Critique : Nikita, la série TV

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Nikita

États-Unis : 2010
Titre original : –
Réalisateur : Craig Silverstein, McG, Peter Johnson
Scénario : Craig Silverstein
Acteurs : Maggie Q, Shane West, Lyndsy Fonseca, Xander Berkeley
Production : Warner Bros. Television, Wonderland Sound and Vision
Durée : 1 saison, 16 épisodes (en production)
Genre : Action, Aventure
Date de sortie : Courant 2011 sur TF1

Note : 3,5/5

Nikita est une série créée par Craig Silverstein en 2010 et diffusée sur The CW. Bien entendu, cette série est une inspiration totale du film de Luc Besson, du même nom. Ce film qui a déjà donné lieu à plusieurs adaptations, est ici complètement remis au goût du jour. La série nous emmène avec elle dans le monde de l’espionnage et des organisations malsaines. Pour être franche, lorsqu’un film comme Nikita, merveille culte du cinéma, est repris et repris et repris, on ne s’attarde jamais vraiment et la déception se fait vite sentir. Contre toutes attentes, cette série est absolument bien orchestrée. Successeur d’Alias, on peut compter sur Maggie Q et ses petits camarades pour un aller simple au coeur des organisations corrompues américaines, russes et j’en passe, en emportant le succès mérité au passage.

Nikita est une jeune femme errant au hasard de la vie avant d’être recrutée par une organisation secrète, la Division. Elle y aura pour but d’éliminer, de surveiller et d’obéir sans poser de questions. La Division, société mystérieuse gouvernementale, transforme cette jeune femme ainsi que d’autres enfants désorientés, en machines à tuer et obéissantes à leurs formateurs. Grâce au hasard de la vie, Nikita tombe un jour amoureuse. Règle principale, sur les relations amoureuses proscrites, de la Division ignorée, Nikita compte bien profiter de son amour jusqu’au jour où l’organisation fait assassiner son compagnon. Ce drame lui fait ouvrir les yeux sur son rôle au sein de la Division. Elle s’impose pour but d’éliminer cette organisation, qui au grand malheur de Nikita, tombe petit à petit aux services des plus grands corrompus de ce monde. Michael, agent majeur de la Division a entrainé Nikita et doit désormais, la “ramener”…

La première collaboration de Craig Silverstein (Bones, Dead Zone) avec McG (Terminator renaissance, Terminator 5, Charlie’s Angel) ammène The CW a faire de la place dans ses programmes pour y caser ce bijoux de série. Diffusée le jeudi soir après le blockbuster Vampire Diaries, Nikita amasse, lors du premier épisode, 300 000 téléspectateurs de plus que celui -ci et 570 000 de plus pour le deuxième. Malgré un premier épisode un peu faible en contenu, il faudra attendre l’épisode 3  pour vraiment s’immerger de la soif de vengeance de l’héroïne. On a l’impression que les épisodes s’améliorent avec le temps. Après des scènes de combat un peu brouillon, un second rôle un peu hésitant, le casting se révèle compétent au fur et à mesure que l’histoire prend forme. The CW a annoncé d’ailleurs, que la première saison serait complète vu l’audience qu’elle procure à la chaîne. Un nouveau né détrône Vampire Diaries et Hellcats, quelle audace ! Le film de Luc Besson s’offre là une seconde vie. Une adaptation innovante qui a le mérite de respecter l’histoire et d’avoir sa propre franchise.

Si le succès est annoncé d’avance, cela peut-être aussi dû au jeu des acteurs, qui, à la surprise générale, ne sont pas des acteurs de séries en premier lieu, mais des acteurs qui ont déjà un bon parcours derrière eux. Si je  dois commencer par l’héroïne, Maggie Q (Die Hard 4, Les 3 royaumes), je dirais tout simplement qu’il n’y avait qu’elle pour le rôle de Nikita. Adepte des sports de combats en tout genre, elle est aussi dotée d’un charisme à vous couper le souffle et, ne le nions pas, une plastique de rêve qui reste toujours utile pour tromper l’ennemi, entre autre. Cependant, pour moi, elle n’est pas crédible en jeune femme sensible et pourrait vite tomber dans le mélodramatique. On peut lui attribuer un grand mérite pour son interprétation, ses performances sont majoritairement saluées, mais il lui manque ce petit truc qui fait qu’on ai envie de la plaindre. On comprend, tout au long de la première saison, les épreuves qu’elle a enduré. Mais l’émotion ne lui va pas. Peut-être parce qu’on ne se souvient tous que de ses performances remarquables en tant que tueuse sans coeur et froide dans « Die Hard 4″ ou froide et distante en général. Elle se trouve à deux doigts de la perfection.

A ses côtés, nous avons le plaisir de découvrir Alexandra (Lyndsy Fonseca; Desperate Housewives, Kick Ass, How I Met Your Mother) comme on ne la connaissait pas. La petite fille modèle Dylan de « Desperate Housewives » ou des « Feux de l’amour » est méconnaissable. Ancienne junkie, elle se retrouve malgré elle au coeur de l’histoire. Le premier épisode nous laisse perplexe sur ses talents. Mais le deuxième fait plein phare sur cette jeune actrice et nous laisse nous régaler de son talent. Voila ce qui manquait aux deux doigts de perfection de Maggie Q, un second rôle plein de secrets, de douleur et de sentiments. Paire gagnante. Sans trop en dévoiler, le rôle d’Alex va prendre une grande place dans l’histoire de la Division et dans la vengeance de Nikita. Alex, fille de personne, élevée en famille d’accueil, ancienne droguée, est dotée d’une rage de vivre impressionnante. Merci à Lyndsy pour son interprétation convaincante et son caractère sensible qui plaît tant.

Vous souvenez vous du charmant docteur tatoué, de 4 saisons d’« Urgences », Ray Barnett? Bien sur que oui, Shane West (La ligue des gentlemen extraordinaires, Conspiracy) campe ici le rôle de Michael, agent majeur de la Division, c’est à lui que revient la (dure) tâche de ramener Nikita au bercail. Si ses talents de séducteur n’ont plus besoin d’être prouvés, ses talents de dur à cuir, par contre, ne sont pas aussi bien développés. Ancien formateur de Nikita, on comprend tout de suite qu’il y a ou qu’il y a eu quelque chose entre eux. Une étincelle, une romance ou une aventure. Sa prestation reste basique, sans grande surprise. Déjà à l’essai dans « Conspiracy », il n’avait pas convaincu les foules. Son côté sentimental envers Nikita est touchant à souhait, mais son côté autoritaire et meneur de troupes laisse un peu à désirer. Il n’ose pas s’impliquer vraiment dans son rôle et ça en devient dommage.

Quant au directeur de la Division, Percy (Xander Berkeley; Kick Ass, Faster, 24h chrono), il est agaçant, horripilant et tête à claques. Il n’est pas souvent au centre de l’action mais son personnage a tout du méchant monsieur qu’il ne vaut mieux pas avoir dans son entourage. Un personnage atypique qui n’inspire pas du tout confiance et qui va se révéler encore moins attachant dans la suite des épisodes. Percy est une pièce maîtresse au sein de l’organisation et c’est avec talent que Xander Berkeley donne vie à ce personnage.

En France la série est encore inédite, programmée sur TF1 courant 2011, elle va surprendre c’est sur, mais aussi sortir la télévision du cercle des séries d’actions qu’elle connaît aujourd’hui. Les gentils sont gentils et les méchants sont méchants. Dans Nikita, les personnages doivent, justement, faire face au revers des sentiments, ce qui va les amener à faire des choix qui ne seront pas adaptés à leurs catégories gentils/méchants. Nikita est une fugitive recherchée et Michael, un méchant au trop plein de sentiments. Tout deux vont avoir à faire des choses qui ne collent pas à leurs “catégories” de personnage et c’est tant mieux. Coups en traître, retournements de situations alimentent cette première saison juste ce qu’il faut pour se laisser tenter.

Au passage, vous remarquerez un certain Birkhoff, interprété par Aaron Stanford que l’on a pu voir dans « X-men » (Pyro) ou « La colline a des yeux ». Cet acteur, un peu laissé sur le bas côté, est promis à un destin qui devrait le propulser assez loin.

En bref, nombre total d’épisodes encore inconnu et aucune information sur une potentielle saison 2, c’est avec une grande impatience que l’épisode 17 se fait attendre. Je n’aime habituellement pas faire de critiques avant, au moins, la fin d’une saison, mais je pense que nous pouvons tous nous jeter les yeux fermés dans cet univers typique des organisations secrètes gouvernementale américaines (oui autant de précisions car il n’y a qu’eux pour en faire autant).

Pour ceux qui auront été convaincus, vous pourrez aussi apercevoir Stan Lee, star des comics, dans un épisode. Bonne saison.

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