Le 2 disparaît le comédien britannique Pete Postlethwaite. Une filmo jalonnée de succès (Amistad de Spielberg, Le dernier des Mohicans de Michael Mann, Usual Suspects de Brian Singer), d’un film clé (Au nom du père de Jim Sheridan, avec une nomination aux Oscars) et d’un film culte avec un rôle de chef d’une fanfare qu’il mène aux championnats (Les Virtuoses, 1999). Avec un discours d’une rage inouïe contre le thatchérisme qui restera dans les mémoires.
Le 3, c’est Georges Staquet qui nous quitte. Comédien discret à l’impressionnante filmographie, il avait joué sous la direction de cinéastes aussi différents que Godard, Boisset, Lelouch et même René Clément (Le jour et l’heure et Paris brûle-t-il).
Un début de mois qui n’attire pas foules dans les salles
Le 5, premiers films de l’année. Même la pluie malgré l’excellent Gael Garcia Bernal ne franchit pas les 250 000 entrées. Même déception pour Sofia Coppola qui doit se dire que les spectateurs sont bien Somewhere, mais où ? Pas devant son film qui finit sa course en dessous du demi-million. C’est finalement une comédie romantique française de belle facture, La Chance de ma vie avec un François-Xavier Demaison dans l’histoire d’un mec paumé et amoureux qui réussit le plus joli score du mois pour un film français avec plus d’un million de visiteurs.
Le 9, l’auteur de films de pur divertissement assumés Peter Yates s’éteint. On lui doit notamment Bullitt avec Steve Mc Queen et La Guerre de Murphy avec Peter O’Toole.
Le 12 déboule le premier gros choc de l’année. Même si seulement 300 000 spectateurs vont voir Incendies de Gilles Villeneuve (beau score pour un film indépendant sorti surtout en circuit « Art et essai »), le film marque au fer rouge. Arriety le petit monde des chapardeurs, cartoon pour les petits attire près de 900 000 fans. Lanvin garde la côte avec le million largement dépassé avec Le fils à Jo malgré une critique plutôt tiède. Le nouveau Michel Gondry, The green hornet récolte 750 000 aficionados alors que Nicolas Cage, définitivement perdu pour les rôles à la mesure de son talent, ne rassemble même pas le million avec Le dernier des templiers. Autre échec très injuste, l’excellent Poupoupidou avec un Jean-Paul Rouve grandiose de sobriété, stagne en dessous des 200 000 entrées.
Susannah York disparaît Le 15 janvier 2011
Le 15 janvier disparaît celle qui fut embringuée dans le fou marathon d’ On achève bien les chevaux de Sydney Pollack (avec nomination à l’Oscar), Susannah York. Son rôle de schizophrène meurtrière dans Images de Robert Altman (1972), lui avait valu le Prix d’interprétation à Cannes.
Le 19 janvier, le roi Clint, malgré une presse plus fraiche que pour ses précédents opus, réussit le carton avec son Au-delà, film fantastico-catastrophe dans lequel il embarque Cécile de France et Matt Damon. Presque deux millions de spectateurs restent fidèles au vénérable « papy Eastwood ».
Le 24, c’est le producteur allemand Bernd Eichinger qui s’éteint. On trouve dans sa filmo Le Nom de la Rose d’Annaud et quelques films de son pays natal qui avaient franchi les frontières : Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée d’Uli Edel, L’Histoire sans fin de Wolfgang Petersen, La Chute d’Oliver Hirschbiegel et tout récemment Le Parfum de Tom Tykwer, film sur lequel les plus grands s’étaient cassé les dents.
Le 26, la toujours impeccable Clothilde Hesme est à l’affiche de Angèle et Tony qui attirera plus de 200 000 spectateurs, très joli score pour un film au circuit d’exploitation plutôt modeste. Surtout que la concurrence était rude avec Jack Nicholson, Owen Wilson, Reese Witherspoon à l’affiche tous trois de Comment savoir. Question qu’on se pose encore quant au score de ce film qui s’effondre avant même de décoller avec 120 000 entrées au compteur. Un four total. Après Truffaut, Godard, Chabrol et plus récemment Pascal Bonitzer, c’est un autre ancien des « Cahiers du cinéma » qui sort un film. Malgré la présence de Philippe Katerine et Julie Depardieu, Je suis un no man’s land porte admirablement son titre : les salles sont désertes. Benoît Magimel dans le rôle de L’Avocat fait maigre audience avec moins de 70 000 visiteurs. Et c’est Peter Weir (Witness, Le cercle des poètes disparus) qui fête son grand retour avec Les chemins de la liberté qui attirera 900 000 spectateurs. Comme quoi, les histoires d’évasion rassemblent encore les peuples…
Le 30, c’est l’un des plus grands compositeurs de musiques de films qui disparaît. John Barry s’éteint à l’âge de 77 ans, laissant derrière lui des BO qui firent le tour du monde dont Out of Africa et Danse avec les loups qui lui valurent un oscar. Premier mari de Jane Birkin, il avait composé notamment les musiques de plusieurs James Bond, même si son credo restait plutôt les mélodies romantiques.
Schizophrénie et Paranoïa sont les thèmes du festival de Gérardmer
Le même jour, le festival du film fantastique de Gérardmer présidé par Dario Argento couronne pour sa 18ème édition le cinéma coréen. Le Grand Prix est accordé à Bedevilled de Jang Cheol-soo et J’ai rencontré le diable de Kim Jee-Woon repart avec trois prix (critique, jury jeunes et public). Le thème de cette édition était « Schizophrénie, Claustrophobie, Paranoïa … et autres petites joies de l’existence ».