San Andreas
États-Unis, Australie : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Brad Peyton
Scénario : Carlton Cuse, Andre Fabrizio, Jeremy Passmore
Acteurs : Dwayne Johnson, Carla Gugino, Alexandra Daddario
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h49
Genre : Catastrophe, Action
Date de sortie cinéma : 27 mai 2015
Date de sortie DVD/BR : 28 octobre 2015
Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s’ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d’hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s’est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l’espoir de sauver leur fille unique. Alors qu’ils s’engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l’État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…
Le film
[2,5/5]
En raison des limites de la notion de « suspension d’incrédulité », qui fluctuent naturellement d’un spectateur à un autre, la frontière entre le film d’action et le pastiche ou la parodie tend à devenir de plus en plus ténue au fil des années. Producteurs et réalisateurs, dans une optique de générosité sans borne (qui n’a finalement rien de gratuit cela dit), tendent à en proposer toujours plus pour son argent au public, en multipliant sur les écrans des multiplexes des péripéties et autres catastrophes de grande ampleur auxquelles se retrouvent confrontés de véritables « supermen », héros toujours plus indestructibles et doués dans tous les domaines.
Cela ne choquait personne dans le cinéma d’action des années 80 (quoique la question ne posait déjà quelquefois, remember Commando), mais avec Piège de cristal au début des années 90, John McTiernan avait remis une certaine dose de « réalisme » dans la balance du spectaculaire, les héros affichant les failles ou autres faiblesses de l’homme « normal », ce qui permettait une meilleure identification avec le spectateur. Bien sûr, quelques films ont continué à représenter l’action star de cinéma de façon « bigger than life » au fil des années qui ont suivi, quitte à se vautrer dans le délire le plus surréaliste pour le plus grand plaisir du public (le diptyque Charlie’s angels, Bad boys II, Fast & Furious 5 / 6 / 7).
L’identification se révèle plus problématique quand les films finissent, à force de tours de force peu crédibles, par donner au spectateur une vague impression de pastiche au cœur d’un ensemble non pas décomplexé et fun, mais au contraire très sérieux et « premier degré » (James Bond plongeant dans le vide pour rattraper un avion en perdition dans GoldenEye, le soldat indestructible de The marine, etc). C’est le spectateur lui-même qui décidera, dans ces cas épars et finalement pas si fréquents, s’il désire ou pas « gober » ce qu’on lui assène à l’écran.
San Andreas est de ce bois là. Brad Peyton et Dwayne « The Rock » Johnson nous proposent assurément du grand spectacle ; les effets spéciaux et les différents dommages collatéraux liés au tremblement de terre dans le film sont réellement impressionnants, et techniquement, San Andreas en mettra à coup sûr plein la vue du spectateur. Mais à force de tenter d’ériger, séquence après séquence, l’ancien catcheur au rang de surhomme ou de Dieu vivant, le film pourra soit lasser, soit provoquer une certaine hilarité. Parce que The Rock sait tout faire : capable de piloter n’importe quel engin volant, roulant ou flottant, il a tous les talents, et traversera mille épreuves ainsi que les éléments déchainés pour retrouver sa fille paumée dans San Francisco, et parviendra même, dans un climax ultime, à [ATTENTION SPOILERS] ramener la vie dans le corps de sa fille fraichement décédée [FIN DES SPOILERS].
Vous l’aurez donc compris, San Andreas est une ode surréaliste dédiée aux exploits littéralement surhumains de son sauveteur de l’extrême de héros. Les amateurs du cinéma de Chuck Norris, autre action star à qui tout réussit et dont le seul regard pourrait effrayer un lion, et les amoureux du cinéma d’action des années 80, en général très prompts à sacrifier de menus détails de cohérence ou de continuité sur l’autel du grand spectacle, devraient fort logiquement apprécier l’effort à sa juste valeur.
Le DVD
[4,5/5]
Le DVD édité par Warner bros. est à l’image de ce que nous offre l’éditeur depuis des années en matière d’encodage sur support à définition standard : définition sans faille, précision de tous les instants, colorimétrie tout à fait satisfaisante, dans les limites naturelles d’un encodage en MPEG-2 bien entendu. Côté son, VF et VO sont proposée dans des mixages Dolby Digital 5.1 très enclins à nous proposer des passages acoustiques littéralement tonitruants : la spatialisation est excellente, et le film s’y prêtant tout à fait, le home-cinéphile sera aux anges à l’idée de « décrasser » son caisson de basses en le poussant dans ses ultimes retranchements.
Côté suppléments, comme d’habitude avec l’éditeur, le gros de l’interactivité s’étant fait la malle sur l’édition Blu-ray du film, on ne trouvera qu’une série de scènes coupées, également disponibles avec un commentaire audio du réalisateur Brad Peyton.