11 fleurs
France, Chine : 2011
Titre original : Wo 11
Réalisateur : Wang Xiaoshuai
Scénario : Wang Xiaoshuai
Acteurs : Liu Wenqing, Wang Jingchun, Yan Ni
Distribution : Haut et Court
Durée : 1h 50min
Genre : Drame
Date de sortie : 9 mai 2012
Globale : [rating:2.5][five-star-rating]
Lorsqu’on évoque le cinéma de la Chine Continentale et, plus particulièrement, lorsqu’on mentionne un de ses réalisateurs il est de bon ton de préciser dans quelle génération ce réalisateur se situe. C’est ainsi qu’après la 5ème génération, la première à apparaître après la révolution culturelle, est arrivée la 6ème génération qui regroupe les réalisateurs qui ont débuté après les Manifestations de la place Tian’anmen de 1989. Parmi ceux-ci, Wang Xiaoshuai, originaire de Shanghai, occupe une place prépondérante depuis près de 20 ans.
Synopsis : En 1974, au cœur de la révolution culturelle chinoise, un garçon de 11 ans observe le monde des adultes et n’y comprend pas grand-chose. La rencontre avec un meurtrier en fuite le pousse au secret et au mensonge. Cette confrontation signera la perte de son innocence.
Souvenirs de jeunesse
A 46 ans, Wang Xiaoshuai a déjà une carte de visite très chargée : So Close To Paradise, Beijing Bicycle, Shanghai Dreams, Une famille chinoise ont impressionné critiques et spectateurs. N’oublions pas également, Chongqing Blues, présenté en compétition à Cannes 2010, un très grand film injustement rejeté par la critique française et jamais sorti sur nos écrans. Heureusement, cela n’a pas empêché Wang Xiaoshuai de devenir le premier cinéaste chinois à bénéficier d’une coproduction officielle franco-chinoise. Et c’est vers des souvenirs de jeunesse qu’il s’est tourné pour nourrir son scénario : il a commencé par donner au héros du film, un jeune garçon de 11 ans, son propre nom lorsqu’il était enfant, Wang Han. La famille de cet enfant, comme celle du réalisateur, a dû quitter Shanghai au moment de la Révolution Culturelle. En effet, à cette époque, dans les années 60, les relations avec l’URSS se dégradant, le gouvernement chinois décida de démonter des usines entières et de les remonter dans des zones montagneuses afin de les rendre inaccessibles à un éventuel agresseur. Ce mouvement des usines depuis les côtes vers ces zones enclavées fut accompagné par le déplacement de millions de travailleurs accompagnant leur usine.
La vision d’un jeune garçon
A 11 ans, la conscience politique n’est pas extrêmement développée, même dans la Chine de Mao. Wang Han et ses copains s’amusent comme tout enfant qui se respecte. Ils vont à l’école et ils s’efforcent de suivre les préceptes qu’on leur inculque. Bien entendu, ils ne peuvent s’abstenir d’observer ce qui se passe autour d’eux, mais sans bien comprendre les tenants et les aboutissants, sans pouvoir traduire le langage parfois codé des adultes. Quand un crime est commis dans leur environnement, ils ont peur de tomber sur l’assassin en fuite. C’est pourtant ce qui arrive à Wang Han, mais, prisonnier de cette peur, il commence par se réfugier dans le secret et le mensonge.
Une bonne idée, mais …
Ce choix d’observer la Révolution Culturelle au travers d’un regard d’enfant était a priori une bonne idée. Elle autorisait une forme de second degré qu’une description plus frontale ne permettait pas d’obtenir. Pour arriver à intéresser pleinement le spectateur occidental, il fallait toutefois éviter de tomber dans le piège du film trop centré sur des histoires de jeunes adolescents, ces histoires qu’on a déjà rencontrées dans des centaines de films et qui sont toujours les mêmes, quel que soit le pays. Ce piège, malheureusement, Wang Xiaoshuai ne l’a pas totalement évité. D’un point de vue documentaire, 11 fleurs est plutôt réussi mais la partie « montée de sève » est un peu trop développée, ce qui nuit au rythme du film.
Résumé
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