Décès de l’acteur Theodore Bikel

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L’acteur autrichien Theodore Bikel est décédé hier à Los Angeles. Il était âgé de 91 ans. Très présent sur scène et à la télévision, Bikel s’était également illustré au cinéma dans quelques seconds rôles mémorables, par exemple dans African Queen, La Chaîne et My Fair Lady. Sa faculté d’adopter des accents étrangers faisait de lui, selon ses propres mots, un « Peter Ustinov du pauvre ». Bikel était également un passeur infatigable de la culture juive, à travers ses nombreux albums de chants yiddish.

AfricanQueen

Né dans la communauté juive de Vienne en 1924, Theodore Bikel avait dû fuir son pays natal à l’aube de l’annexion par les Allemands nazis. Avec son père, un sioniste convaincu, il s’était installé en Palestine, où il avait fait ses premiers pas sur la scène d’un théâtre. Bikel a reçu son éducation dramatique en Angleterre, où il avait notamment joué dans la célèbre pièce « Un tramway nommé désir » dans le rôle de Mitch, aux côtés de Vivien Leigh et sous la direction de Laurence Olivier. A Broadway, l’acteur avait fait ses débuts sur le sol américain, interprétant entre autres le rôle du capitaine von Trapp à partir de 1960 dans la comédie musicale « La Mélodie du bonheur ». Son interprétation lui avait valu une nomination au Tony et les compositeurs Rodgers et Hammerstein avaient écrit la chanson « Edelweiss » exprès pour Bikel, déjà à l’époque un chanteur reconnu de musique folklorique. Dans le célèbre film de Robert Wise, c’est Christopher Plummer qui tenait ce rôle emblématique. De même, pour la comédie musicale « Un violon sur le toit », c’est généralement l’acteur israélien Topol qui est associé avec le rôle principal, mais Bikel l’avait joué plus de deux mille fois au fil du temps.

HommesNeComprendrontJamais

Côté cinéma, Theodore Bikel a souvent été un acteur de second rôle fiable. Son premier film était African Queen de John Huston en 1951, suivi un an plus tard par Moulin Rouge du même réalisateur. Pendant la première moitié des années ’50, il jouait surtout dans des films britanniques, comme Aventures à Berlin de Compton Bennett, Week-end à quatre et Opération Tirpitz de Ralph Thomas, La Valse de Monte-Carlo de Lewis Milestone, Les Kidnappeurs de Philip Leacock, La Loterie de l’amour et Les Hommes ne comprendront jamais de Charles Crichton, Les Indomptables de Colditz de Guy Hamilton et Evasion de Anthony Asquith. Puis, il s’était fait une petite place à Hollywood, grâce à Ne me quitte jamais de Delmer Daves, Voyage au-delà des vivants de Gottfried Reinhardt, Torpilles sous l’Atlantique de Dick Powell, Orgueil et passion et La Chaîne de Stanley Kramer, Tonnerre sur Berlin de Henry Koster, Je veux vivre de Robert Wise, Trahison à Athènes de Robert Aldrich, L’Ange bleu de Edward Dmytryk et La Ferme des hommes brûlés de Henry Hathaway.

Chaine

Surtout actif au théâtre et à la télévision, où il avait joué par exemple dans un épisode de « La Quatrième dimension », Bikel n’était revenu au cinéma qu’en 1964 pour My Fair Lady de George Cukor, Oscar du Meilleur Film. Alors qu’il participait par la suite à toutes les séries en vogue, de « Gunsmoke » et « Rawhide » à « Dynastie » et « Falcon Crest », en passant par « Mission : impossible », « La Petite maison dans la praire », « Drôles de dames », « Columbo », « Hôtel », « L’Homme qui tombe à pic », « Arabesque » et « Star Trek La Nouvelle génération », il se faisait plutôt rare au cinéma. Il y avait néanmoins participé à des films comme Les Sables du Kalahari de Cy Endfield, Les Russes arrivent de Norman Jewison, L’Amant de novembre de Robert Ellis Miller, La Loi du talion de Robert Clouse, 200 Motels de Frank Zappa, Victoire à Entebbe de Marvin Chomsky, ainsi qu’à partir de la fin des années ’80, A demain mon amour de Alan J. Pakula, Troubles de Wolfgang Petersen, Haute trahison de George Pan Cosmatos et Crime and punishment de Menahem Golan.

RussesArrivent

Theodore Bikel a été nommé à l’Oscar du Meilleur second rôle masculin en 1959 pour La Chaîne. Il a été le président de Actors Equity, le syndicat américain des acteurs de théâtre, de 1973 à ’82. Et il a été nommé par le président Carter au Conseil national des Arts.

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