Stake Land
USA : 2010
Titre original : Stake Land
Réalisateur : Jim Mickle
Scénario : Jim Mickle et Nick Damici
Acteurs : Nick Damici, Connor Paolo, Michael Cerveris
Distribution : Off Hollywood Pictures
Durée : 1h38
Genre : Epouvante-horreur
Date de sortie : Date de sortie
Globale : [rating:3][five-star-rating]
Les États-Unis sont devenus des terres de désolation. Une infestation massive de vampires putrides a plongé le pays dans un fondamentalisme sectaire tout aussi ravageur. Ce triple danger qui guette en permanence les protagonistes de Stake Land dépeint le traditionnel triptyque du film post apocalyptique : une poignée de survivants évoluant dans le chaos de la civilisation, en proie à l’extinction de l’espèce humaine et à la folie des hommes.
Synopsis : « L’Amérique est une nation perdue. Quand une épidémie de vampirisme frappe le pays, les hommes sont obligés de fuir pour échapper aux bêtes sauvages assoiffées de sang que sont devenus les morts. Les villes ne sont plus que des cimetières et, à la tombée de la nuit, les survivants terrifiés se rassemblent dans les petits villages. Un mystérieux fugitif à la traque des vampires, prend sous son aile le jeune Martin dont la famille vient d’être sauvagement assassinée sous ses yeux. Accompagnés d’une religieuse ayant perdu la foi et d’une jeune femme enceinte, ils sillonnent le pays en direction du Canada, «nouvel Eden» selon les rumeurs… »
Vampire vous avez dit vampire ?
Stake Land est la seconde collaboration entre le réalisateur Jim Mickle et son acteur fétiche Nick Damici, suite à Mulberry Street (2006), autre film de survie face à une invasion dévastatrice. Il fut projeté en compétition internationale de la 4e édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (2011). L’acteur emblématique et son réalisateur ont tout deux apporté leur contribution à l’écriture du scénario. Et disons le de suite, l’histoire du film manque curieusement de mordant. Le récit semble avant tout servir une atmosphère en apesanteur qui nous transporte tout au long d’un road-movie pédestre aussi linéaire que l’asphalte de la Vallée de la mort.
Les influences du film transpirent sur sa pellicule comme si l’hommage fiévreux était totalement assumé. On ne peut s’empêcher de penser à The Road de Cormac McCarthy ou à Vampires de Carpenter. Les acteurs semblent avoir profité d’une bonne direction et leur jeu sonne juste, sans effusion de sentimentalisme, marqués par l’animosité ambiante. Le jeune Martin, pour qui ne reste que l’espoir d’une terre promise, fera progressivement l’apprentissage de la survie en milieu hostile grâce aux enseignements de son mentor Mister. Ce sera toujours l’occasion pour nous de réviser les règles élémentaires du jeu de massacre : pour éviter une trachéotomie artisanale laissez tomber les gousses d’ails et préférez le pieu format javelot droit au coeur. Et pour votre petit pécule n’oubliez pas de prélever les canines des berserkers qui s’arrachent sur le marché des chasseurs de tête. Les autres créatures, communément appelés goules, ne sont que des espèces inférieures de suceurs de sang, bien moins cotés que les « vampires mutants ». L’apparition cyclique des vampires est toujours l’occasion de se divertir en observant l’élève et son maître bricoler d’astucieux pièges à la nuit tombée.
Un trekking-survival contemplatif où l’on ne s’attarde pas pour le pique-nique
Le trekking survival de notre attachant groupe de survivants est rythmé par de lancinantes compositions musicales associant piano et violon. Une belle réussite, toute en retenu, évoquant Satie dans ses moments les plus mélancoliques. La photographie magnifie les grands espaces nord-américains, à mesure que Martin et Mister progressent vers le Canada et son utopique terre providentielle.
On regrettera cependant que le film s’enlise progressivement dans une contemplation pompeuse qui finit par lasser. Le récit est un livre ouvert. Comme dans bon nombre de films post-apocalyptique le danger le plus menaçant jaillit des entrailles de la civilisation. Les dérives sociales sont ici incarnées par Michael Cerveris en gourou sectaire réhabilitant la mode du crucifix sous toutes ses déclinaisons (couvre-chef crucifix, tatouage crucifix, nonne crucifix, chasseur de prime crucifix…).
Résumé :
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