Renoir
France : 2011
Titre original : –
Réalisateur : Gilles Bourdos
Scénario : Gilles Bourdos, Jérôme Tonnerre
Acteurs : Michel Bouquet, Christa Theret, Vincent Rottiers
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h51
Genre : Drame
Date de sortie : 02 janvier 2013
2,5/5
De superbes images, des comédiens au top mais un traitement désespérément propret, aseptisé qui alourdit un propos qui aurait pu être passionnant. De la qualité française où ne s’immisce aucune fantaisie dans la mise en scène. La peinture et le cinéma ne font décidément pas souvent bon ménage…
Synopsis : Dans son immense demeure provençale des « Collettes », Auguste Renoir, au crépuscule de son existence est un peintre comblé. Il reçoit Andrée, plantureuse à souhait qui va lui servir de modèle. Son fils Jean, futur auteur de « La bête humaine » et « La grande illusion », revient blessé de la guerre avec pour seule idée d’y repartir une fois sa convalescence terminée. La belle Andrée ne le laisse pourtant pas indifférent.
Un beau livre d’images
Si la rencontre de Pialat avec Van Gogh avait fait des étincelles et mené Jacques Dutronc jusqu’au César amplement mérité, elle constitue une quasi exception dans l’histoire du 7ème art dès que ce dernier se mêle de peinture. L’académisme s’y invite plus souvent qu’à son tour, le processus créatif se contentant d’être tout juste effleuré, à l’image de ce pinceau avec la toile qu’il caresse le temps d’une retouche dans tous les biopics de peintres. « Renoir », qui accumule aussi quelques poncifs dans son dialogue pour tenter d’élaborer un vademecum du parfait artiste peintre, n’échappe pas à ce travers.
Techniquement, le travelling est ici roi, posant l’ensemble du film sur des rails qu’il ne quittera jamais. Quand déraille le train-train, ses arrières sont assurés avant même la sortie de route. Pas de caméra à l’épaule, du cadrage hyper léché en permanence, chaque plan étant baigné d’une constante lumière, certes fort belle, mais figeant tout le sujet dans un immobilisme que les passions ne feront guère exploser. La musique, pourtant très réussie, d’Alexandre Desplat, va enfoncer plus encore le propos dans cette veine contemplative d’où n’émerge ni bruit ni fureur. Les personnages semblent figés, comme arrêtés dans une temporalité que renforce une quasi unité de lieu.
Heureusement, l’ensemble est sauvé par des comédiens en grande forme. Michel Bouquet incarne un Renoir plus vrai que nature face à la pulpeuse Christa Theret, toujours impeccable et l’envoutant Vincent Rottiers qui, même si un peu trop beau pour être Jean Renoir, livre une composition tout en nuances.
Résumé
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