Critique : West of Memphis

West of Memphis

États-Unis, Nouvelle-Zélande : 2012
Titre original : –
Réalisateur : Amy Berg
Scénario : Amy Berg, Billy McMilin
Avec : Jason Baldwin, Damien Wayne Echols
Édité par : Sony Pictures Home Entertainment France
Durée : 2h27
Genre : Documentaire
Date de sortie : 18 septembre 2013 – Uniquement en vidéo

Déjà sujet de la trilogie Paradise Lost, le fait divers qui a bouleversé l’Amérique au début des années 1990 est l’objet de ce documentaire passé à Sundance et Deauville l’année dernière. L’histoire en question méritait-elle un film de plus ?

Synopsis : Trois adolescents sont incarcérés pour le meurtre de trois jeunes garçons en Arkansas. 19 ans plus tard, de nouvelles preuves remettent en question leur culpabilité et le fonctionnement du système judiciaire américain.

Dense et complet

Inutile de résumer ici toute l’affaire, le film le fait très bien et dans toutes les largeurs possibles, des débuts à nos jours. On pourra d’ailleurs saluer les efforts de Amy Berg qui a effectué un gros travail de documentariste. Les images sont nombreuses, le propos extrêmement riche et détaillé, il mélange aussi bien les images d’archives que des reportages et interviews crées spécialement pour l’occasion. Bref, West of Memphis devrait vous permettre de tout savoir des fameux WM3 dans ce film produit par Peter Jackson et sa femme, qui interviennent également dans le documentaire. Outre le travail d’enquêteur qu’a mené Amy Berg pour nous restituer les faits avec précision, son film est également très représentatif du système judiciaire américain, différent d’un État à l’autre, lourde machine administrative qu’il est difficile de faire bouger, et très imparfaite, n’ayant pas peur des raccourcis et devenant de fait injuste. Autant le dire, toute cette histoire fait froid dans le dos ! Pourtant on comprend le choix de le sortir directement en vidéo plutôt qu’au cinéma : le tout est tellement dense qu’il en est parfois lourd. Pour qui n’a jamais entendu parler de cette affaire et ne s’y intéresse pas de prime abord, la pilule est plutôt longue à passer : 2h30, un format imposant, pour un documentaire de surcroît. Ensuite il comporte ses parts de frustration car la principale réponse est manquante : qui est le véritable auteur de ces meurtres ? Si les faits sont bien là, aucune preuve ne permet d’affirmer de manière catégorique qui a bien pu commettre ces atrocités. Mais ce n’est pas vraiment le sujet, le film parlant de cette injustice, de ces trois personnes restées 18 ans en prison et de tous les efforts menés pour une maigre relaxe. Au final West of Memphis est intéressant mais un poil longuet : peut-être aurait-il mieux convenu à une diffusion télé en plusieurs épisodes ?

Résumé

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