee, Rupert Davies, Veronica Carlson
Éditeur : Warner bros.
Durée : 1h32
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 4 juin 1969
Date de sortie Blu-Ray : 9 mars 2016

 

 

Dans un petit village des Carpates, un jeune garçon découvre, dans la cloche de l’église, le corps d’une jeune fille. Elle porte au cou la marque de deux crocs : il s’agit sans conteste d’un nouveau crime du Comte Dracula. Ce dernier est en effet revenu à la vie, bien décidé à étancher sa soif de sang frais auprès de belles jeunes filles de la région. Aidé d’un prêtre damné et d’une servante de taverne vampirisée, sa chasse sera au combien fructueuse…

 

 

Le film

[3,5/5]

Tourné en 1968, Dracula et les femmes est un des derniers représentants de l’âge d’or de la Hammer Films. Proposant des perles gothiques depuis plus de dix ans sans réel renouvellement ou remise en question, les films produits par la Hammer commençaient alors un peu à se suivre et à se ressembler, suivant une recette éprouvée à base de mélange d’ambiance gothique et d’érotisme très light, détournant avec habileté les codes stricts de la censure britannique. Les équipes techniques (acteurs, scénario, mise en scène, décors, musique, producteurs…) restaient globalement les mêmes d’un film à l’autre, et personne ne semblait vouloir apporter un quelconque changement à une équation qui portait ses fruits au box-office.

Ce sont les changements sociaux de la fin des années 60, qui allaient notamment largement assouplir la censure cinématographique au Royaume-Uni (mais également donner naissance à des films tels que La nuit des morts-vivants aux Etats-Unis), qui sous couvert de renouvellement, précipiteraient la Hammer dans le trouble et le déclin quelques années plus tard – même si l’amateur éclairé trouvera assurément quelques trésors aussi dégénérés que décomplexés au cœur des films produits par la société dans les années 70. Dracula et les femmes est donc un des derniers « classiques » de la Hammer, un des derniers « beaux » films gothiques, classieux et élégants – mais si réussi soit-il d’un point de vue formel, on ne pourra que tristement constater un certain essoufflement dans une recette jusqu’ici sans faille. Trop linéaire dans son intrigue, qui comporte de plus quelques incohérences dans sa narration (quid de la femme découverte vidée de son sang dans la première séquence, si l’on considère que Dracula n’est ramené à la vie que plus tard en s’abreuvant du sang du curé ?), Dracula et les femmes est donc un opus peu inspiré, très routinier, mais qui restera charmant pour l’amateur du style Hammer puisqu’en désespoir de cause, il mise tout sur le style et l’ambiance. Plastiquement superbe, le film de Freddie Francis se permet quelques audaces telles que ces filtres rouge et jaune qui ornent les côtés de l’image dès que l’on s’approche du château de Dracula. Le charme opère donc globalement, plus ou moins selon les séquences, mais le ressenti est plutôt positif ; d’ailleurs, Dracula et les femmes se révélera un immense succès en salles, à tel point qu’il sera décidé que Hammer produirait un nouveau Dracula tous les ans, au grand dam de Christopher Lee qui, selon la légende, appréciait de moins en moins d’incarner le célèbre vampire à l’écran.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Après avoir édité Dracula et les femmes et Une messe pour Dracula dans un coffret Blu-ray en octobre 2015, Warner bros. se décide aujourd’hui à proposer les deux films à l’unité – l’occasion pour nous d’aborder la sortie en Haute Définition de ces deux films majeurs de la Hammer. La définition est précise, les couleurs riches et bien saturées, les noirs sont profonds, et la restauration a pris soin de préserver le grain argentique d’origine. Bien sûr, les plans « à effets » (générique, mentions écrites, fondus enchainés) accusent des effets du temps, mais le reste est d’une propreté et d’une stabilité tout à fait étonnantes. Côté son, seule la version originale est proposée en DTS-HD Master Audio 1.0, le désuet doublage français d’origine devant composer avec le Dolby Digital 1.0 hérité du DVD de 2004, au niveau bas mais propre et toujours parfaitement clair.

Côté suppléments, Warner bros. nous propose sur chaque film une bande-annonce d’origine, non sous-titrée. On croise maintenant les doigts pour que l’éditeur français ait la bonne idée de proposer aux cinéphile français les autres productions Hammer faisant partie de son catalogue, telles que Frankenstein s’est échappé (1957), Le cauchemar de Dracula (1958), La malédiction des pharaons (1959) ou encore Le retour de Frankenstein (1969), tous les quatre signés du nom prestigieux de l’excellent Terence Fisher.

 

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