Les Disparus de Saint-Agil
France : 1938
Titre original : –
Réalisateur : Christian-Jaque
Scénario : Jean-Henri Blanchon, Pierre Véry
Acteurs : Erich von Stroheim, Michel Simon, Armand Bernard
Éditeur : Pathé
Durée : 1h38
Genre : Aventures, Fantastique
Date de sortie cinéma : 13 avril 1938
Date de sortie DVD : 16 décembre 2015
Trois élèves du collège de Saint-Agil qui préparent en secret leur départ en Amérique, disparaissent mystérieusement les uns après les autres après avoir surpris une nuit, un homme louche dans l’établissement. Un professeur est assassiné après une dispute avec un de ses collègues…
Le film
[5/5]
Classique inaltérable du cinéma français, Les disparus de Saint-Agil est un film sur lequel le temps semble n’avoir aucune réelle emprise. Adapté, comme Goupi mains rouges, d’un roman de Pierre Véry, le film de Christian-Jaque nous transporte au cœur d’un internat de jeunes garçons à l’aube de la deuxième Guerre Mondiale. Les trois gamins, bluffants de naturel et organisés en société secrète (les « chiche capons »), donnent le ton dans une aventure flirtant doucement avec le fantastique. Car la réussite du film de Christian-Jaque tient, en plus de ses acteurs formidables (Michel Simon, Robert Le Vigan, Erich Von Stroheim), à une ambiance étrange, proposant une série de portraits au cœur de laquelle les adultes se révèlent tous aussi attachants que parfois très inquiétants.
Passionnant, rythmé et véritablement jouissif pour le spectateur nageant en plein mystère, de fausses pistes en chaussetrappes, Les disparus de Saint-Agil impose encore en 2015 son incroyable modernité, et réconciliera à coup sûr même les plus allergiques à un certain cinéma baignant dans la « naphtaline ». S’adressant avec un sens du spectacle absolu à la fois aux adultes et aux enfants, réunissant les générations dans la même soif d’aventures et de mystère, le film de Christian-Jaque nous propose un grand bol d’air frais filmique, aidé par des dialogues poétiques et savoureux signés Jacques Prévert et une caméra libre comme l’air.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Les trois nouveaux « classiques » édités en Blu-ray par Pathé ce mois-ci (Goupi mains rouges, Les disparus de Saint-Agil et L’assassinat du père Noël) affichent une forme insolente, prouvant à nouveau le soin maniaque apporté par l’éditeur à ses restaurations de films de patrimoine. L’image est d’une belle stabilité, le grain d’origine est scrupuleusement respecté, le piqué est d’une étonnante précision et les contrastes pointus accentuent l’impression de profondeur de l’ensemble. Une réussite totale. Côté son, les films sont proposés dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 propres et clairs, restituant parfaitement les dialogues.
Du côté des suppléments, les trois films proposent les habituelles bandes-annonces ainsi que le même et très intéressant documentaire sur la restauration des films de cette vague. On continue avec dans un premier temps une discussion entre Noël Véry (fils de Pierre), Pierre Tchernia et Robert Rollis, enfant-acteur du film, qui nous livrent des anecdotes amusantes sur le tournage du film. Dans un second temps, on retrouvera Noël Very aux côtés de Francis Lacassin et Jacques Baudou, spécialistes de l’œuvre de son père, qui nous donneront des informations très intéressantes sur le contexte historique dans lequel Les disparus de Saint-Agil prenait place.