En attendant de proposer des compte-rendus plus détaillés des épisodes, un petit bilan SANS SPOILER (rien de précis en tout cas) de cette cinquième saison quelques heures avant la diffusion du dernier épisode de la cinquième saison de The Walking Dead – ce qui veut dire que l’on sera privé de nos chers zombies (on reparlera du spin-off très vite) pendant près de sept mois – voici un bref retour sur les quinze épisodes précédents qui furent rondement menés prouvant que la série zombiesque est la plus passionnante du moment, la plus constante au niveau qualitatif, la plus immersive certainement avec des personnages parfois très attachants, bien campés et une structure dramaturgique toujours passionnante même si parfois inégale ou répétitive mais dans cette saison cinq supervisée par Scott Gimple, avec notamment Robert Kirkman, l’auteur du comics et Gale Ann Hurd à la production. On commence avec les neuf premiers (soit la saison 5A + le neuvième épisode) qui se mêlent dans un arc scénaristique dense en plusieurs branches (ou sous-intrigues) avant une évolution de la structure (dans la deuxième partie) qui devrait s’étaler sur plusieurs saisons, rien de moins, si l’on en croit les comics.
Ce qui s’est passé et où l’on en est
Le titre original du neuvième épisode What Happened and What’s Going on peut se traduire ainsi. Au début de cette nouvelle saison, la majorité des survivants sont enfin réunis après une longue errance en plusieurs groupes, ce qui avait permis de développer quelques personnages comme Beth ou Bob Stookey qui se sont particulièrement illustrés dans l’épisode Alone, chacun de leur côté. On retrouve ainsi le gros de la troupe enfermé à Terminus qui n’est pas un sanctuaire comme l’indique le titre de l’épisode 1.
Premiers arrivés, Glenn (Steven Yeun), Maggie (Lauren Cohan), Tara (Alanna Masterson, une belle découverte), Abraham (Michael Cudlitz), Rosita (Christian Serratos), Eugene (Josh McDermitt – ce dernier étant supposé connaître un remède au virus zombiesque), Bob Stookey (Lawrence Gilliard, Jr) et Sasha (Sonequa Martin-Green) sont rejoints à la fin de A, le final de la saison 4 dans un wagon de train par le quatuor Rick Grimes (Andrew Lincoln) / Carl (Chandler Riggs) / Michonne (Danai Gurira) / Daryl (Norman Reedus). Ces derniers viennent tout juste d’éviter le groupe de maraudeurs menés par le dangereux Joe et sont donc sur les nerfs, Rick surtout qui lâchait en phrase de clôture ces propos sybillins : «Ils ne savent pas à qui ils ont affaire» ou en langage moins châtié, «They don’t know how they are screwing / fucking with». Si l’on s’attendait à une forte réplique à cet enfermement, on ne pensait pas que c’est Carol (Melissa McBride) qui allait se révéler comme elle se révèle ici et c’est tout ce que l’on en dira. Marqués tous deux par leurs actions dans l’épisode The Grove, elle et Tyreese (Chad Coleman) ont réussi à préserver le bébé Judith, ce que son père Rick et son frère Carl ignorent toujours. Le mystère sur le lieu où se trouve Beth (Emily Kinney) sera résolu dans l’épisode 4, Slabtown.
De Terminus à Slabtown
Les motivations des habitants de ce pseudo havre de paix sont exposées rapidement, la libération des prisonniers ne sera pas moins hâtive même si le conflit ne sera pas fini d’un coup, sans s’éterniser non plus. On remarque dans cet épisode la présence muette d’un certain Sam que croisaient Rick et Carol dans la saison 4 lors d’une escapade qui se soldait par l’exil de la guerrière Carol. La prestation d’Andrew J. West alias Gareth le leader de Terminus lance la saison sur de bons rails en termes de direction d’acteurs, ce qui sera confirmée dans la suite de cette saison 5.
Qu’ils soient destinés à se maintenir longtemps dans la distribution ou à ne faire qu’un passage éclair, certains comédiens ont particulièrement séduit, comme certains découverts à l’hôpital où est retenue Beth, en premier lieu Christine Woods alias l’officier Dawn qui le dirige avec un art pervers et Tyler James Williams dans le rôle de Noah qui devient le protégé de la cadette de la famille Greene mais aussi Maximiliano Hernández alias l’autre Bob, Keisha Castle-Hughes (une actrice nommée aux Oscars !), une rebelle de ce Slabtown et dans une moindre mesure encore Teri Wyble et Christopher Matthew Cook en policiers pris en otage. Dans le premier épisode apparaît également Seth Gilliam dans le rôle du père Gabriel Stokes qui retrouve ses partenaires de The Wire, Chad Coleman et Lawrence Gilliard Jr.
La maîtrise de la dramaturgie est souvent remarquable, malgré quelques raccourcis et des personnages secondaires qui mériteraient de voir leur temps de présence augmenté. Quelques regrets notamment comme celui de ne pas voir l’intermède à l’hôpital avec Beth résolu si vite, au contraire de ce qui s’est passé avec Merle, le frère de Darryl, disparu pendant près de deux saisons avant de revenir. Les allers et retours entre une église et l’hôpital sont un peu trop faciles, par exemple.
Une sauvagerie croissante
Si la saison 5A s’achève officiellement avec le huitième épisode, le neuvième, particulièrement douloureux, s’intègre à cette première partie dans sa dynamique, la structure narrative s’orientant vers une nouvelle ère avec le dixième épisode. Cette première partie démarre sur les chapeaux de roue avec un premier épisode explosif dans tous les sens du terme et annonce que la saison 5 sera la meilleure de la série, et de loin, tendue, grave, tragique, avec parfois d’étonnantes plages d’humour qui surviennent comme par hasard mais surtout une complexité morale qui se retrouvent dans certains titres qui ont une vraie pertinence dans cette saison. Celui du troisième sonne comme une claque lorsqu’il est prononcé par Maggie après une séquence éprouvante surtout pour le père Gabriel inquiet de certains actes du groupe mené par Rick. «C’est la maison du seigneur» se lamente l’homme d’église après une explosion de violence, «non, ce ne sont que quatre murs et un toit» réagit Maggie dans un souffle.
La sauvagerie grandissante de Rick est un des moteurs de l’histoire et agit sur la psychologie des personnages autour de lui. On le sent glisser vers les dérives du Gouverneur et autres monstres, même si ses intentions restent plus nobles. «Cela aurait pu être nous» dit-il dans ce même épisode, une phrase à double entente comme le confirme la réponse de Michonne. Déterminé à protéger les siens et ceux qu’il accueille au sein de son groupe comme une famille recomposée, il ne veut plus s’embarrasser de diplomatie et se montre prêt à tirer dans le tas à la moindre opportunité au grand dam de ses proches. «Too far gone», autre titre emblématique d’un épisode de la série, s’applique de plus en plus clairement à son tempérament ombrageux.
D’autres restent plus stables, comme Glenn et Tyreese très réticents à l’idée de tuer des êtres vivants ou Michonne dont le katana devient de plus en plus lourd et moins cool que l’image qu’il dégage parfois chez les fans. La lutte entre la notion de bien et de mal dans la troupe de près d’une quinzaine de personnes maintenant permet des affrontements feutrés entre eux, des oppositions philosophiques même si l’on n’est pas privé de scènes d’action intenses, entre humains ou face aux Walkers.
Des séquences post-générique des premier et huitième épisodes ont marqué le retour d’un des rares survivants de la première saison, Morgan Jones toujours interprété par Lennie James, le premier adulte (après son fils) rencontré par Rick qui l’aide à faire la transition d’un monde vers l’autre. Il réapparaissait dans la saison 3 dans un triste état. Quel est son état d’esprit ? La réponse ne viendra pas tout de suite, car s’il est sur leur trace, il est encore loin derrière nos héros.
http://t.co/lPmYgDfczM
: En attendant de proposer des compte-rendus plus détaillés des épisodes, un petit bilan SANS SPOILER (rien de… http://t.co/kkf9pfGuBl