Les enquêtes du Département V – Miséricorde
Danemark, Allemagne, Suède, Norvège : 2013
Titre original : Kvinden i buret
Réalisateur : Mikkel Nørgaard
Scénario : Nikolaj Arcel, d’après le roman de Jussi Adler-Olsen
Acteurs : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h37
Genre : Policier
Date de sortie DVD/BR : 8 août 2015
Après une bavure qui coûte la vie à l’un de ses collègues et laisse son meilleur ami paralysé, l’inspecteur Carl Mørck a presque tout perdu. Mis sur la touche, privé du droit d’enquêter, il est chargé d’archiver les vieux dossiers du commissariat avec Hafez el Assad, l’assistant d’origine syrienne qui lui est imposé. Mais très vite, les deux policiers désobéissent à leur supérieur et rouvrent une enquête jamais résolue, la disparition mystérieuse d’une jeune politicienne prometteuse survenue cinq ans auparavant. C’est la naissance du Département V et sa première enquête…
Le film
[4/5]
Très populaire depuis quelques années, le « polar nordique » est un genre littéraire développant des intrigues le plus souvent complexes avec un réalisme cru, une lenteur savamment calculée et, le plus souvent, une ambiance sombre et morbide. Ajoutons à cela des personnages souvent borderline se plongeant dans des enquêtes obsessionnelles… Tout est réuni pour clouer le lecteur à son roman, et le genre a naturellement su rapidement séduire le cinéma et la télévision : des auteurs tels que Henning Mankell, Stieg Larsson, Jo Nesbø ou Arnaldur Indridason ont par exemple tous vu certains de leurs ouvrages adaptés de façon sèche et hypnotique. Avec Les enquêtes du département V, c’est au tour de la série de romans de Jussi Adler-Olsen d’avoir les honneurs du grand écran, avec deux films réalisés en 2013 et 2014.
Miséricorde est donc le premier film mettant en scène le duo Carl Mørck / Hafez el Assad, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la franchise démarre très fort, avec un thriller certes relativement classique dans son déroulement, mais immersif, très efficace et formellement soigné. Prenant pas mal de libertés avec le livre dont il est tiré, le film de Mikkel Nørgaard nous emmène au cœur d’un redoutable récit de vengeance et de séquestration, et impose un duo d’enquêteurs aux tempéraments opposés sans jamais jouer ouvertement la carte du « buddy movie » à l’ancienne. Carl et Assad sont différents, mais une fâcheuse tendance à ruminer les erreurs du passé et une volonté commune pour découvrir la vérité les réunit, et au fil du récit et des découvertes macabres, des liens un peu plus personnels se créent, tandis que le spectateur se laisse de plus en plus prendre au jeu de cette enquête aux ramifications obscures.
Bref, cette première incursion dans les affaires classées danoises du Département V s’avère une belle réussite ; même si la migration vers le cinéma de l’univers du romancier Jussi Adler-Olsen s’est faite au prix de nombreuses différences avec la version « littéraire » des polars, on est en présence d’un thriller de première bourre, dont on a hâte de connaître la suite…
Le Blu-ray
[4,5/5]
Les enquêtes du département V : Miséricorde s’offre aujourd’hui un transfert Haute Définition sur galette Blu-ray, sous les couleurs de Wild Side Vidéo>. Et comme d’hab avec Wild Side, le boulot éditorial est de qualité : le master est d’une précision remarquable, avec des couleurs soignées, des contrastes fins et solides et un très agréable petit grain cinéma. Le niveau de détail est excellent, et l’image offre une bien belle profondeur de champ, on regrettera juste un léger effet de « banding » horizontal sur certaines séquences très sombres. Côté son, les deux mixages encodés en DTS HD Master Audio 5.1 proposent une spatialisation des plus étonnantes, facilitant encore l’immersion du spectateur dans cette sordide histoire.
Du côté des suppléments, Wild Side nous propose un entretien maison et donc inédit avec le réalisateur Mikkel Nørgaard et l’acteur Fares Fares. Ils y évoquent principalement la difficulté d’adapter un univers aussi codifié que celui des bouquin de Adler-Olsen ainsi que les principales différences entre le livre et le film. Un making of divisé en plusieurs courts modules revient ensuite principalement sur la création des décors (la « cellule » pressurisée, les locaux du département V). La traditionnelle sélection de bandes-annonces des films à venir ferme la section.