Sous les jupes des filles
France : 2014
Titre original : Sous les jupes des filles
Réalisation : Audrey Dana
Scénario : Audrey Dana, Raphaëlle Desplechin, Murielle Magellan
Acteurs : Alice Belaïdi, Julie Ferrier, Géraldine Nakache, Vanessa Paradis
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h56
Genre : Comédie
Date de sortie : 4 juin 2014
Note : 1/5
La nouvelle plaie du cinéma français ? Ces comédies de femmes faussement décalées mais qui se révèlent aussi bêtes que leurs équivalents au masculin. Comment et pourquoi sont-elles autorisées à encombrer nos écrans qui n’ont pourtant rien fait de mal pour mériter ça ? Sous les jupes des filles n’est qu’un énième jalon dans cette triste série. Vulgaire, pourquoi pas… mais pas drôle, c’est inacceptable !
Paris. 28 premiers jours du printemps. 11 femmes. Mères de famille, femmes d’affaires, copines, maîtresses ou épouses… Toutes représentent une facette de la femme d’aujourd’hui : Complexes, joyeuses, complexées, explosives, insolentes, surprenantes… Bref, un être paradoxal, totalement déboussolé, définitivement vivant, FEMMES tout simplement !
Les infidèles en mode féminin
Après une discussion avec Gilles Lellouche au moment de la sortie des Infidèles, Audrey Dana a eu l’idée d’esquisser une cartographie de la femme d’aujourd’hui. Elle réunit onze personnalités fortes du cinéma français pour camper cet état des lieux. Hélas la comédienne révélée par Claude Lelouch avec Roman de Gare rate totalement son passage derrière la caméra. Pourtant écrit par quatre femmes, ce film souffre d’une grande misogynie et agace d’autant plus prodigieusement qu’il s’éternise sur un peu plus de deux heures.
Tout n’est heureusement pas raté grâce à quelques prestations convaincantes en particulier. Géraldine Nakache est le véritable moteur de cette comédie en mère de quatre enfants surprise par son désir soudain pour la baby-sitter sexy et croqueuse de dames campée par Alice Taglioni. Vanessa Paradis est une femme d’affaires accomplie qui se rend compte soudain qu’elle n’a pas d’amis et Alice Belaïdi son souffre-douleur avant de devenir sa complice. Julie Ferrier est relativement drôle en chauffeur de bus dont les tics faciaux révèlent ses frustrations.
Cours dire aux femmes faibles
Le reste de la troupe échoue à exister, à commencer par la réalisatrice qui s’est réservée le rôle le plus pénible – c’est généreux – mais aucune des autres ne relève le niveau. Laetitia Casta souffre de problèmes gastriques quand elle est émue par Pascal Elbé, Audrey Fleurot se retrouve encore une fois dans son emploi de femme libérée mais qui souffre quand même (Les gazelles encore récemment). Pire, Marina Hands, Sylvie Testud et Isabelle Adjani semblent être là par hasard, comme attirées par la lumière de projecteurs qui ne les mettent pas en valeur. Le final, un flashmob qui les réunit toutes sur la place du Trocadero, est un sommet de pathétique gênant.
Douzième femme mais absente de l’affiche pour cause de temps de présence limité – tant mieux pour elle – Laure Calamy, révélée par Un monde sans femmes, est excellente dans une scène où sa rage explose face à une Vanessa Paradis qui en reste bouche-bée. Cette comédie pas du tout drôle (ce qui est toujours un problème !) est victime d’un nombre trop imposant de personnages qui sont à peu près tous insuffisamment caractérisés, voire totalement inutiles. Les personnages masculins sont inexistants, Marc Lavoine, Pascal Elbé, Denis Podalydès ou Alex Lutz étant, signe des temps, filmés comme des objets.
Résumé
Ces femmes hystériques qui peuplent de plus en plus notre cinéma ne font que ce que les petites filles rêvent, attendre le prince charmant pour donner un sens à leur vie. Loin d’un esprit qui animait sa réunion de vedettes féminines autrement réjouissante du Bal des actrices de Maiwenn, réunion. Qu’Isabelle Adjani avait refusé de rejoindre ! Comme quoi, quitte à se tromper, autant le faire en beauté !