Phantasm
États-Unis : 1979
Titre original : –
Réalisateur : Don Coscarelli
Scénario : Don Coscarelli
Acteurs : A. Michael Baldwin, Bill Thornbury, Reggie Bannister
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h24
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 4 juillet 1979
Date de sortie DVD/BR : 6 juin 2017
Orphelin depuis peu, Mike découvre que des faits étranges se déroulent dans le cimetière de Morningside. Il remarque un croque-mort à l’allure sinistre porter des cercueils comme s’il s’agissait de simples boîtes de carton, puis de petites créatures encapuchonnées aux activités pas moins suspectes… Effrayé mais curieux, aidé de son ami Reggie, Mike cherche à savoir ce qui se passe réellement. Il n’est pas au bout de ses surprises…
Le film
[4/5]
Si la jaquette de Phantasm, sorti cette année sous les couleurs d’ESC Éditions, annonce fièrement que la saga créée par Don Coscarelli égale les grandes franchises horrifiques telles que Les griffes de la nuit, Vendredi 13 ou encore Halloween, on pourra, sans pour autant ni dénigrer le travail de Coscarelli, ni les qualités du film inaugural, clairement relativiser cette assertion.
Déjà pour une simple question de renommée : encore inédite en France en DVD à ce jour, la saga n’est jamais réellement parvenue à toucher le cœur des amateurs de cinéma horrifique de la même façon que les films créés par John Carpenter, Wes Craven ou Sean S. Cunningham, qui ont tous connu de gros succès au box-office et ont engendré des suites nombreuses et peu espacées dans le temps ; c’est le temps et le succès du film en vidéo qui a permis à Don Coscarelli de signer la première suite de Phantasm… rien de moins que neuf ans après le premier film, et dix-huit ans séparent le quatrième et le cinquième volet de la saga. Il y a donc fort à parier que de nombreux jeunes cinéphiles, trop jeunes ou tout simplement pas nés en 1979, découvrent seulement aujourd’hui le tout premier Phantasm, quand on peut supposer que tout le monde ou presque connaît déjà les films mettant en scène Freddy, Jason ou Michael Myers, disponibles en vidéo depuis de nombreuses années.
L’autre élément qui nous fait tiquer dans le fait de comparer le « Tall Man » (ou l’homme en noir en VF) aux autres grands boogeymen de l’histoire du cinéma fantastique, c’est que le personnage en question n’est finalement qu’un élément parmi d’autres au sein d’un univers fantasmagorique très riche, imaginatif et, il faut l’avouer, assez barré dans son genre. Ce qui fait donc vraiment tout le sel de Phantasm, c’est bel et bien la personnalité du scénariste / réalisateur Don Coscarelli, qui signait il y a presque quarante ans un film décidément très éloigné de ceux réalisés à la même période par ses confrères Masters of horror : comme son titre l’indique clairement, le film se démarque, dans son dernier tiers tout du moins, de toute idée de « réalisme », nous livrant une espèce de cauchemar éveillé où le spectateur perdra tout repère. Impossible de prédire à l’avance les événements se déroulant durant la dernière demi-heure de Phantasm : Coscarelli n’est en effet limité sur ce premier film que par son budget, mais parvient néanmoins à livrer un film dont la bizarrerie, encore renforcée par un acte final en forme de twist très étonnant, demeure toujours aussi palpable de nos jours.
Le DVD
[4,5/5]
Le DVD de Phantasm, édité par ESC Éditions est à l’image des sorties vidéo d’un éditeur décidément bien aguerri au format : la galette propose un impressionnant piqué et un encodage bien maîtrisé. En deux mots, le transfert compose parfaitement avec les limites du support DVD (on note certes une granulation un peu excessive durant les scènes nocturnes, mais il s’agit d’une des limites intrinsèques du format) et offre un spectacle globalement propre, sans écueil majeur à déplorer. On suppose que le rendu est meilleur en Blu-ray, mais l’éditeur n’a malheureusement pu nous fournir de Blu-ray sur ce titre. Niveau son, la VO anglaise est encodée en Dolby Digital 5.1, et bénéficie d’une spatialisation très efficace ainsi que d’une dynamique ample. La version française, uniquement proposée en Dolby Digital 2.0 d’origine souffre de quelques chuintements / craquements, mais cela fait plaisir de redécouvrir le film comme durant notre enfance (on pense notamment à la réplique culte « C’était surement Jimmy, le petit mongolien d’à côté ! »).
Dans la section suppléments, on trouvera, outre les traditionnelles bande-annonce et galerie photos, une intéressante présentation du film signée Guy Astic et Julien Maury. Cette dernière s’avère assez intéressante, même si l’on regrette que les deux intervenants, si passionnés soient-ils, n’aient pas pris soin de revoir les films de la saga Phantasm avant d’enregistrer leurs propos. On terminera avec un entretien avec Angus Scrimm et Don Coscarelli enregistré pour la TV américaine en 1979, ainsi qu’une intervention d’Angus Scrimm à la convention Fangoria en 1989. Ces deux featurettes d’époque sont assez formidables, et sont à eux deux une évidente démonstration de l’esprit et de la fantaisie d’Angus Scrimm en dehors du plateau. Un excellent moment !