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360, photo du film

360, l'affiche française du film avec Rachel Weisz360

Pays de production : Année de production
Titre original : 360
Réalisateur : Fernando Meirelles
Scénario : Peter Morgan
Acteurs : Anthony Hopkins, Rachel Weisz, Jude Law
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h49
Genre : Drame, Romance
Date de sortie : 25 juillet 2012

Globale : [rating:2][five-star-rating]

On a connu Fernando Meirelles inspiré, La Cité de Dieu et The Constant Gardener, un peu moins, Blindness, et maintenant décevant ; étant presque devenu faiseur, oubliant que réaliser un film, choral qui plus est, impose de donner un sens à son récit, de l’ampleur et de l’intérêt à ses personnages. 360 ? Plutôt un virage à 180 degrés devant la faiblesse de réalisation que tente de mettre « bout à bout » le réalisateur. Si le film n’est pas une purge totale, on en ressort avec un total détachement, avec le douloureux sentiment d’avoir profité d’un casting qui méritait mieux.

Synopsis : Relecture moderne et dynamique de la pièce La Ronde, d’Arthur Schnitzer. Une histoire d’amour chorale où les destins de personnages d’horizon différent s’entrecroisent.

360, photo du film

Un réalisateur devenu simple faiseur

Max Ophüls et Roger Vadim avaient déjà adapté la pièce d’Arthur Schnitzer, La ronde, dont on préférera largement la version de 1950 d’Ophüls qui proposait une lecture beaucoup plus intéressante du film choral.

Ici, Meirelles, par paresse, d’abord narrative, force un chassé-croisé, parfois improbable entre tous ses protagonistes ; surprenant de la part de Peter Morgan (Frost/Nixon, Le dernier roi d’Ecosse) au scénario. Si 360 commence en douceur et de belle manière lors de scènes d’exposition, les premières minutes du film ; le reste souffre considérablement d’un manque d’ambition dans la mise en scène. Le réalisateur tente en vain de « réinventer » le split-screen, parfois de manière judicieuse il est vrai, mais cet effet de style n’apporte rien à l’évolution du récit et encore moins de pertinence à la mise en scène. Une façon polie et à peine cachée de faire de l’esbroufe afin de dissimuler un manque de ton et d’ampleur en ce qui concerne sa mise en scène.

Effet qui, comme symbole régulier durant tout le film, a pour sens d’appuyer sur le fait que Meirelles s’intéresse plus à la forme des connections entre les personnages qu’aux personnages eux-mêmes. Échec donc, quand plus rien n’aide le spectateur à s’identifier et/ou se projeter au travers ces personnages.

De même, dans un dernier élan, essayer de donner au film des échos de thriller mal réalisé et peu crédible est totalement inutile. Seul surnage son savoir faire pour filmer quelques scènes à l’intimité prononcée, où un simplement effleurement prend du sens.

Faute partagée (scénario et réalisation) mais non pardonnée devant tant de suffisance en pensant que l’émotion naît de compositions diverses de comédiens qui auront à eux seuls la force de tirer le film vers le hautIl devient alors très difficile de ne pas abandonner 360 quand seule la prestation d’une infime partie de la distribution reste comme seule bouée de sauvetage.

360, photo du film

Une issue de secours appelée casting

C’est donc avec envie, avant de découvrir le film, et reconnaissance à la fin du générique qu’on pourra se tourner vers l’interprétation. Retrouver Anthony Hopkins, Ben Foster et Rachel Weisz reste un plaisir indéniable. Les confronter à un casting international, pour cause de co-production, reste tout de même plus délicat. Ainsi, malgré tout le bien qu’on pense d’eux on ne voit pas très bien la place de Moritz Bleitbreu et Jamel Debbouze dans leur rôle respectif, ce dernier n’étant pas des plus convaincant dans son interprétation. Il dégage une certaine chaleur et sincérité mais manque de crédibilité. On se tournera donc vers Anthony Hopkins qui lors de toutes ses scènes « vole » la partition de l’ensemble, pour le retrouver dans une dernière scène délivrant un monologue envoûtant. Ben Foster, beaucoup trop rare, n’en dénote pas moins dans un rôle difficile, livré à de possibles débordements, que le comédien maîtrise comme toujours restant à la limite de l’extrême et de la composition juste et parfaite. Rachel Weisz s’en sort par son aura et le jeu impliqué qu’on lui connaît. Quant à Jude Law, il n’a que peu de chose à défendre tant son rôle semble minime. C’est donc grâce au trio Hopkins, Foster, Weisz qui dans un ultime salut sauve le film d’un total désintérêt, voire d’un ennui appliqué et presque énervant devant tant de maniérisme visuel. Ce même film, d’un autre réalisateur aurait amené plus d’indulgence, Meirelles pêche lui par simplicité et facilité. Décevant de sa part et sans saveur.

Résumé

 S’il n’est pas totalement hors sujet, on attendait un tout autre film de Fernando Meirelles pour qui cette simple bluette tend à nous faire croire que tous nos destins se croisent et que nous sommes libres des choix qui composent nos vies. Si on ne peut remettre en cause ce raisonnement, on a fait beaucoup mieux avant, avec moins de démonstration et plus de force. À force de choisir le film choral par aisance et effet de style, certains réalisateurs se perdent dans la facilité ; 360 en est le parfait exemple.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=sZNt-y5hphY[/youtube]

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