The Americans : les espions qui venaient de la banlieue

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Lancée le 30 janvier sur la chaine FX, The Americans a très vite bénéficié d’un accueil critique extrêmement positif. Son cast impeccable – Keri Russel et Matthew Rhys en tête – son portrait finement dessiné d’une Amérique en pleine guerre froide et sa tension intelligemment distillée tout au long des épisodes ont fait de la série La bonne surprise de cette saison 2012/13.

Elisabeth et Philip Jennings sont un couple plutôt classique. Mariés depuis 20 ans, ils vivent dans un quartier résidentiel de la banlieue de Washington et ont deux enfants, Paige et Henry. Ils sont tous deux agents de voyage et mènent une vie paisible. En apparence. Elisabeth et Philip sont en réalité deux agents du KGB infiltrés aux USA.

Certaines séries attisent la curiosité avant même qu’elles ne soient diffusées. Ce fut le cas pour The Americans. Ses qualités nombreuses lui ont permis de tirer son épingle dans une masse un peu terne de séries qui ne surprennent plus vraiment.

The Americans 1À l’heure où les séries sont plutôt contemporaines voire futuristes, Joe Weisburg a décidé de situer l’action de The Americans dans les années 80. Ainsi les téléphones portables, oreillettes et autres gadgets sont remplacés par des cabines téléphoniques, des messages écrits et des gros magnétophones. On réalise alors combien les progrès technologiques ont facilité le travail des espions. Comme dans le dernier épisode où le KGB réalise, trop tard, qu’il envoie Philip et Elisabeth droit dans un piège. Il décide alors de leur signaler le danger en faisant circuler dans la ville des voitures banalisées marquées d’un code ordonnant l’abandon de mission. Ce manque d’immédiateté dans la communication rajoute du suspens aux missions qui ne laisse pas les nerfs des téléspectateurs intacts. L’autre caractéristique des années 80 est sa musique très reconnaissable et The Americans n’hésite pas à en jouer (!). Phil Collins, Peter Gabriel, The Cure, Fleetwood Mac tous les grands noms de l’époque sont présents sur la bande originale de cette première saison. Mention spéciale à Games Without Frontiers de Peter Gabriel qui vient ponctuer le dernier épisode de manière exceptionnelle.

Si les créateurs de la série ont apporté un soin particulier à la forme de la série, ce n’est certainement pas en dépit du fond ! Pour exemple, les relations souvent tendues, toujours The Americans - 2compliquées que la série dépeint. La plus importante étant -évidemment- celle entre les deux protagonistes principaux. Elisabeth et Philip -Keri Russell (Felicity) et Matthew Rhys (Brothers and Sisters)- sont censés être mariés. Or ce sont deux espions, deux étrangers qui ont dû partager un toit et se construire une vie en même temps qu’ils apprenaient à se connaître. Mais en vingt ans, leurs sentiments ont changé et certaines de leurs convictions, ébranlées. Et si Philip considère clairement Elisabeth comme sa femme, le contraire n’est pas vrai. Tout comme l’appréciation qu’a Philip pour les États-Unis et qu’Elisabeth abhorre. Elle. Est. Russe.

Sans compter les nombreuses mises à l’épreuve que le « couple » doit subir. En effet il n’est pas rare que, dans le cadre de mission, l’un ou l’autre aille jusqu’à coucher avec des personnes pour récolter des informations. Sous ce même prétexte, Philip va même se marier même avec la secrétaire d’un haut placé du FBI. Elisabeth, malgré sa froideur, est quant à elle réellement tombée amoureuse d’un américain qui a trahi son pays pour rejoindre les rangs du KGB.

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Les autres relations ne sont pas pour autant passer à la trappe. L’amitié dangereuse entre Philip et Stan Beeman (Noah Emmerich, White Collar, The Walking Dead) son voisin, responsable du contre-espionnage au FBI est passionnante. Stan, pourtant fin limier, ne soupçonne pas les activités de Philip tandis que celui-ci clame haut et fort que son rapprochement avec l’agent est seulement stratégique. De même la relation entre Nina (Annet Mahendru) et Stan qui part d’une dynamique claire dominant/dominé -Stan oblige la jeune russe à lui fournir des informations- et qui se termine par une inversion de pouvoir ingénieuse avec Nina qui « monte » en toute discrétion un dossier sur l’agent.

Enfin, la relation à couteaux tirés – et c’est un euphémisme- entre Elisabeth et Claudia (Margo Martingale, Dexter), sa responsable. Elisabeth n’a aucune confiance en sa supérieure, elle va même jusqu’à la passer à tabac, et ne se gêne guère pour lui dire dès que l’occasion se présente. Pourtant elle se doit d’exécuter les ordres qu’elle reçoit. Les scènes que les deux actrices partagent sont un régal de remarques désobligeantes en tous genres particulièrement jouissives.

Les succès critique et public de The Americans ont permis à la série d’être renouvelée relativement tôt dans cette première saison. Et on ne peut que remercier FX pour ce choix judicieux !

Découvrez la bande d’annonce de la série :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=y4D96fPl_hI[/youtube]

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