43ème Festival de La Rochelle

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Dans deux jours s’ouvrira la 43ème édition du Festival International du Film de La Rochelle. Depuis 1973, ce rendez-vous incontournable des amoureux du cinéma propose une programmation large, qui fait à la fois le pari des films de répertoire et celui des découvertes en exclusivité après leur présentation à Cannes. Pari gagnant, puisque l’édition de l’année dernière a réuni pas moins de 82 000 spectateurs, une population de cinéphiles qui dépasse celle de la belle ville sur la côte atlantique en Poitou-Charentes. Pendant dix jours, jusqu’au 5 juillet, les spectateurs auront l’occasion de se plonger corps et âme sur le Vieux Port de La Rochelle dans la découverte de près de deux cents trésors cinématographiques plus ou moins anciens.

Assayas

Quatre hommages seront rendus cette année, à commencer par celle au réalisateur français Olivier Assayas (*1955). Trente ans de vie créative derrière la caméra seront illustrés par dix films sur la vingtaine qu’il a réalisée, depuis Désordre en 1986 jusqu’à Sils Maria sorti l’année dernière, en passant par des œuvres aussi personnelles et belles que Irma Vep, L’Heure d’été et Carlos, qui sera présenté dans sa version intégrale de près de six heures. Une rencontre avec Olivier Assayas aura lieu le samedi 4 juillet. Elle sera animée par le journaliste Jean-Marc Lalanne.

Bellocchio

Le deuxième invité d’honneur du festival de La Rochelle sera le réalisateur italien Marco Bellocchio (*1939). En quinze films, de Les Poings dans les poches de 1965 jusqu’à La Belle endormie sorti il y a deux ans, cette rétrospective partielle mettra en perspective une filmographie engagée et combative. Alors qu’il est en plein tournage de son nouveau film, Bellocchio viendra présenter Le Prince de Homburg de 1997, jusqu’à présent inédit en France qui sortira finalement mercredi prochain en salles. Il participera le vendredi 3 juillet à une rencontre animée par l’éminent Michel Ciment.

HouHsiaoHsien

Le cinéaste au centre du troisième hommage a fait l’objet d’un documentaire signé Olivier Assayas, puisqu’il s’agit du réalisateur taïwanais Hou Hsiao-Hsien (*1947). Fraîchement récompensé du Prix de la Mise en scène au dernier festival de Cannes pour The Assassin, qui sera montré en avant-première à La Rochelle avant sa sortie le 20 janvier 2016, Hou Hsiao-Hsien pourrait revoir douze autres de ses films, si tant est qu’il était présent. En l’absence du réalisateur, les spectateurs français pourraient notamment découvrir Un temps pour vivre Un temps pour mourir et Poussières dans le vent avant leur ressortie prochaine par Carlotta. Enfin un documentaire de Chinlin Hsieh sur le Nouveau cinéma taïwanais fera partie de l’hommage.

Makhmalbaf

Enfin, ce ne sont pas moins de cinq réalisateurs de la famille Makhmalbaf à qui le festival de La Rochelle rendra hommage. Le père Mohsen Makhmalbaf (*1957) a en effet transmis son amour du Septième art à sa femme Marziyeh Meshkiny, ainsi qu’à ses enfants Samira, Hana et Maysam. Ensemble, ils ont fondé la « Makhmalbaf Film House » au sein de laquelle ils continuent de produire des films, alors que la grande époque de la famille Makhmalbaf et du cinéma iranien remonte à la fin du siècle dernier, grâce à des films comme Le Silence et Kandahar de Mohsen Makhmalbaf, ainsi qu’à La Pomme et Le Tableau noir de Samira Makhmalbaf. Seize films réalisés par les différents membres du clan seront présentés et le père, sa femme et son fils feront le déplacement pour une rencontre le 29 juin, animée par Stéphane Goudet.

Mandarines

Le cinéma récent de la Géorgie est au centre de la sélection « Découverte ». Les rares films géorgiens sortis ces dernières années en France, comme Keep smiling de Rusudan Chkonia, La Terre éphémère de George Ovashvili et Notre enfance à Tbilissi de Teona et Thierry Grenade, y croiseront des inédits tels que Street Days et Blind dates de Levan Koguashvili et Brides de Tinatin Kajrishvili. Le trésor caché de ce coup de projecteur sur la Géorgie est sans doute Mandarines de Zaza Urushadze, une coproduction avec l’Estonie, qui avait été nommé à l’Oscar et au Golden Globe du Meilleur Film étranger plus tôt cette année.

Feuillade

Trois cinéastes ont l’honneur cette année d’une rétrospective. A commencer par la collaboration entre Louis Feuillade (1873-1925) et sa muse Musidora (1889-1957). A l’occasion des 120 ans de la Gaumont, le festival de La Rochelle rend ainsi hommage aux feuilletons du muet et plus particulièrement à Fantômas (1913), Les Vampires (1916), Judex (1917) et Tih-Minh (1918) dont quelques épisodes plus ou moins restaurés seront projetés. Chaque séance sera accompagnée au piano par Jacques Cambra. En complément de programme seront montrés deux long-métrages de Feuillade, Vendémiaire et Pierrot Pierrette, ainsi que quatre courts-métrages et deux films réalisés par Musidora, Soleil et ombre et La Tierra de los toros. Musidora est par ailleurs représentée sur l’affiche officielle du festival réalisé par le peintre Stanislas Bouvier.

Visconti

L’immense Luchino Visconti (1906-1976) aura droit à une rétrospective intégrale, qui s’étendra donc de Les Amants diaboliques (1943) jusqu’à L’Innocent (1976) avec la récemment disparue Laura Antonelli. L’occasion parfaite pour découvrir en avant-première la réédition de Rocco et ses frères, qui sortira en salles le 15 juillet prochain, et de goûter à nouveau aux plaisirs de la copie restaurée splendide du Guépard. Le dimanche 5 juillet, l’actrice Claudia Cardinale et Laurence Schifano, auteur d’un livre sur le réalisateur, discuteront de l’œuvre de Luchino Visconti avec Nicolas Thévenin.

Mackendrick

Enfin, le réalisateur américano-écossais Alexander Mackendrick (1912-1993) sera à l’honneur lors de la troisième rétrospective, qui regroupe principalement ses désopilantes comédies anglaises Whisky à gogo, L’Homme au complet blanc et Tueurs de dames, ressorties l’automne dernier. A côté des pépites atypiques que sont Le Grand chantage et Cyclone à la Jamaïque, pas non plus particulièrement rares, on pourra découvrir en avant-première The Maggie, qui sortira le 21 octobre prochain.

ATouchOfZen

Sous le titre « D’hier à aujourd’hui », le festival présente en outre une dizaine de films qui auront tôt ou tard l’honneur d’une ressortie sur les écrans français. Parmi eux, citons Le Troisième homme de Carol Reed (sortie le 8 juillet), Les Innocents de Jack Clayton (sortie le 15 juillet), Sorcerer Le Convoi de la peur de William Friedkin (sortie le 15 juillet), Rambo de Ted Kotcheff en sa présence (sortie le 15 juillet), Les Oiseaux de Alfred Hitchcock (sortie le 22 juillet), A Touch of zen de King Hu (sortie le 29 juillet), La Cité des dangers de Robert Aldrich (sortie le 19 août), L’Audience de Marco Ferreri (sortie le 7 octobre) et Y aura-t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset en présence de la réalisatrice et de l’actrice Dominique Reymond (sortie le 16 décembre).

MilleEtUneNuits

Comme si cette programmation qui ferait pâlir le festival Lumière à Lyon ne suffisait pas, les programmateurs de La Rochelle lui ont ajouté la section « Ici et ailleurs », qui comporte près d’une cinquantaine de films qui sortiront prochainement en salles. Parmi eux citons les transfuges cannois le triptyque Les Mille et une nuits de Miguel Gomes dont la première partie est sortie ce jour, Amnesia de Barbet Schroeder (sortie le 19 août), Cemetery of Splendour de Apichatpong Weerasethakul (sortie le 2 septembre), Le Tout nouveau testament de Jaco Van Dormael (sortie le 2 septembre), Les Deux amis de Louis Garrel (sortie le 23 septembre), Fatima de Philippe Faucon (sortie le 7 octobre), Notre petite sœur de Kore-eda Hirokazu (sortie le 28 octobre), Le Fils de Saul de Laszlo Nemes (sortie le 4 novembre), Mia madre de Nanni Moretti (sortie le 2 décembre), Plus fort que les bombes de Joachim Trier (sortie le 9 décembre), Mountains may depart de Jia Zhang Ke (sortie le 23 décembre) et Le Trésor de Corneliu Porumboiu (sortie le 23 mars 2016). Quelques uns des films qui ne sont pas passés par la case Cannes : Les Nuits blanches du facteur de Andreï Konchalovsky (sortie le 15 juillet), Des apaches de Nassim Amaouche (sortie le 22 juillet), Chorus de François Delisle (sortie le 7 octobre), Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot (sortie française le 14 octobre), Le Bouton de nacre de Patricio Guzman (sortie le 28 octobre), El club de Pablo Larrain (sortie le 18 novembre) et 45 ans de Andrew Haigh (sortie le 25 novembre).

Carpenter

Enfin, une nuit John Carpenter aura lieu vers la fin du festival, le 4 juillet, lorsque les spectateurs les plus téméraires pourront revoir trois de ses films à la suite, jusqu’à deux heures du matin : Fog, The Thing et New York 1997.

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