Peu de cinéastes peuvent se vanter d’être encore parmi nous 83 ans après avoir tourné leur premier film. C’est le cas du portugais Manoel de Oliveira qui fête son 106ème anniversaire ce jeudi 11 décembre 2014 ! Il a en effet tourné son premier court, Douro, Faina Fluvial en 1931.
Le réalisateur vient de recevoir les insignes de grand officier de la Légion d’honneur ce mardi à Porto.
Son dernier court-métrage, Le Vieux du Restelo (O Velho do Restelo), inspiré par un poème (Les Lusiades) de Luis de Camoes, a été révélé lors de la dernière édition du Festival de Venise. Il a reçu le prix du jury lors du festival de Cannes en 1999 pour La Lettre, une libre adaptation de la Princesse de Clèves et une Palme d’or pour l’ensemble de sa carrière en 2008.
Un grand nom du cinéma européen dont on espère qu’il parviendra à mener à bien un nouveau projet, même si chaque mois qui passe rend le projet de plus en plus compliqué. Auteur de 32 longs-métrages, il était encore en préparation l’an dernier de L’Eglise du diable d’après un texte du brésilien Machado de Assis. Ses trois derniers films, Singularités d’une jeune fille blonde, L’Étrange Affaire Angélica et Gebo et l’Ombre, sont parmi les plus beaux de sa carrière qui a réellement débuté à la fin des années 70 après des décennies de parole entravée par la dictature et durant lesquelles il ne put mener à bien qu’une poignée de projets.
Parmi les autres oeuvres marquantes de sa carrière, citons son premier long, Aniki Bóbó en 1942, l’un des plus beaux films sur la jeunesse, avec les aventures colorées et dures d’une bande d’enfants des quartiers populaires de Porto ou Val Abraham, envoûtante et libre adaptation en 1993 de Madame Bovary revu et corrigé par la romancière Agustina Bessa-Luís et portée par la magnifique Leonor Silveira, l’une de ses interprètes fétiches avec l’indispensable Luis Miguel Cintra ou son neveu Ricardo Trêpa.
