Les Poupées du diable
États-Unis : 1936
Titre original : The Devil Doll
Réalisateur : Tod Browning
Scénario : Garrett Ford, Guy Endore
Acteurs : Lionel Barrymore, Maureen O’Sullivan, Frank Lawton
Durée : 1h20
Genre : Fantastique
Date de sortie : 10 juillet 1936 (États-Unis)
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Les Poupées du diable est un film fantastique de 1936 réalisé par Tod Browning, déjà connu pour les classiques que sont devenus Freaks (1932) et Dracula (1931). Un film émouvant et méconnu qui raconte la vengeance d’un homme à l’aide de petites poupées fantastiques…
Synopsis : Un banquier, en prison depuis 17 ans suite à un complot de la part de ses anciens associés, parvient à s’évader avec son compagnon de cellule, un scientifique qui a développé une méthode pour réduire au huitième la taille des êtres vivants. Il se rendra alors à Paris et utilisera alors l’incroyable découverte de son ami pour mener à bien une vengeance auprès des hommes qui lui ont fait perdre une partie de sa vie…
Les années passent, la valeur demeure
Bien qu’il s’agisse d’un film fantastique, c’est bien la gorge nouée qu’on regarde le générique de fin des Poupées du diable. En effet, on s’attache très vite au personnage de Paul Lavond et à son histoire de père privé de l’amour de sa fille. Afin de pouvoir mener à bien son opération de vengeance et de justice, il se déguise en une vieille dame, Madame Mandilip, qui tient une petite boutique de jouets à Paris et utilise l’invention de son compagnon de cellule qui réduit la taille des êtres humains à celle de petites poupées. Le processus de réduction efface par ailleurs la mémoire et permet de contrôler le moindre geste de ces petites créatures.
Les effets spéciaux sont plutôt réussis si l’on tient compte de l’âge avancé du film. Certaines scènes mettant en avant les poupées sont d’excellentes factures et on est bluffé par la qualité des images et des décors. Si le personnage de Madame Mandilip a clairement influencé Robin Williams pour son rôle dans Mrs Doubtfire, il n’en demeure pas moins touchant lorsque sa fille est près de lui. Si ce n’est clairement pas le meilleur film de Tod Browning, ni le plus connu, Les Poupées du diable est un spectacle de qualité qui surprendra même les plus sceptiques et satisfera les amateurs de contes fantastiques.
L’émotion et la finesse sont au rendez-vous
La distribution est d’excellente qualité. Aucun des acteurs ne se démarque par une contre-performance et l’acteur principal Lionel Barrymore est excellent dans le rôle de la vieille dame. On note aussi l’allure démoniaque de Malita, dont la mèche blanche n’est pas sans rappeler La Fiancée de Frankenstein. La seule chose que l’on puisse véritablement reprocher au film c’est finalement son universalité et sa simplicité. Si la mise en scène est efficace, elle ne brille pas particulièrement par son originalité. On pardonne ce léger défaut quand on regarde l’âge du film : 75 ans ! On demeure malgré tout sur sa faim. Si la dernière scène pousse à applaudir et arrachera sans doute une petite larme aux plus insensibles des spectateurs, on regrette que le film ne soit pas plus profond ou plus sophistiqué dans sa mise en scène, tant le potentiel était là. Mais c’est aussi le charme de ce film et la principale raison de son excellent veillissement. On regardera encore ce film avec plaisir dans 20, 30 ou 50 ans.
Résumé :
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