2 Days In New York
France, Allemagne, Belgique : 2011
Titre original : 2 Days In New York
Réalisateur : Julie Delpy
Scénario : Julie Delpy
Acteurs : Julie Delpy, Chris Rock, Albert Delpy
Distribution : Rezo Films
Durée : 1h35
Genre : Comédie
Date de sortie : 28 mars 2012
Globale : [rating:4][five-star-rating]
2 Days in New-York s’avère être la suite digne de 2 days in Paris, composé de ces quelques défauts comme de nombreuses qualités. Chris Rock apportant un degré d’humour un peu plus élevé que le rôle joué par Adam Goldberg. Julie Delpy rend une « copie » de son précédent film avec un humour toujours présent et un fond un peu plus enlevé.
Synopsis : Marion (Julie Delpy) est désormais installée à New York, où elle vit avec Mingus (Chris Rock), un journaliste de radio, leurs deux enfants qu’ils ont eus de relations antérieures et un chat. Le couple est très amoureux ! Marion est toujours photographe et prépare son exposition. Son père, sa sœur et son petit copain (qui est en fait l’ex de Marion et qui n’était pas prévu du tout) débarquent à New York pour le vernissage. Le choc des cultures mais surtout les personnalités débridées des trois arrivants vont provoquer un véritable feu d’artifice entre Mingus, un vrai « newyorker », Marion disjonctée sur les bords, son père qui ne parle pas un mot d’anglais, sa sœur toujours en phase avec ses problèmes freudiens, et son petit ami… no comment ! Vous pouvez deviner la suite, ou pas…
Rare suite à avoir un intérêt autre que mercantile
Ce qui attire immédiatement l’attention c’est cette qualité d’écriture. Qualité autant présente dans les dialogues qui fusent à tout va, que dans la construction classique et efficace du récit. Sans réel enjeu dramatique, le film arrive pourtant à trouver une linéarité et une énergie commune à ce que 2 days in Paris livrait déjà. Delpy ne filme pas uniquement pour mettre en scène mais tend à souligner des réactions humaines, comme une étude de comportements familiaux.
Teinté de cette petite note indé dont elle sait si bien manier les codes, le film garde cependant quelques échos « bobo » (l’héroïne ne peut « forcément » qu’être artiste, son compagnon animateur de radio, présence d’un comédien indé dont on ne divulguera pas l’identité…), tout cela n’est en rien gênant mais inscrit le film dans un certain cercle. Un détail.
Avec l’énergie folle qu’on lui connaît elle réussit le délicat exercice de la suite puisque ici tout fait sens dans l’évolution du personnage de Marion. Aussi déjantée que le cercle familial qui se compose autour d’elle, Marion sert de pont entre deux cultures. L’occasion pour la réalisatrice de donner le « ré » du précédent opus. Julie Delpy n’oublie pas en demi-teinte d’égratigner légèrement ses compatriotes américains; pour à chaque fois mieux rebondir sur les travers français en terre anglo-saxonne. À ce titre le personnage du père (Albert Delpy) est parfait. Sorte de trublion aux sorties généreuses et non réfléchis, apportant son lot de phrases hilarantes.
Plus c’est gros plus cela fonctionne
Entourée de tous ses personnages Julie Delpy réussit à rendre crédible l’improbable. Pris indépendamment tous les membres de cette famille auraient un reflet clownesque, à la limite du cliché où chacun exposerait ses travers et les lignes caricaturales qui composent chaque rôle. L’effet inverse se produit, dans ce maelström de cultures diverses et de caractères épars, un tout se forme. Une unité de pièce théâtrale mais avant tout familiale. C’est dans l’excès que tout prend forme, sœur nymphomane et psychiatre pour enfants, « beau-frère » se voulant d’une culture black US…
Tous les protagonistes de 2 days in New York trouvent leur place. Une exception se dessine peut-être dans le personnage de Chris Rock, si on croit volontiers au rôle de Mingus, le couple qu’il forme avec Marion peine difficilement à s’imposer comme un duo crédible. On perçoit ce détail comme le désir de donner une lecture de la politique sous l’égide Obama. Effet quelque peu raté et trop appuyé lors de longs monologues de Chris Rock. Rien de dérangeant mais il y avait mieux à faire sur ce point.
Reste le principal un regard jubilatoire sur la différence de cultures, un film décomplexé qui parle à gorge déployée des névroses familiales pour les tourner en ridicule afin de les accepter. Sans oublier, même si à l’arraché, une conclusion qui chuchote de manière éphémère les choix qu’on doit assumer et le chemin de vie sur lequel on doit avancer.
Résumé
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=auwDbgMLleQ[/youtube]
Hey au fait , il s’agit de ‘ Chris Rock ‘ et non pas de Chris Tucker…….
Merci pour l’info Élodie, il s’agit d’une faute d’inattention, on a corrigé ça 😉