Shame
Grande Bretagne : 2011
Titre original : Shame
Réalisateur : Steve McQueen
Scénario : Abi Morgan
Acteurs : Michael Fassbender, Carey Mulligan, James Badge Dale
Distribution : MK2 Diffusion
Durée : 1h39
Genre : Drame
Date de sortie : 7 décembre 2011
3,5/5
Depuis la rentrée, les magazines culturels et féminins n’ont eu de cesse de nous vanter les mérites du beau Ryan Gosling. Pourtant, en cette fin d’année, c’est un autre bon parti qui se démarque : Michael Fassbender. Après avoir incarné le jeune Magneto dans X-Men : Le Commencement, l’acteur endosse le rôle d’un obsédé sexuel dans le nouveau film de Steve McQueen, Shame.
Synopsis : Brandon est un trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. Son quotidien est dévoré par une seule obsession : le sexe. Quand sa soeur Sissy, chanteuse un peu paumée,arrive sans prévenir à New York pour s’installer dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie.
Une technique en miroir du protagoniste
Shame est le deuxième long métrage du réalisateur après Hunger en 2008 (Caméra d’or à Cannes). McQueen avait déjà fait appel à Fassbender dans son précédent film et la complicité qui s’installe renforce la puissance émanant du propos. Shame est un film constat ou contemplatif. Les plans sont assez longs (Carey Mulligan chantant New York, New York, ou plan-séquence de Brandon faisant son jogging). L’action est peu découpée, le nombre de plans est réduit, mais l’ensemble est maitrisé.
Une force tranquille
Le réalisateur nous présente la vie et les souffrances de Brandon, sans jugement, ni orientation. Seule l’opinion que portent les personnages sur eux-mêmes est importante et donne une vraie force brute et silencieuse au film. A l’image de son personnage mutique, le réalisateur filme son sujet de manière lente, mais directe : une sexualité du 20e siècle dans une ville en ébullition. Brandon est un personnage à la dérive, se laissant parfois submerger par son obsession, quitte à le hanter par la suite. Il se cherche, il ne sait plus s’il doit s’adapter ou changer.
Carey Mulligan (Une éducation, Drive) incarne la sœur, Sissy, qui tente d’aider son frère malgré la lourde présence de ces problèmes personnels. L’actrice est comme d’habitude très douée et nous fait passer beaucoup d’émotions. Chacun essaye d’aider l’autre au détriment de ses propres angoisses.
Sex, sex and sex
McQueen filme la sexualité de manière franche, qui parfois peut mettre mal à l’aise, car les scènes sont entières et assez longues, mais ne tombe jamais dans la pornographie ou la vulgarité. L’intimité des corps est dévoilée, mais toujours dans une recherche esthétique. Le « plan » à trois final est ressenti comme un climax, les corps se caressent et s’entrechoquent, la jouissance se mêle à la honte. La boucle est alors bouclée, des évènements se sont produits, parfois tragiques, mais Brandon semble revenu à la case départ. Son obsession l’a englouti.
Le film est interdit aux moins de 12 ans en France, mais n’a subi aucune interdiction totale de diffusion dans d’autres pays. Il a été nominé dans de nombreux festivals et l’acteur principal a remporté le prix d’interprétation masculine à la Mostra de Venise 2011 et au British Independant Film Award. Fassbender sera également à l’affiche chez Cronenberg dans A dangerous method.
Résumé
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