13 Assassins
Japon, Grande-Bretagne : 2010
Titre original : Jûsan-nin no shikaku
Réalisateur : Takashi Miike
Scénario : Daisuke Tengan
Acteurs : Koji Yakusho, Takayuki Yamada, Yusuke Iseya
Distribution : Dolby Laboratories
Durée : 2h06
Genre : Action, Drame
Date de sortie : 20 mars 2012
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Après le revival de Zatoichi en 2003, le pays du Soleil Levant s’en donne à cœur joie pour raviver la flamme des vieux films de sabre. Et c’est l’impensable touche-à-tout Takashi Miike qui prend lui aussi la relève à travers un remake puissant et surprenant…
Synopsis : À l’époque des shoguns, le puissant seigneur Naritsugu menace la paix du Japon en provoquant des guerres incessantes. Déterminé à stopper sa folie meurtrière, un groupe de samouraïs renégats prépare en secret sa chute. Inférieurs en nombre, les treize guerriers vont devoir affronter la redoutable armée de Naritsugu lors d’une ultime bataille, monumentale et sanglante…
Quand le réalisateur du dérangeant Audition et de la trilogie méchamment barrée Dead Or Alive s’attaque au remake d’un chanbara (film de sabre japonais) datant de 1963, cela donne une époustouflante entrée en la matière ! Mais là où on attendait du réalisateur trash un film gore et gratuit, la surprise est de taille lorsque l’on découvre au contraire un Takashi Miike plus sérieux, plus sobre, comme assagi, et par conséquent très respectueux envers l’œuvre originale réalisée par Eiichi Kudo.
Un premier film de s abre réussi pour Miike
Ainsi, pour 13 Assassins, il nous emmène dans le Japon du XIXe siècle, où le tyrannique frère du shogun (le dictateur militaire) fait des ravages dans la province en tuant sans cesse hommes, femmes et enfants pour sa plus simple satisfaction. Exaspérés par cette folie humaine, deux vieux samouraïs décident de recruter autant de guerriers volontaires qu’ils peuvent afin de mener à bien une excursion visant à détruire ce mal à visage d’homme. Au final, douze hommes et un paysan vagabond se réunissent pour tendre un piège à l’ennemi et ses quelques 200 soldats dans un petit village reculé qui va servir de « tombeau à ciel ouvert » pour rétablir la paix dans le royaume…
C’est donc sur cette trame classique que va se dérouler cette palpitante aventure aussi humaine que politique, pleine de rage, de sang et de larmes où la vengeance se mêlera à la justice. Mené à bien par un Takashi Miike moins bourrin mais tout aussi minutieux dans sa mise en scène autrement soignée, le long-métrage nous offre des séquences d’élaboration de plans à la verve aussi tranchante que l’affrontement final qui suivra durant la deuxième partie du récit, affrontement carmin où treize hommes vont, à la manière des Spartiates de Zack Snyder, décimer ici deux-cent soldats dans un lieu restreint et ce pendant une grosse demi-heure à l’écran où les lames voleront sans pause aucune. Du grand art en la matière.
Un summum du genre réalisé en 2010, ça ne se loupe pas !
De l’humour, il n’y en a quasiment pas. De l’émotion, le film en possède indéniablement. De l’action millimétrée, il en regorge assurément et ce, malgré une caméra mouvante un petit peu trop frénétique et quelques effets spéciaux de qualité plutôt médiocres (heureusement très peu présents à l’écran). Côté casting, c’est du lourd : entre Kōji Yakusho (Mémoires d’une geisha), Takayuki Yamada (Crows Zero), Tsuyoshi Ihara (Lettres d’Iwo Jima) ou encore Yûsuke Iseya (principalement connu pour avoir interprété Casshern au cinéma), nous avons là une belle brochette d’acteurs talentueux qui expriment constamment leur crédibilité à travers chaque scène, notamment celles de combats. Dommage en revanche pour les quelques dix autres assassins dont les profils sont à peine esquissés.
Mais dans tous les cas, le film est une pure réussite visuellement ébouriffante et au rythme bien mené. Au final, épaulé par la fabuleuse musique de Kôji Endô (compositeur attitré du metteur en scène) et par une reconstitution magnifique de cette ère nippone pas si lointaine, 13 Assassins demeure un excellent remake et un chanbara de qualité que tout bon fan du genre se doit de voir, le film se classant directement auprès des 7 samouraïs, de Baby Cart ou encore de la saga Zatoichi. Une sortie DVD fortement injustifiée comparé au moins réussi Hara-Kiri de ce même Miike, sorti cinq mois plus tôt dans nos salles obscures…
Résumé
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