Nouveau Souffle (Atmen)
Autrichien : 2011
Titre original : Atmen
Réalisateur : Karl Markovics
Scénario : Karl Markovics
Acteurs : Thomas Schubert, Karin Lischka, Gerhard Liebmann
Distribution : ASC Distribution
Durée : 1h 38min
Genre : Drame
Date de sortie : 14 mars 2012
3,5/5
Lorsqu’on évoque le cinéma autrichien, le premier nom qui vient à l’esprit est évidemment celui de Michaël Haneke. Celui qui est un des réalisateurs contemporains les plus importants n’est pourtant pas le seul à avoir une stature internationale. Rien qu’au dernier Festival de Cannes, deux films autrichiens ont marqué critiques et spectateurs par leur force et leur originalité : Michael de Markus Schleinzer, dans la compétition officielle, et Nouveau Souffle de Karl Markovics à la Quinzaine des Réalisateurs. Rappelons nous, également, que Les Faussaires, de Stefan Ruzowitzky, avait obtenu l’Oscar du meilleur film étranger en 2008. Et qui était l’acteur principal des Faussaires ? Karl Markovics, connu également pour son rôle dans la série Rex, chien flic !
Synopsis : Roman Kogler, 18 ans, a déjà purgé la moitié de sa peine dans un centre de détention pour mineurs et pourrait être libéré sur parole. Il a cependant peu de chances : il n’a aucune famille et ne s’adapte pas en société. Après de nombreuses tentatives, il trouve un travail de réinsertion à la morgue de Vienne. Un jour, il tombe sur le cadavre d’une femme qui porte son nom de famille. Même s’il découvre vite que ce n’est pas sa mère, Roman part alors à la recherche de son passé et de sa mère.
Un film, trois sujets
Acteur réputé, Karl Markovics a attendu la quarantaine bien avancée pour se lancer dans la réalisation de son premier long métrage. Lorsqu’il a écrit lui-même le scénario de ce film, Karl Markovics n’a pas recherché la facilité. En effet, son film aborde trois sujets aussi graves l’un que l’autre : une mère qui a abandonné son enfant, la prison pour les mineurs et le monde des pompes funèbres. A 18 ans, Roman est en prison pour avoir tué un gamin de son âge. Sa peine étant alors à moitié purgée, il peut prétendre à passer en liberté conditionnelle. Sans famille pour l’accueillir, a priori très mal adapté à la vie en société, sa seule chance est de trouver un travail de réinsertion. Après quelques tentatives, il arrive à trouver un travail à la morgue de Vienne. Un travail qui va, par hasard, déclencher un déclic dans son existence : le cadavre d’une femme porte le même nom que lui. Et si c’était sa mère ? Cette mère qui l’a abandonné lorsqu’il avait un an et qui, lorsqu’il l’aura retrouvée, vivante, lui dira que l’abandonner a été la meilleure chose qu’elle ait faite de sa vie.
Une réalisation bien documentée
Réalisateur débutant, Karl Markovics arrive à mener son film de façon très convaincante. Il a su manifestement bien se documenter, tout autant sur les prisons pour mineurs que sur le travail des employés des pompes funèbres. Markovics a délibérément choisi de réduire les dialogues à ce qui est vraiment indispensable. Cette absence de superflu ne nuit absolument pas à la peinture de l’évolution des rapports entre Roman et ses nouveaux collègues, passant du rejet à une forme de sympathie. Bien décrits également et tout aussi intéressants, les rapports entre Roman et l’éducateur qui le suit pour sa mise en liberté conditionnelle. Autre réussite de Karl Markovics, le choix de l’acteur interprétant Roman. Sur les 300 candidats qui se sont présentés, il a choisi Thomas Schubert, qui, pour son premier film, sait allier présence et sobriété pour donner un visage et un corps très crédibles à un jeune homme à la recherche de son identité. Quant à la musique originale de Herbert Tucmandl, elle accompagne joliment ce premier film prometteur.
Résumé
Si l’addition de trois thèmes difficiles ne vous rebute pas, si vous ne rechignez pas devant une fiction qui sait décrire avec véracité le monde de la mort et celui de la prison, vous avez toutes les chances d’apprécier ce premier film de Karl Markovics.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IGb6whna9mA[/youtube]