12 Years A Slave
États-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Steve McQueen
Scénario : John Ridley d’après Solomon Northup
Acteurs : Chiwetel Ejiofor, Brad Pitt, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Paul Dano, Lupita Nyong’o
Distribution : Mars Distribution
Durée : 2h15
Genre : Drame
Date de sortie : 22 janvier 2014
4/5
Steve McQueen c’est Hunger et Shame, deux films chocs à la violence morale parfois insupportable et à la mise en scène épurée. Du coup, on attendait presque autre chose de 12 Years A Slave qui est sûrement le film le plus académique de son talentueux réalisateur. N’y voyez pas là une attaque, il reste très réussi, mais on l’aurait préféré un chouïa moins scolaire.
Synopsis : New York, 1841. Solomon Northup, un jeune afro-américain, est kidnappé et réduit à travailler comme esclave dans des champs de coton en Louisiane. Son calvaire durera près de 12 ans.
L’esclavage de l’intérieur
Il y a de nombreuses raisons de perdre foi en l’humanité. 12 Years A Slave n’en est qu’une illustration de plus. Steve McQueen aime représenter les vils travers de l’Homme, toute sa perversité et ce besoin de faire du mal à soi-même et à autrui. Mais il y a toujours cette infime lumière d’espoir qui plane au-dessus de ces destins, qui suggère que oui l’homme est son pire ennemi, mais il y a quelque part cette idée que tout n’est pas perdu.
L’esclavage fait partie de ces situations contre-natures qui ont parsemé notre histoire. Le film commence par une scène de travail dans les champs ou un maître blanc explique à ses nègres le boulot qu’ils vont devoir accomplir. La situation est bien évidemment écœurante mais reflète une image « ordinaire » de l’esclavage. Puis le montage s’inverse et on découvre que notre héros Solomon Northup était en fait un homme libre de New-York, donc loin des horreurs en cours dans le sud du pays, et qui va se faire enlever et vendre par des négriers. D’instinct le spectateur ne pourra que se mettre dans la peau du personnage : c’est une chose d’être témoin d’actes inhumains, s’en est une autre que de les vivre, savoir ce que c’est d’être privé de liberté du jour au lendemain. Tout comme Solomon, le spectateur se trouvera captif deux heures durant ; en cela le film est vraiment très réussi.
Cette situation donne une approche inédite dans la mesure où on vit l’esclavage de l’intérieur. Les noirs sont clairement présentés comme du bétail, une marchandise qu’on échange et qu’on vend. L’horreur des situations est toujours partiellement suggérée – la caméra préférera par exemple s’attarder sur le visage d’un personnage lors d’une scène de torture plutôt que montrer la torture en elle-même -, comme si l’horreur psychologique était bien supérieure à tout. En cela les émotions ressenties n’en sont que décuplées : assister au malheur de ces gens en pleine introspection à quelque chose de bouleversant.
La seule faiblesse de 12 Years A Slave c’est sûrement une absence totale de surprise. Déjà le titre laisse peu de doutes quand à la fin. Ensuite le personnage de Brad Pitt est assez caricatural car il apporte un esprit moralisateur totalement inutile (l’esclavage c’est mal, on s’en doute, et ça ne fera pas pour autant changer leur point de vue aux maîtres). Ce didactisme un peu forcé est dommage mais il ne gâche en rien un film qui vaut surtout pour l’interprétation de ses acteurs, en particulier Chiwetel Ejiofor et Lupita Nyong’o, tous deux époustouflants d’émotions contenues et de force de caractère. Par ailleurs, Michael Fassbender n’est jamais aussi bon que chez McQueen : le bonhomme est sacrément inspiré et livre encore une grande performance. La mise en scène est égale à ses précédentes réalisations : un caméra statique qui s’égarera de longs moments devant des acteurs pensifs ou des paysages, ne faisant qu’accentuer les contrastes et rendant d’autant plus violentes les scènes dramatiques. Et si ce nouveau cru était le film le plus mature de son réalisateur ?
Résumé
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L’esclavage est un thême rarement évoqué au cinéma, contrairement à d’autres faits historiques, en outre les rares fois ou il est évoqué ( hormis le cultissime The Rooots pour la tv) il n’est jamais présenté d’apres le point devue des noirs.
donc dire que c’est du déja vu me surprend , combien de film sur la 2eme guerre mondiale, et autres faits historiques ?
Je pense que le sujet est tabou ici, les anglosaxon ont le mérite d’en parler contrairement à la France ou autres pays européens.